Après les critiques de nombreuses autres structures de la Société civile et d’importantes franges de la population à travers les provinces, place aux évêques catholiques sur un ton encore plus ferme. Réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, ils ont dénoncé dans un message relayé par leur secrétaire, Mgr Donatien Nshole, l’inscription au calendrier de la Session de mars en cours au Parlement de la loi Tshiani destinée à priver l’accès aux fonctions présidentielles aux sujets RD-congolais nés d’un parent étranger à Kinshasa, estimant qu’il s’agit d’une initiative anticonstitutionnelle et d’une menace contre la paix sociale et la cohésion nationale.
La CENCO s’est dit préoccupée par la programmation à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Tshiani, cette loi qui verrouille le poste du Président de la République aux seuls RD-Congolais de père et de mère. Pour le Secrétaire général de la CENCO, Mgr Nshole, cette loi va davantage diviser le peuple. Dans une récente mise au point, le Secrétaire général de la CENCO a estimé que cette loi menace la cohésion nationale et évoque le risque de déstabiliser complètement les institutions du pays et diviser le peuple. N’shole est convaincu que la RD-Congo est déjà suffisamment menacée par la crise sécuritaire. Ajouter à cela une loi qui va davantage diviser le peuple, c’est toute la nation qui sera menacée suite à l’irresponsabilité politique, a-t-il dit
Le sang de Mamadou Ndala
Dénonçant la toxicité de la loi Tshiani depuis plusieurs mois, les évêques catholiques ont exprimé leur indignation après la programmation pour examen alors que le bureau d’études de l’Assemblée nationale l’avait déjà rejetée avec des arguments solides. «Cette loi est dangereuse à plusieurs titres. Elle menace la paix sociale parce que les personnes victimes de cette loi, ce sont des personnes portées par des communautés qui les reconnaissent comme étant les leurs. Cette loi est dangereuse même pour ceux qui sont au pouvoir parce que cela risque d’être une bombe contre eux-mêmes», a encore cogné le calotin.
Pour le Secrétaire général de la CENCO, les arguments avancés par ceux qui soutiennent cette loi ne sont pas fondés. «Ce pays est devenu ce qu’il est aujourd’hui à cause de Congolais de père et de mère. Le sang de Mamadou Ndala est en train de crier contre cette loi-là. Mamadou Ndala a versé son sang. Il n’était pas Congolais de père et de mère. Les Congolais connaissent qui est qui et qui fait quoi. Alors à eux de juger. Je ne pense pas que ce Parlement aura un tel degré de légèreté», a-t-il soutenu. Monseigneur Donatien Nshole a mis en garde une telle initiative qui risque, en plus de la crise politique dans l’Est et dans le Kwango, de déstabiliser complètement les institutions et exposer toute la nation.