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RDC : Tony Bolamba appelle à l’arrestation du citoyen américain Noël Tshiani

Fraichement aligné dans l’agenda parlementaire pour la session de mars, le projet de Loi Tshiani n’a pas fini de faire couler encre et salive. Vendredi 24 mars, à la faveur d’un point de presse, l’acteur politique Tony Bolamba, gouverneur honoraire de l’Equateur et consultant international, a alerté sur les «dangers» que représente ce «projet ségrégationniste». A l’en croire, si elle passe, «la loi va créer des divisions, des clans et des camps», un lit tout dressé pour l’éternel plan de balkanisation qui guette le pays depuis 1960. «Les plus grandes tragédies que la race humaine a vécu ont la même genèse. Cela commence toujours avec des simples mots ou des concepts sectaires, divisionnistes sur la race, l’ethnie, la religion ou la classe sociale, balisant des chemins macabres des drames inhumains», a-t-il contextualisé.

Tony Bolamba, rappelant les affres de la Shoa en Allemagne, de la radio mille collines au Rwanda ou encore de l’Ivoirité en Côte d’ivoire, est d’avis que le projet de Loi Tshiani «risque d’enflammer le pays et détruire l’édifice de notre pavée mosaïque de vivre-ensemble patiemment édifiée après des pierres taillées pour des montées des marches pénibles». Ainsi, il en a appelé à l’arrestation du «citoyen américain» Noël Tshiani.

«S’il y a le feu au Congo, il prendra vite son avion pour se réfugier dans son pays d’adoption et nous qui n’avons que le Congo comme Patrie, que deviendrons-nous?», s’est interrogé ce membre de l’Union qui préfère tout de même conserver sa liberté, ses bonnes mœurs et sa lucidité. «Je soutiendrais ma famille politique mais pas dans l’erreur, donc je ne pourrai me taire devant pareille infamie, devant une telle forfaiture envers contre notre pacte républicain pour nous diviser!», a-t-il tempêté.

Pour soutenir son accusation «d’usurpation de nationalité» contre Noël Tshiani, Tony Bolamba a évoqué son passé d’agent d’immigration. Il a dit détenir les preuves et les moyens de sa défense le cas échéant. Abordant un vieux débat autour de sa prétendue nationalité française, l’ancien gouverneur de l’Equateur a brandi séance tenante sa carte de résident. «Je suis un résident et j’ai cette carte renouvelable tous les 10 ans. Cette carte n’est délivrée qu’aux non français», a-t-il tranché.

Martin Fayulu ciblé, et même Tshisekedi?

Revenant au sujet principal, Tony Bolamba a invité la justice à appréhender rapidement «ceux qui contribuent dangereusement à troubler la quiétude nationale en ce moment où la RD-Congo connaît une rébellion injuste qui a freiné l’avancement de notre pays».

Autre révélation choquante faite par Tony Bolamba, le projet de Loi Tshiani va bien au-delà de priver les seuls RD-Congolais nés de père et de mère RD-congolais d’accéder aux postes dits de souveraineté. «Dans ce projet de Loi insensé, les époux comme les épouses des RD-Congolais et RD-Congolaises sont aussi visés et n’auront pas droit d’occuper certaines fonctions dans la République. Cela me rappelle la politique d’apartheid en Afrique du Sud et du tri sous Hitler! (…) Une RD-Congolaise ou un RD-Congolais marié à un étranger ou une étrangère est moins RD-Congolaise ou RD-Congolais qu’une RD-Congolaise ou un RD-Congolais marié à un RD-Congolais ou une RD-Congolaise? Je dis non!», a-t-il éclairé, prenant l’exemple de Martin Fayulu dont la femme est camerounaise. «Tout le monde parle du cas Moïse Katumbi mais cette Loi si elle passe disqualifiera même Martin Fayulu. Que dire de notre candidat de l’Union sacrée, le Président Tshisekedi qui aurait dit dans une interview avoir un grand parent angolais? Et si cette loi était un piège à brandir plus tard pour disqualifier notre candidat?», s’est-il interrogé.

Pour Tony Bolamba, le moment choisi pour tenir ce point de presse d’éveil de conscience se justifie par l’alignement du projet de Loi dans le calendrier, de quoi alerter tout le pays à lever la voix pour bouter dehors le danger de cette loi dont les méfaits pourrait accélérer l’implosion de la nation.

Eviter autrement l’infiltration!

En «homme d’Etat», Tony Bolamba ne s’est pas limité à dénoncer les méfaits du projet de Loi Tshiani. Il a proposé une alternative à la motivation supposée de cette loi. «Il faut plutôt inculquer aux populations le civisme et le sens républicain et cela doit commencer dès l’école. Montrer aux enfants l’importance de la patrie», a-t-il proposé.

De son côté, le président de l’Association des métis de la RD-Congo, invité au point de presse, a remercié Tony Bolamba d’avoir décidé de combattre cette opprobre nationale. «Cette loi ouvre une boîte à Pandore d’autant plus qu’elle l’initiative d’un étranger. Désormais, chaque citoyen du monde peut peaufiner sa Loi et la faire porter à un député RD-congolais. D’ailleurs, ladite Loi pose plus de problèmes de souveraineté nationale qu’il n’en résout. Les pères et de mères ont détruit ce pays. Aucun métis n’a été président dans ce pays, quel est le bilan après 60 ans?», a-t-il lâché avant de conclure:  «Les métis n’ont pas commis aucun péché dans ce pays. Ils sont nés RD-Congolais et ont choisi de continuer à l’être. Si l’Américain Tshiani a des problèmes avec un métis en particulier, il n’a qu’à aller le régler en privé et non discriminer toute une communauté». Ferdinand Lokunda Da Silva a précisé que l’AMC existe depuis 2007 et milite en faveur de la non-discrimination des métis en RD-Congo.

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