C’est une véritable thérapie pour guérir le sport RD-congolais, longtemps malade. Dans une lettre ouverte adressée concomitamment au Président et à la Première ministre, le journaliste sportif Dickson Yala a fait un diagnostic profond des maux qui rongent la pratique du sport en RD-Congo avant de proposer 4 recettes pour une relance effective au cours de la période 2024 – 2028. La thérapie proposée va de l’organisation à la formation, en passant par les infrastructures et le financement.
Si le sport RD-congolais a pu glaner des médailles et des victoires ci et là ces dernières années, cet ancien membre de cabinet au ministère des sports estime qu’il s’agit simplement d’un «arbre qui cache la forêt» puisque le pays «dispose de grands talents sportifs dans plusieurs domaines». Ainsi, Dickson Yala ne veut plus voir le pays «se contenter des talents qu’elle n’a pas formés». A la place, il rêve d’une vraie émulation du secteur sportif. La cure à cette maladie se trouve, selon Dickson Yala, dans la Loi Sportive et évoquées lors des États généraux des Sports de 2022.
Autonomisation du sport
La recette proposée impose notamment un «sens managérial élevé», des «changements sérieux» mais aussi une «meilleure organisation». Dickson Yala espère voir le Président de la République et sa Première ministre s’impliquer de manière personnelle dans cette cause afin de «poursuivre» la politique sur les infrastructures sportives et leur gestion, notamment à travers la mise en place d’une «Régie de gestion des infrastructures sportives avec un management efficace et un financement mixte -État et Sponsors».
Face à l’épuisement bien avant l’échéance des crédits alloués aux sports, Dickson Yala propose de rendre le secteur autonome en s’appuyant sur une structure déjà existante: le Fonds national de promotion des sports -FNPS-, en le étendant ses ressources dans une certaine redevance et aussi dans des opérations commerciales créées par la pratique des sports. Il propose également l’adoption des textes législatifs incitatifs à l’endroit des sponsors afin de développer une véritable économie des sports en RD-Congo. «L’Etat doit aussi envisager la promotion et la protection du mécénat dans les activités sportives sous l’encadrement du FNPS».
Sport-tourisme
Dans le troisième volet de sa thérapie, le journaliste Yala appelle de tous ses vœux à la création de l’Académie nationale des sports, en plus de la modernisation de l’Administration publique du secteur mais aussi du mouvement sportif, avec un appui considérable de l’État aux clubs et fédérations pour la mise en place de véritables «championnats nationaux dans des disciplines sportives ayant atteint une certaine maturité dans leur organisation».
Autre aspect évoqué, la possibilité pour la RD-Congo d’accueillir des compétitions internationales. Si le Président de la République caresse l’idée de candidater pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations -CAN- 2029, Dickson Yala suggère au gouvernement de se fixer plutôt toute une «liste de compétitions sportives internationales à organiser avec l’idée de booster la discipline concernée». Cette organisation devrait également, selon cet expert, apporter au pays des retombées financières et économiques et mais surtout obtenir une visibilité à l’international. Parmi les compétitions à forte visibilité, Dickson Yala vise, dans un premier temps, « le CHAN comme prélude à l’organisation de la CAN de football». Il propose également de ressusciter le Tour cycliste de la RD-Congo alors que le pays s’apprête à abriter la Coupe d’Afrique de handball cette année. Autre discipline ciblée: le golf, avec un hypothétique open international de la RD-Congo. «Cette discipline a l’avantage de réunir les décideurs et hommes d’affaires», se convainc-t-il.
Bien plus qu’une thérapie triée sur le volet, Dickson Yala affirme avoir tout un plan, «un début de solution directe aux problèmes du sport» en RD-Congo. Cependant, il dit resté ouvert pour toute amélioration ou critique, tout en promettant de fournir «une meilleure explication et conjugaison» de ses recettes au gouvernement mais aussi à tout lecteur sérieux, «attiré par un changement profond dans ce secteur».
