A la Dynamique progressiste révolutionnaire/Opposition républicaine -DYPRO/OR-, le cap est fixé vers le rendez-vous électoral du 20 décembre prochain. La machine politique de Constant Mutamba qui veut arracher la palme de la présidentielle, se donne les moyens d’y arriver, commençant notamment par se doter d’un «grand projet de rénovation et de révolution», baptisé «Rupture». Ce projet de société, présenté le vendredi 25 août 2023 à Kinshasa à la faveur d’un point de presse, entend «rompre avec les antivaleurs de gestion du passé, les vieux et anciens visages politiques, avec la délinquance financière que nous vivons actuellement».
«L’une des priorités de notre projet de société, c’est la sécurité. Nous voulons mettre fin aux aventures de monsieur Paul Kagame par les troupes rwandaises dans la partie Est de notre pays», a révélé Constant Mutamba. Dans ce coin du territoire de la RD-Congo, de nombreux groupes armés écument la paix, provoquant des millions de morts et une importante crise sécurico-humanitaire. Parmi les groupes armés les plus remuants, le M23. Selon Kinshasa, des experts de l’ONU et des chancelleries occidentales, ce mouvement terroriste à majorité tutsis RD-congolais est appuyé militairement par le Rwanda pour agresser la RD-Congo.
Depuis sa réactivation, fin 2021, ce mouvement a pris le contrôle de plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, dans la province du Nord-Kivu, et commis plusieurs exactions dont le massacre des civils à Kishishe et Bambo fin novembre dernier. Pour résoudre le problème sécuritaire de l’Est, qui sévit depuis environ trois décennies, la DYPRO-OR de Constant Mutamba entend imposer une orthodoxie dans l’administration du secteur économico-financier du pays, l’argent étant les nerfs de la guerre. «Nous allons prioriser la mise en place d’un parquet économique et financier spécial pour mission la lutte contre la délinquance économique et financière. Et ce sera l’opération bien mal acquis», a révélé Mutamba qui déplore cette «délinquance financière» manifestée par la corruption, la concussion, l’enrichissement illicite, le détournement, etc.
Rompre avec ces antivaleurs est plus qu’une nécessité pour la DYPRO-OR afin de «révolutionner» la gestion de la res publica et de placer la RD-Congo dans l’orbite de son émergence. Raison pour laquelle cette plateforme politique a résolu d’aligner un candidat à la présidentielle de décembre prochain pour porter le projet de la «Rupture».
«Nous avons décidé de convoquer le conclave électoral national à l’issue duquel nous présenterons le nom du candidat qui représentera l’Opposition politique républicaine à la prochaine présidentielle», a dit Constant Mutamba. Ce conclave va se tenir à Kinshasa ce mercredi 30 août et va réunir «toutes les forces politiques de l’Opposition républicaine au sommet». Dans les écuries de la DYPRO-OR, les violons semblent s’accorder autour de la personne de Constant Mutamba pour être leur porte-étendard dans la course à la magistrature suprême. Les meetings enchainés, ces derniers mois, ont expliqué des sources, répondent à une stratégie de préparer l’électorat à se tenir prêt pour les grands enjeux électoraux qui pointent à l’horizon.
Au terrain Sainte Thérèse de N’Djili, dans le très populaire district de la Tshangu, réputé bastion de l’Opposition, Constant Mutamba, la quarantaine, s’est offert un tel bain de foule comme jamais un acteur politique de sa génération n’a réussi par le passé. Le leader de la DYPRO-OR qui surfe sur une vague de «pleins» après avoir conquis du monde à Kasa-Vubu, a, selon ses partisans, gagné quelques galons. Le concerné a affirmé cela en déclarant urbi et orbi avoir «récupéré le leadership de l’Opposition».
En plus d’avoir fait preuve d’une importante capacité de mobilisation de la population, la DYPRO-OR brandit également le nombre de ses candidats aux législatives nationales comme l’un des facteurs qui attestent du leadership de Constant Mutamba parmi les adversaires politiques du Président Félix-Antoine Tshisekedi, lui-même annoncé candidat à sa propre succession. Selon les statistiques de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, la DYPRO-OR a remis 406 candidatures, dépassant ainsi le seuil de recevabilité des listes électorales, fixé à 60% des sièges en compétition -soit 300 candidatures pour les 500 sièges que compte l’Assemblée nationale. Dans les rangs de l’Opposition, seul Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et ses deux regroupements ont fait mieux en alignant plus de 1000 candidats, suivis du clan Muzito, plus de 750 candidats alors que le LGD de Matata Ponyo et Envol de Delly Sesanga ont respectivement envoyé au front 383 et 333 candidats.
Natine K.