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Mukoko Samba brise le silence

Face aux forces qui rôdent à l’affût du pouvoir, à l’état de la société RD-congolaise et ses lignes de fracture, l’ancien vice-Premier ministre en charge du Budget Daniel Mukoko Samba a choisi de sortir de sa réserve. Ce silence brisé en dit long sur les enjeux de l’heure, à un moment où la République démocratique du Congo entame un tournant historique. Alors que le politique ne résiste pas à un micro qui se tend, Mukoko a su s’effacer pendant un long moment et se consacrer à la réflexion… pour l’avenir du pays.
Quand certains donnent l’image d’une RD-Congo agitée, prête à verser dans tous les excès, dans un climat hystérisé par la soif d’alternance, Mukoko entreprend d’allier avec art ses talents d’argentier à ceux d’idéologue, de penseur. Une dimension révélée le vendredi 28 octobre à Kinshasa à la faveur d’une sortie minutieusement préparée.
Certes les motivations et les agendas de la Majorité au pouvoir et de l’Opposition sont devenus un enjeu politique, cet intellectuel, cadre du PALU entend apporter sa contribution, tirée de la sagesse et de la longue expérience d’Antoine Gizenga ainsi que du parcours des pays dont il apprécie à la fois le modèle politique et économique. Et sa démarche vise à interpeller les élites, particulièrement les nationalistes dont sont issus le président de la République Joseph Kabila, Antoine Gizenga et sa formation politique, le PALU.
Mukoko fait savoir qu’en Corée du Sud, par exemple, l’alternance politique a été possible après la réussite du modèle économique. Au même niveau que la RD-Congo en 1960, la Corée a enregistré un PIB de 1450 milliards de dollars et se positionne aujourd’hui comme la 11ème économie mondiale. Son statut de pays développé a été consacré par son accession au G20, après son adhésion à l’OCDE en 1966. La Corée du Sud a connu une croissance moyenne de près de 4% par an au cours des dix dernières années, au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, tout en conservant des fondamentaux économiques équilibrés -chômage faible, excédent commercial.
Il en est de même du Japon, le 3ème PIB mondial avec 4.171 milliards de dollars en 2016, où l’ancien vice-Premier ministre a fourbi ses armes, et dans une certaine mesure la Russie de Poutine, 15ème avec 1.119 milliards de dollars en 2016.
Le professeur estime qu’un pays de la taille de la RD-Congo, appelée à «faire face aux énormes défis que l’on connait, notamment la pauvreté de masse, la démographie, l’urbanisation galopante… mais qui a aussi tant de potentiel et doit se reconstruire ne peut se prélasser dans l’illusion que seule l’alternance réglera toutes ces questions».
Mukoko  suggère donc de «rester sur une même trajectoire pendant un temps suffisamment long pour exécuter dans la discipline mais avec la flexibilité requise un plan de développement de long terme».
Voici que ce brillant économiste mobilise et convie les partis politiques, essentiellement ceux du bloc nationaliste, qu’il appelle bâtisseurs d’une nation congolaise encore à faire, à se doter d’une telle vision, un tel programme et se battre démocratiquement pour conserver le pouvoir pendant suffisamment longtemps. Détails et larges extraits dans le prochain.
AKM    
 
 

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