La Cour d’appel de Kinshasa/Gombe s’est prononcée mardi 14 juin sur le procès 100 jours, en condamnant pour 13 ans de travaux forcés Vital Kamerhe pour détournement des deniers publics en rapport avec les maisons préfabriquées. Sammih Jammal, quant à lui, écope de 6 ans de prison. Bien avant ce verdict, les juges avaient déclaré irrecevables, les appels de l’épouse de Vital Kamerhe, Soraya Mpiana, Daida et Daniel Shangalume alias “Massaro”.
À ce stade, la peine initialement infligée à Kamerhe est réduite de sept ans. En première instance, le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, siégeant en audience publique à la Prison centrale de Makala, avait condamné à un minimum de 20 ans de prison cet puissant allié du Président Félix Tshisekedi. 62 ans, Kamerhe a été jugé coupable de détournement de fonds dans un procès très médiatisé. Il a également été jugé coupable de plusieurs autres infractions pénales dont les sentences, si elles étaient cumulées, pourraient atteindre 45 ans. En outre, il a aussi été condamné aux travaux forcés et frappé d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant 10 ans.
Originaire du Sud-Kivu, Vital Kamerhe est un ancien speaker de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo. En 2018, il avait l’intention de se présenter aux élections présidentielles sous la bannière de l’Union nationale congolaise -UNC-, mais il s’est retiré pour apporter son soutien à Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, qui a remporté le scrutin. Jusqu’à son arrestation en avril 2020, il était le directeur de cabinet du président Tshisekedi.
Le procès découle du détournement de plus de 50 millions de dollars qui étaient destinés aux logements sociaux dans le cadre de l’ambitieux programme dit des 100 jours du nouveau président. Kamerhe, qui supervisait ces projets, a été décrit tout au long du procès comme le cerveau d’un plan élaboré de fraude contre l’État congolais. L’ex-Dircab mais toujours allié de Félix Tshisekedi a toujours clamé son innocence alors que ses partisans ont évoqué un procès politique visant à l’écarter de la prochaine présidentielle.
José BABIA