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RDC : les miliciens Mobondo signalés au kongo-central, situation sécuritaire critique à Kimvula,

Kimvula, territoire du Kongo Central à l’Ouest de la RD-Congo, baigne dans l’insécurité à la suite de l’intrusion des miliciens Mobondo, nés d’un conflit des terres entre les Teke et les Yaka, dans le Kwamouth, où ils ont fait couler le sang des centaines de RD-Congolais. A Kimvula, ces Mobondo ont aussi déjà frappé, causant la mort d’au moins 30 personnes, dont un chef de terre par décapitation. A ce lourd bilan s’ajoutent des dégâts matériels et humanitaires importants après que des maisons ont été brûlées, des femmes et filles violées, des familles déplacées. L’insécurité ainsi exportée dans le Kimvula, depuis plus de deux mois, rend la situation critique au point de nécessiter une action forte de la part des galonnés de l’armée RD-congolaise.

Le Général-major Dieu-Gentil Alengdia Nzambe, commandant de la 12ème Région militaire, a pris le taureau par les cornes et a déployé, entre fin mai et début juin 2023, les militaires de la 3ème compagnie du bataillon des Forces multinationales de l’Afrique centrale -FOMAC. Leur objectif: sécuriser aussi bien les frontières du territoire de Kimvula, qu’il partage avec les provinces de Kwango -par le territoire de Popokaba-, et de Kinshasa -par la commune de Maluku- ainsi qu’avec l’Angola, que tous les habitants de ce coin du Kongo Central.

Le déploiement de cette force militaire n’a cependant pas offert une garantie de sécurité aux agents de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Par conséquent, le président de la Centrale électorale, Denis Kadima, a, «pour des raisons d’ordre sécuritaire», décidé, dans un communiqué publié le mercredi 28 juin dernier, de délocaliser le Bureau de réception et traitement des candidatures -BRTC- pour les législatives nationales installés dans le Kimvula. Ce bureau va désormais fonctionner à Kisantu où une antenne de la CENI est opérationnelle.

La situation sécuritaire dans le Kimvula à bord de l’implosion, ses ressortissants ont haussé le ton depuis Kinshasa. Ils ont investi, le jeudi 29 juin 2023, la devanture du bâtiment abritant le ministère de l’Intérieur pour dénoncer, au moyen d’un sit-in, la présence de la milice Mobondo dans le Kimvula, à 320 kilomètres de Kinshasa. La manifestation, menée sous la bannière du parti politique Front pour le développement du Congo -FDC-, a été l’expression du «refus de la présence des Mobondo dans le territoire de Kimvula» et d’appel à une «solution urgente».

Les manifestants s’en sont remis au patron de la sécurité des RD-Congolais, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, pour obtenir le départ de ces miliciens qui écument la paix à Kimvula. «Nous demandons l’aide du gouvernement afin que les Mobondo partent. Nous les refusons dans notre territoire de Kimvula. Ça fait déjà deux mois. Que le gouvernement nous trouve une solution, nous sommes en insécurité», ont-ils appelé. Et de faire observer: «ce conflit, c’est entre les Teke et les Yaka. Nous n’avions pas compris comment ce conflit a traversé vers notre territoire de Kimvula. Nous avons des témoins qui sont à l’intérieur pour témoigner. Nous sommes frontaliers avec le Bandundu, avec Maluku, nous n’avons aucun problème avec les Yaka moins encore les Teke mais soudainement nous avons constaté que les Mobondo se sont introduits chez nous dans le territoire de Kimvula, ils ont tué les gens, violé les mamans et volé les biens de valeur. Trop c’est trop».

La milice Mobondo, également signalée à Kinshasa, notamment dans la commune de Maluku, est la cause de l’insécurité grandissante, manifestation du conflit entre les Teke et les Yaka, dans le Kwamouth, territoire de la province de Maï-Ndombe. Dans ce territoire, la CENI n’a pas organisé les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs à cause de cette insécurité.

Ya KAKESA

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