Nsingi Pululu. C’est ce député national qui s’est attiré les phares de l’actualité après avoir déposé, le 3 décembre 2021, la proposition de loi controversée et clivante, modifiant et complétant la loi électorale n°06/006 du 9 mars 2005 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée à ce jour par la loi n°17/013 du 24 décembre 2017. C’est ce député, qui inspiré et poussé par Noël Tshiani, a suggéré, s’agissant de la Présidence de la République, que «ne peut être candidat que celui qui est né de père et de mère mais aussi celui qui a assumé les fonctions des législateurs notamment député national ou sénateur».
Dans l’opinion, Pululu a voulu se faire passer pour un défenseur de l’intérêt commun. L’élu de la Funa est revenu au-devant de la scène. Cette fois-ci pour déclencher la guerre contre l’UDPS… par intérêt personnel, laissant transparaître des fissures nées au sein de cette Union sacrée alors que 2023 approche à grand pas. Sur le plateau d’une télévision privée, il a accusé publiquement le parti présidentiel de l’avoir empêché de devenir mandataire public à la Société nationale d’électricité -SNEL-, prenant, comme lors de sa proposition de loi critiquée, le risque de mettre le feu à la maison «Union sacrée».
Dans cette vidéo devenue virale, il a prétendu avoir renoncé, sur imposition de l’UDPS qui redouterait sa rigueur, au test de nomination au poste de Directeur général de la SNEL organisé par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques -COPIREP- pour celui d’engagement aux fonctions de Président du Conseil d’administration. Il a ajouté qu’après avoir réussi au premier et au deuxième niveaux de ce test, son collègue Léon Mubikayi, ci-devant président du Groupement parlement UDPS à l’Assemblée nationale, a appelé le COPIREP pour ordonner sa mise à l’écart au motif qu’il n’est pas membre de cette formation politique.
Il a complété son récit en signalant également avoir porté le dossier devant le speaker Christophe Mboso et avoir, au cours d’une séance convoquée par ce dernier, obtenu de son autre collègue Éliezer Ntambwe les témoignages confirmant des manœuvres tendant à l’écarter de la course, allant jusqu’à établir des liens entre ce présumé complot contre sa personne et la convocation par la Conseil national de sécurité -CNS- du Secrétaire exécutif du COPIREP.
Pululu a dit enfin avoir reçu un appel de Mme la ministre du Portefeuille lui faisant part de sa désolation et lui demandant de s’en remettre à l’intervention du Premier ministre. Joint dimanche au téléphone, Éliezer Ntambwe a dit «ne pas être au courant de cette vidéo et refuser de se mêler de ces polémiques». Ntambwe a beau éviter le débat, de l’avis d’un autre élu USN, «il n’en demeure pas moins vrai que le feu couve au sein de l’Union sacrée à cause de la gestion des ambitions et du partage du gâteau, que certains sociétaires ont juré de contester contre ce qu’ils qualifient de boulimie doublée d’égoïsme de l’UDPS que tous ont pourtant aidé pour se débarrasser du FCC».
En prenant ouvertement la tête de cette contestation, Pululu va-t-il survivre politiquement à la guerre qu’il vient de déclencher, ce combat de lessivage de l’UDPS que plusieurs ont perdu avant lui? Va-t-il surnager face à la machine à diaboliser que savent bien manipuler les parlementaires debout et les forces du progrès? Difficile de lui accorder ses chances si l’on s’en tient au sort réservé à Jean-Marc Kabund qui a osé, avant lui, railler certaines postures de l’UDPS.