Kolwezi était en ébullition le jeudi 14 décembre avec l’arrivée dans la capitale mondiale du cobalt de Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle de décembre. Dans le chef-lieu de la riche province du Lualaba, le temps s’est véritablement arrêté. Commerces fermés, circulation perturbée, la ville, totalement paralysée, a vibré au rythme du candidat n°3 à la présidentielle. A l’aéroport de Kolwezi, où le jet de campagne du #3 a atterri peu après 14 heures locales, une foule en extase l’y attendait depuis les premières heures du matin. «Katumbi est enfin dans son fief», pouvait-on entendre dans ce bain de foule spectaculaire.
S’en est suivie une longue procession de plusieurs heures, imposée par les Kolweziens en liesse, dans une communion hors-pair, de l’aéroport à la place de la poste, en passant par le rond-point Mwangeji. «Jamais, une personne n’a mobilisé autant de monde», témoigne un ancien ministre provincial.
Après la procession, place au meeting. Devant une foule innombrable, Katumbi a de nouveau descendu en flammes la gouvernance de Félix Tshisekedi qui «n’a rien fait pour le pays en 5 ans», rappelant avoir doté le Lualaba de la route Kolwezi-Kasumbalesa et des ponts durant son règne de gouverneur du Katanga, aujourd’hui démembré.
Le Lualaba, premier contributeur au budget de l’Etat, ne jouit pas de ses richesses. Foi de Katumbi. «Tout cela doit cesser. La population doit bénéficier de ses richesses», a cogné Katumbi, appelant la population lualabaise à brandir un carton rouge contre Tshisekedi et son régime en leur infligeant un vote sanction le 20 décembre et en sécurisant ce choix par la vigilance et une veillée électorale.
A Kolwezi, le candidat de la plateforme de l’opposition «Congo ya makasi», a également balayé d’un revers de la main les accusations de Félix Tshisekedi qui mène une contre-campagne en défaveur de son adversaire en lieu et place de présenter le bilan de son premier quinquennat. «Est-ce que Katumbi est un étranger?», a-t-il interrogé.
La réponse, donnée en chœur par la foule, a été univoque et limpide: «non!». «Dans ce cas, offrez au numéro 3 le plein de voix pour dire aurevoir à ce régime», a poursuivi le chairman d’Ensemble pour la République.
Dans la foulée, il a dénoncé le vol des minerais au détriment des autochtones, aujourd’hui clochardisés. En mode VAR avec la foule, il a posé les questions liées à l’initiative de l’augmentation des salaires des employés des sociétés minières et à l’élargissement de la piste de l’aéroport de Kolwezi. La foule a rappelé avec insistance que c’était bel et bien lui, faisant ainsi mentir le Président sortant. Une fois élu, Katumbi promet de mettre fin à la fraude minière et au vol des minerais. Il s’est engagé non seulement à améliorer les salaires des employés comme ceux des fonctionnaires et agents de l’Etat, mais aussi à lancer de grands projets d’électrification de la province du Lualaba et d’adduction en eau potable, de construction et modernisation des routes devant relier Kolwezi au reste de la province et aux réseaux routiers des pays frontaliers.
Katumbi Président, l’urgence sera accordée au social des RD-Congolais. «On va travailler pour faire baisser le taux du dollar. Les enseignants et les policiers doivent être bien payés et les mines doivent véritablement profiter à la population», a juré celui qui se dit désormais porteur d’une mission divine de libérer les RD-Congolais de la misère.