
Les résultats des tests médicaux réalisés il y a deux semaines en présence d’un médecin de la prison militaire de Ndolo, d’un médecin légiste et d’un médecin du Renseignement militaire établissent que le bras droit de l’opposant Moïse Katumbi a des ennuis de santé et sa situation nécessite un internement pour des soins de qualité. Mais les instances judiciaires habilitées s’y opposent et le maintiennent en détention alors que la Prison de Ndolo ne sait pas lui assurer les traitements voulus.
Privé de liberté et détenu dans une cellule de la prison militaire de Ndolo, Salomon Kalonda, le bras droit de l’opposant Moïse Katumbi, garde tous ses droits d’accès aux soins équivalent à celui de la population libre. Les examens médicaux réalisés il y a deux semaines en présence d’un médecin de la prison militaire de Ndolo, d’un médecin légiste et d’un médecin du Renseignement militaire ont établi qu’il a des ennuis de santé et sa situation nécessite un internement pour des soins appropriés. Mais les instances judiciaires habilitées s’y opposent et le maintiennent en détention alors que la Prison de Ndolo ne sait pas lui assurer les soins nécessaires. Ce cri du cœur est lancé par ses proches et sa famille, déterminés d’obtenir le feu vert pour l’internement de leur client et de faire respecter ses droits constitutionnels. Pour eux, au lieu de faire droit à cette urgence, l’organe de la loi a préféré faire fixer l’affaire le 17 août et aussitôt demander que l’affaire soit renvoyée au 18 septembre. Pendant ce temps, rien n’a été dit, rien n’a été entrepris pour garantir les soins appropriés au prévenu, en violation de ses droits.
«A tous ceux qui peuvent être tentés de dire qu’ils tombent tous malades une fois en prison, la réponse est que Salomon Kalonda n’est pas un criminel, moins encore un récidiviste pour s’habituer aux réalités de l’environnement carcéral. Il a tenu pendant près de trois mois loin de son milieu naturel, c’est normal que son état de santé soit secoué. Le droit à la santé est un droit reconnu à tous. La prison n’est pas un lieu de résidence normale. C’est un environnement hostile, un environnement de stress, propice à de nombreuses morbidités. Un environnement dans lequel il est compliqué de soigner les maux chroniques qui viennent avec l’âge. Et quand on est innocent, et qu’on ne se reproche de rien, chaque jour passé en prison est un traumatisme en plus», font-ils remarquer.
Le procès Salomon Kalonda a démarré le 17 août dernier devant la cour militaire de Kinshasa, siégeant dans la prison militaire de Ndolo où l’opposant est détenu. Arrêté par les renseignements militaires fin mai, Kalonda est accusé de trahison et d’intelligence avec des officiers rwandais et la rébellion du M23. Une affaire montée de toutes pièces pour essayer de nuire à l’image de son mentor, Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle prévue en décembre prochain, avancent ses proches et son parti. Le procès a débuté en présence de l’accusé en tenue de prisonnier. Le procureur a détaillé les charges qui pèsent sur l’opposant: trahison, atteinte à la défense nationale et incitation de militaire à commettre des faits contraires à la discipline.
Le parquet fonde les deux premiers chefs d’accusation sur des conversations WhatsApp. Mais il n’a cependant pas retenu le port illégal d’armes, fait pour lequel Salomon Kalonda avait été arrêté par les services de renseignements, le 31 mai dernier, sur le tarmac de l’aéroport de Nd’jili à Kinshasa. «C’était une manipulation», plaide Maître Hervé Diakiese, son avocat. «Elle était un prétexte qui visait en réalité à neutraliser Salomon Idi Kalonda Della et à profiter derrière une détention illégale à créer un montage d’une procédure dont nous allons démontrer l’inexactitude et surtout son caractère infondé en droit. Tout cet ensemble de faits sont des accusations que nous allons démontrer la fausseté. Salomon Kalonda n’a rien à faire devant aucune instance judiciaire de ce pays. Il est innocent», ajoute-t-il.
Les proches de l’opposant et son parti Ensemble pour la République dénoncent «une cabale et des montages grossiers du régime pour discréditer Moïse Katumbi», candidat déclaré à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023. Sinon comment interpeller violemment un innocent sur une accusation infondée d’une arme appartenant à autrui. Comment accuser un civil, sans responsabilités officielles, de trahison et atteinte à la sûreté alors qu’il n’est détenteur d’aucun secret défense. Comment s’appuyer sur des messages envoyés par des militaires étrangers connus dans le cadre des activités sportives pour charger quelqu’un de renversement du pouvoir. Comment évoquer un prétendu contexte de guerre alors que la République Démocratique du Congo n’est officiellement en guerre avec aucun pays et que l’autorité constitutionnellement fondée n’a jamais fait une déclaration de guerre.
Comment croire qu’un civil puisse faire d’un officier de l’armée un chauffeur pendant moins d’une semaine et considérer cela comme inciter un militaire à commettre des actes contraires à la discipline. Cette première audience était de courte durée et s’est déroulée avec un dispositif militaire renforcé autour de la prison. Elle reste marquée par un autre détail qui pourrait en dire plus alors qu’il s’agit d’un procès au pénal: la demande de renvoi un mois l’a été à l’initiative de l’accusation, celle-là même qui a fait fixer l’audience. La prochaine audience de ce procès est prévue le 18 septembre.
Natine K.