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Milices Kamuina Nsapu et Bundu dia Mayala: Shadary donne la version officielle

Au Kongo Central, une affaire sentimentale provoquée par le chef spirituel Ne Muanda Nsemi, qui a épousé une amie de sa femme, a été à l’origine des troubles meurtriers
La situation sécuritaire qui prévaut Kinshasa, Kongo Central, dans la Kasaï et dans le Tanganyika, a contraint Emmanuel Ramazani Shadary, vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, à donner la version officielle du gouvernement et fixer une fois pour toutes l’opinion.

A la faveur d’un point de presse dimanche 19 février 2017 à Kinshasa, le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, a expliqué l’origine des tensions liées au mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala, ayant causé 7 morts et 25 blessés.
«C’est depuis décembre dernier que Monsieur Ne Muanda Nsemi, député national, décide et annonce d’épouser une amie à sa femme et prophétesse inspiratrice de sa propre spiritualité. Cet acte de haute trahison de leur spiritualité a choqué plus d’un au sein de Bundu dia Mayala», a relaté Emmanuel Ramazani Shadary.
Et d’ajouter: «Le premier à constater la trahison, c’est bien Monsieur Mantezolo Papy, premier personnage proche de Ne Muanda Nsemi, vice-président du parti, beau-frère à Ne Muanda Nsemi et vice-ministre des ITPR. Piqué au vif, le député Ne Muanda Nsemi a décidé de sévir en demandant au chef du parti de démissionner du poste qu’il occupe au gouvernement. Prenant sa liberté, le beau-frère a choisi de démissionner du parti et de dénoncer, sur la place publique, les frasques du chef spirituel et de préserver la moralité».
Puis: «C’est suite à cette dénonciation que des partisans ont été envoyés en expédition punitive contre les biens de leur ancien chef, désormais tombé en disgrâce, et que le conflit familial s’est mué en trouble à l’ordre public puis en échauffourées avec les forces de l’ordre et en menées subversives».
Depuis, Ne Muanda Nsemi a renoué avec ses vieux discours xénophobes, allant jusqu’à proférer des attaques contre le Chef de l’Etat et inviter les autres communautés du pays à s’engager dans une rébellion contre les institutions légalement établies.
Une information judiciaire a été ouverte à charge du député national. Ses partisans drogués ont empêché le déroulement des opérations des forces de l’ordre dans ses résidences à Ngiri-Ngiri, où des armes de guerre ont été trouvées, et à Joli Parc, dans la commune de Ngaliema, où Ne Muanda Nsemi, honni par les notables du Kongo Central et encerclé par la Police, se cache depuis.
Solutions politiques et communautaires
Shadary a également évoqué la situation au Kasaï, le chef traditionnel Kamuina Nsapu, tué lors d’une attaque des forces loyalistes en 2016, «a levé une milice et s’est illustré par des actes d’hostilité au pouvoir, par la mise à sac des symboles de l’état, le recrutement d’enfants mineurs d’âges, l’érection des barrières, les fouilles systématiques des passants, l’insurrection armée contre les forces de l’ordre ,etc.».
Tout en dénonçant le recrutement des enfants par cette milice et qualifiant de montage la vidéo de tuerie des miliciens par les FARDC, le VPM en charge de l’Intérieur a aussi parlé des efforts déjà consentis par le gouvernement pour le dénouement politique de cette situation. Notamment des missions de bons offices avec la notabilité kasaïenne.
«Dans la province du Tanganyika, les conflits motivés par le souci de suprématie de la communauté Bantu balubakat sur les pygmées ont donné naissance à des violences», a également indiqué Ramazani Shadary.
Le VPM a précisé que le gouvernement privilégiait les rencontres avec les notabilités, les forums intercommunautaires étant donné que les premières solutions doivent d’abord être de type politique et communautaires. «Les solutions de type militaire ou policier constituent seulement des appuis pour la sauvegarde d’un climat propice à la concertation et au dialogue. Ainsi que les solutions judiciaires sont appelées au secours pour garantir la justice et la paix», a-t-il fait savoir, faisant part de la convocation, la semaine prochaine à Kalemie, d’une rencontre entre les communautés Balubakat et pygmées pour analyser les revendications des uns et des autres et envisager les pistes de solution susceptibles de réinstaurer la paix durable entre les deux communautés.
Brice NLANDU

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