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RDC: Lutundula, Kazadi et Muyaya dévoilent le contenu du nouveau partenariat avec Pékin

Les trois membres du gouvernement des Warriors ayant accompagné le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en Chine, du 24 au 29 mai dernier, dans le cadre de la réévaluation des contrats sino-congolais, en l’occurrence le vice-Premier ministre et ministre en charge des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula Apala; le ministre chargé des Finances, Nicolas Kazadi, et le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, ont été face à la presse, le lundi 5 juin, pour un briefing spécial axé sur la restitution de cette visite au pays de l’Empire du milieu.

A cette occasion, ils ont dévoilé le contenu des nouveaux engagements pris avec la Chine, dans le cadre de cette nouvelle collaboration dite stratégique globale. Ce, sur base des principes du partenariat gagnant-gagnant, du respect mutuel, en tenant compte de la souveraineté de chacun. Lors de sa prise de parole pour planter le décor de cet échange, Muyaya a circonscrit le champ d’intervention de chacun des ministres car, a-t-il rappelé, «pendant cette visite, beaucoup de choses ont été faites». Prenant à son tour la parole, le VPM Lutundula a indiqué en ces termes: «nous ne sommes pas partis en Chine pour négocier la signature des nouveaux contrats».

Comme pour dire, ainsi que l’a complété son collègue Nicolas Kazadi, le but était de procéder à l’évaluation des contrats déjà existants, afin de repartir sur de nouvelles bases qui tiennent compte d’un certain nombre de paramètres. Le VPM Lutundula a jeté un regard rétrospectif sur la coopération sino-congolaise, depuis 1972 sous le Président Mobutu, qui s’est matérialisée par des œuvres concrètes, à l’instar du stade des Martyrs, du Palais du Peuple, sans oublier d’autres constructions qui se sont poursuivies sur le Boulevard Triomphal. Cette coopération, a-t-il mentionné, avait baissé. «Le Président Tshisekedi arrive et hérite de cette situation», a-t-il fait savoir. D’où, il fallait procéder au renforcement, voire au rééquilibrage permettant aussi à la RD-Congo de gagner, notamment par la transformation locale de ses minerais.

Pour Lutundula, ce n’est pas parce qu’on est en guerre qu’on ne peut pas renforcer les piliers économiques du pays. «Le pays ne s’arrête pas avec la guerre», a-t-il martelé, en d’autres termes. Définissant les principes de base pouvant désormais guider ce partenariat stratégique global, le ministre des Affaires étrangères: «la RD-Congo est un pays ouvert et non couvert». Et de poursuivre en mettant en exergue la position géostratégique de la RD-Congo qui a fait dire à Frandz Fanon: «l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette est placée au Zaïre».

A cela s’ajoute que la RD-Congo, dans le domaine environnemental, est un pays solution. Un autre principe de base, c’est qu’aucune génération ne cèdera un centimètre carré du territoire RD-congolais sous quelque prétexte que ce soit. «Bien plus, il n’est pas question pour notre pays de servir tout simplement de réservoir des matières premières, mais il faut investir dans tous les domaines pour que nos produits aient de la valeur ajoutée», a souligné le VPM Lutundula. Sur ce chapitre, le ministre des Finances a invité les RD-Congolaises et les RD-Congolais à prendre des initiatives courageuses pour la création des emplois, étant donné que le pays est dans une économie libérale.

Nicolas Kazadi a en outre martelé sur le sens de la réévaluation de ce partenariat, en insistant sur les efforts à faire du côté RD-congolais, pour atteindre les résultats. «Nous devons faire des efforts pour être pragmatiques afin d’atteindre les résultats», a-t-il invité. Louant ce partenariat stratégique et global avec la Chine, le ministre Kazadi n’a pas tari d’éloges pour cette grande puissance économique, disant que «la transformation que ce pays a connu est un véritable miracle». Pour l’argentier national, «c’est une visite haute en couleur qui nous a fait découvrir d’autres dimensions de la Chine que les gens ne connaissent pas». Et de renchérir: «nous, en tant que pays en développement, nous devons nous inspirer de ce modèle chinois».

À l’étape de Hong-Kong, la toute dernière de cette visite, «nous avons ouvert de nouvelles voies de collaboration», a également indiqué  l’orateur promettant d’y dépêcher une délégation pour en étudier les modalités. Par ailleurs, cet échange a permis à un journaliste de poser au ministre des Finances une question d’actualité, notamment sur le mauvais climat qui règne présentement au sein des entreprises génératrices des recettes, à savoir: la Direction générale des impôts -DGI-, la Direction générale des recettes générales, administratives et domaniales -DGRAD- et la Direction générale des douanes et accises -DGDA-, donnant ainsi l’occasion au concerné de réagir par rapport à toutes les accusations de suppression de la prime de plus-value portées contre lui au niveau des trois régies financières susvisées. Ce, à travers les revendications portées par leurs syndicats respectifs.

Du coup, le ministre des Finances a balayé du revers de la main toutes ces accusations, les traitant d’«archifaux». Pour lui, il s’agit là d’un déficit de communication car, a-t-il noté, avant de commencer s’expliquer, il faut d’abord lire. «J’ai appris, par une certaine presse, que j’avais mis fin à la prime de plus-value. Ce qui est archifaux. Je n’ai jamais mis fin à la prime de plus-value. La prime de plus-value des années 2021-2022 a été payée conformément aux engagements que nous avons pris, les trois régies et le ministère des Finances, à travers le contrat de performance. C’est ce contrat de performance, cet accord bilatéral entre les régies et le ministère des Finances, qui nous a permis de payer la prime de plus-value pour ces années 2021 et 2022», a-t-il indiqué.

Et de rappeler: «il y avait, depuis 2019, un arrêté basé sur le Décret du Premier ministre, qui ne concernait pas les trois régies, mais uniquement la DGI». Le ministre Kazadi a noté que «cet arrêté contenait beaucoup d’incohérences qu’il fallait d’abord régler pour que la DGDA et la DGRAD soient aussi concernées».

Comme pour apaiser les travailleurs de ces entreprises à travers leurs syndicalistes en colère, le ministre des Finances a promis de régler tous ces problèmes liés à la prime de plus-value dans le cadre d’un dialogue social qui est déjà ouvert et maintenu à ce sujet. Mais en attendant, Nicolas Kazadi a informé qu’en ce qui concerne 2023, il n’y a pas encore de prime. «Travaillons pour qu’il y en ait», a-t-il bouclé ce chapitre, non sans enfoncer le clou sur la prise en compte du contrat de performance signé entre son ministère et les responsables desdites régies financières.

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