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Salomon Kalonda objet d’une torture morale, le HDH l’affirme et alerte le Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Privé d’accès à sa famille, ses avocats et son médecin, le conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi a déjà passé plus de 5 jours de détention dans les locaux des renseignements militaires… L’ONG «demande à la Communauté internationale de veiller à la protection des opposants politiques faibles devant la machine du pouvoir et prévoir des sanctions appropriées, ciblées et efficaces à l’égard des auteurs de violation des droits de l’homme et des libertés publiques en cette période des turbulences politiques»

Ce lundi 5 juin 2023, Salomon Kalonda, conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, investi candidat à la présidentielle de décembre prochain par son parti Ensemble pour la République, totalise sept jours dans les locaux des renseignements militaires. Sa situation inquiète aussi bien les militants d’Ensemble que des organisations de la Société civile spécialisées dans la défense des droits de l’homme. Parmi celles-ci, Humanisme et droits humains -HDH- qui a, dans son communiqué de presse du dimanche 4 juin 2023, alerté sur la «torture morale» dont Kalonda est victime dans les locaux de l’ex-DEMIAP.

«En violation flagrante des principes des droits de l’homme et des prescrits des articles 172 et 183 de la Constitution de la République démocratique du Congo, M. Salomon Idi Kalonda Della est tenu au secret, empêché d’être en contact avec sa famille, empêché d’accéder à ses avocats et son médecin. Ces faits préoccupants, cruels et inhumains sont constitutifs d’une torture morale», a tonné HDH, dénonçant en même temps une «détention irrégulière et illégale» qui témoigne d’une «forme de dictature dans le seul but de réduire en silence l’Opposition politique».

Cette ONG est d’avis que le régime Tshisekedi a jeté son dévolu sur un certain nombre d’«instruments pour museler l’Opposition afin d’asseoir son emprise». Elle a cité parmi ces instruments: «la répression des manifestations publiques de l’Opposition, la confiscation des libertés de mouvement des opposants, les enlèvements et les détentions des opposants, l’instrumentalisation des jeunes pour des fins miliciennes et la violence policière».

Partant de cette considération, HDH a appelé le gouvernement RD-congolais à «faire montre d’un Etat de droit tel que prôné par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, en ordonnant la libération immédiate et sans condition de l’opposant politique Salomon Idi Kalonda Della». A défaut pour le gouvernement de s’exécuter, HDH compte sur la Communauté internationale pour la «protection des opposants politiques faibles devant la machine du pouvoir». L’ONG lui a demandé d’y «veiller» et de «prévoir des sanctions appropriées, ciblées et efficaces à l’égard des auteurs de violation des droits de l’homme et des libertés publiques en cette période des turbulences politiques».

Au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, HDH a demandé de «renforcer les mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme en République démocratique du Congo en cette période de turbulence politique et de traiter les situations de violation des droits de l’homme et de formuler des recommandations y relative en toute urgence».

Otage du régime

A l’instar de HDH, Moïse Moni Della, opposant et frère aîné de Salomon, a donné de la voix, samedi 3 juin, à la faveur d’une conférence de presse à Kinshasa pour accuser le Président Félix Tshisekedi d’être à la base de l’arrestation du conseiller spécial de Moïse Katumbi, non sans exiger sa libération sans condition. Pour l’opposant Moïse Moni Idi Della, frère aîné du conseiller spécial de Moïse Katumbi, Salomon Kalonda est l’otage personnel du Président Félix Tshisekedi.

Depuis l’interpellation violente de Kalonda, Moni Della a pu le voir deux fois avant d’être interdit d’accès dans les installations des renseignements militaires. «Salomon Kalonda était traqué. Je savais qu’on allait l’arrêter, nous avions l’info, c’était planifié. Je crains qu’on lui fasse du mal», a insisté samedi en conférence de presse, en sanglots, Moni Della, désormais interdit de rencontrer son jeune frère, arrivé ce lundi à son 7ème jour de détention illégale à l’ ex-DEMIAP et privé de tout contact avec ses avocats et à sa famille, en violation de la Constitution.

«Depuis que le Président Félix est au pouvoir, Salomon ne fait que subir le martyre. L’arrestation de Salomon a été pensée, planifiée et exécutée. Planifiée par la présidence qui a donné l’ordre qu’on enlève Salomon. Ce n’est pas une arrestation qui a suivi les règles de l’art. Et pour continuer, voyez qu’après 48 heures, il n’est pas déféré devant son juge naturel», a regretté le chef du parti CONADE, dénonçant dans la foulée une tentative d’agression dont il a été victime la veille de sa conférence de presse en sa résidence par des personnes non autrement identifiées. Pas assez pour ébranler sa conviction d’une «cabale bien orchestrée par les services militaires et la présidence dans l’intention de nuire sans raisons valables à ce proche de Moïse Katumbi». Ce dernier est présenté dans l’opinion comme le farouche adversaire du Président Félix Tshisekedi lors de la présidentielle de décembre 2023.

Ya KAKESA

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