C’est un Doudou Fwamba de saison, très offensif, déterminé à désamorcer les controverses. Comme celles l’accusant de n’avoir rien entrepris depuis qu’il a été investi ministre des Finances en juin dernier. L’argentier national a décidé de monter au front. Cela se traduit par un rappel sur son appartenance à l’aile pure et dure de l’UDPS, et surtout un grand coup de colère contre la bande de malfrats à l’origine de la campagne de sape lancée contre sa personne dans les réseaux sociaux, fâchés d’avoir été empêchés depuis trois mois d’opérer dans les circuits financiers de l’Etat comme par le passé. Fwamba n’est pas homme à se voiler la face. Il a visé directement le réseau 30 et 50% collé comme la pieuvre, pendant de longues années, au processus de paiements de la dette, et les autres trafiquants de faux malades.
«Les mafieux sont à l’agonie. Personne n’a plus droit d’user des pratiques illicites pour détourner les deniers publics. Allez chercher vos amis de 30 % et 50 % ailleurs, vous connaissez leurs adresses, ils ne sont plus avec nous. Ils appartiennent au passé. Maintenant c’est les Tshisekedistes purs et durs qui ont la charge et avec nous, la lutte contre la corruption est sans merci. Vous n’aurez que vos yeux pour pleurer», a fait savoir le ministre.
Puis: «Les faux malades sont coincés, nous payons les soins médicaux de nos officiers et fonctionnaires qui sont réellement atteints des pathologies nécessitant une prise en charge à l’étranger. Les faux malades sont aux abois».
Utilisant tour à tour la colère et la fermeté, Fwamba a dit toute sa détermination à lutter contre la corruption et la prédation au sein du ministère qu’il entend diriger d’une main de maître. Dans ce registre, il a déjà envoyé et va davantage des signaux montrant qu’il est pugnace et préparé. «Ayant passé toute sa carrière au ministère des Finances, le ministre Fwamba a presque tous les chiffres et noms de réseaux mafieux en tête. Tous les actes qu’il est en train de poser s’arriment à la vision du Président de la République et de la Première ministre dans le domaine de la lutte contre le coulage des recettes et la prédation financière. Il est à la fois dans la prévention et aussi prêt à traquer les multirécidivistes», a assuré un proche le week-end.
Les signes sur le terrain le font constater. Des initiatives et des réunions se multiplient pour lutter contre les mauvaises pratiques qui entravent une mobilisation efficiente des ressources. Fwamba a entrepris, d’une part, de travailler à l’élargissement de l’assiette fiscale en ramenant dans le circuit officiel tout ce qui lui échappe encore. C’est le cas de nouvelles mesures fiscales appliquées aux promoteurs des jeux d’argent. C’est aussi le cas des mesures visant à numériser la collecte des recettes dans la circulation routière et, à la longue, les amendes payées dans différents postes de la Police nationale.
Et, d’autre part, il a sensibilisé les régies financières à bien travailler et surtout à booster les recettes de l’Etat. À cet effet, le ministre des Finances a signé, le 19 août dernier, des contrats de performance avec les régies financières et services connexes. Il a exhorté ces entités à intensifier la lutte contre le coulage des recettes et annoncé des réformes pour renforcer la mobilisation des ressources via la digitalisation et la restructuration des cadres organiques.
Le ministre a exprimé sa conviction que ces contrats augureront une nouvelle ère de collaboration et aideront à atteindre les objectifs fixés par le Président de la République. «Je suis convaincu que ces contrats de performance augureront une nouvelle ère marquée par une meilleure collaboration et un encadrement renforcé des recettes de l’État.
Les différentes réformes que nous avons décidé de mettre en place ensemble contribueront à atteindre les objectifs qui nous sont assignés par le Président de la République, Chef de l’Etat», a-t-il souligné.
Et d’ajouter: «Mesdames et Messieurs, l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Je vous invite donc à vous lever et à vous mobiliser tous comme un seul homme pour que cet objectif de mobilisation accrue des ressources de l’État puisse être atteint».
Lors de l’événement, la DGDA a été récompensée pour avoir dépassé ses objectifs de 2023, tandis que la DGI et la DGRAD ont reçu des prix d’encouragement.
Les réformes en cours ont conduit des partenaires à faire le déplacement du cabinet du ministre des Finances pour lui promettre leur soutien. Parmi ces partenaires, l’Ambassadrice de Belgique. Hôte de Doudou Fwamba le 15 août dernier,
Roxane de Bilderling a évoqué avec lui es réformes financières prioritaires en République Démocratique du Congo. La discussion entre les deux personnalités a porté sur la mobilisation des ressources internes et externes, ainsi que sur les mécanismes de renforcement de la gouvernance économique. À cette occasion, la Belgique a réaffirmé son soutien en proposant des experts pour accompagner la mise en œuvre de ces réformes, notamment au sein du Comité de réformes financières -CONAREF.