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Lucha: son brûlot anti-Tshisekedi

«Comme les autres années précédentes, l’an 2022 n’a pas échappé à la règle normalisée du Président Félix Tshisekedi qui fournit des promesses à l’emporte-pièce sans tenir compte des facteurs et des conditions de mise en œuvre»…

«La RD-Congo s’enfonce sous Félix Tshisekedi». C’est le constat alarmant fait par le mouvement citoyen Lutte pour le changement -LUCHA. Dans son quatrième rapport baptisé «Fatshimétrie», baromètre lancé au lendemain de l’entrée en fonction du 5ème Président de la RD-Congo pour mesurer son action, la Lucha relève la continuité «des promesses et engagements politiques pour l’amélioration de la qualité de vie des RD-Congolais». Toutefois, fait remarquer ce mouvement citoyen, «les agissements des dirigeants se sont rarement alignés dans le sens de ces engagements». Le rapport de la Lucha est cinglant: «Félix Tshisekedi s’obstine à vouloir contrôler les autres institutions de la République, avec comme objectif principal la prise en otage du processus électoral».

«A l’approche des élections de décembre 2023, les violations des droits humains sont en hausse et la restriction de l’espace civique est renforcée, essentiellement dans les provinces sous état de siège.   Comme les années précédentes, 2022 a aussi été une année durant laquelle les institutions et leurs animateurs ont maintenu un train de vie élevé, s’attribuant une bonne partie des revenus nationaux au détriment de la population congolaise. La corruption, le détournement et le trafic d’influence demeurent tolérés par la classe dirigeante», lit-on dans cette 4ème édition de Fatshimétrie, décliné en 5 points.

Sur le déroulé du processus électoral, la Lucha ne cache pas ses inquiétudes et dénonce des «réformes politisées» et les contraintes évoquées par la CENI dans l’application du calendrier  électoral. «Les contraintes mises en avant par la CENI et sur lesquelles il y a trop peu d’efforts du gouvernement, appellent à l’action urgente du Président de la République afin de permettre la tenue des élections dans le délai constitutionnel», alerte la Lucha.

Puis: «Les inquiétudes demeurent et les doutes planent sur le respect du calendrier électoral tel que publié par la CENI fixant les élections générales au 20 décembre 2023. L’attente du plan stratégique de sécurisation du processus, la cartographie opérationnelle du processus restent un mythe».

L’état de siège jugé inefficace et dangereux

Dans un autre registre, la Lucha attribue une cote médiocre à l’état de siège proclamé début mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri. «Près de 20 mois après l’instauration de l’état de siège, son échec cuisant fait moins de doutes y compris parmi ceux qui l’ont instauré», regrette le mouvement citoyen. En dépit de l’instauration des administrations militaires dans ces deux entités, les tueries se poursuivent et ont même doublé sous état de siège.

De quoi faire dire à la Lucha que l’état de siège est un «échec». Il tient pour preuve la décision du Président de «sous-traiter la sécurité par des États agresseurs, impénitents et/ou incapables», sous bannière de l’East African Community -EAC, une force régionale «passive et inopérante» face au M23. Autres points qui fâchent: la gestion de la crise sécuritaire de Kwamouth et les tâtonnements autour des relations avec Kigali.

Pour la Lucha, sous Félix Tshisekedi, les provinces sont caporalisées, la tribalité politique reprend du poil de la bête et la corruption bat son plein. «Comme les autres années précédentes, l’an 2022 n’a pas échappé à la règle normalisée du Président Félix Tshisekedi qui fournit des promesses à l’emporte-pièce sans tenir compte des facteurs et des conditions de mise en œuvre», fait constater le mouvement citoyen.

Parmi ces promesses non tenues, Fatshimétrie évoque le recensement de la population, la mise en place d’un fonds de garantie pour des prêts, le contrôle des structures des prix des produits de base pour assurer la protection des droits des consommateurs, la réduction du train de vie des institutions politiques, la fibre optique, l’installation d’une grande maison de production musicale, théâtrale et cinématographique, le lancement d’un festival de cinéma congolais baptisé «Festival Okapi Cinéma» et bien plus.

Toutefois, la Lucha salue le processus de recrutement de 5000 jeunes magistrats et l’envoi des Kuluna -bandits urbains violents- à Kanyama Kasese par le service national.

Dans un autre registre, la Lucha regrette le taux de chômage resté élevé dans le pays avec pour conséquence la multiplication des «sujets vulnérables à toute forme de manipulation sociale et politique, à des abus sociaux comme la prostitution, les vols, les Kulunas, les abus religieux, le djalelo et d’exposition au recrutement des groupes armés et des bandes de criminels dans les zones marquées par les conflits».

Sur le volet environnement, l’année 2022 a été marquée par la tenue de la COP-27 et la promotion de la RD-Congo comme «pays solution». Un «slogan creux».

Alors qu’une «RD-Congo sans pauvreté promise aux RD-Congolais par le Président Félix Tshisekedi lors de son arrivée au pouvoir en 2019 se fait toujours attendre», la Lucha exhorte le Chef de l’Etat à «veiller à ce que le processus électoral soit apaisé, inclusif et non discriminatoire» et débarrassé de «discours de haine, de division, raciste, ségrégationniste».

Il préconise également la levée de l’état de siège, le rétablissement des autorités/institutions civiles, la réduction drastique du train de vie des institutions en vue d’affecter les moyens économisés à l’effort de guerre et à l’assistance humanitaire des populations les plus vulnérables dans l’Est du pays.

De l’avis de la Lucha, il est impérieux d’amorcer le processus d’assainissement et de réforme de l’armée et de la police. Ce mouvement citoyen espère que la RD-Congo va capitaliser la visite du Pape pour faire avancer son agenda à l’international, notamment en s’activant pour rendre effectif le plan de retrait progressif de la MONUSCO d’ici fin 2023 et obtenir du roi des Belges des excuses officielles pour les crimes et les violations graves de droits humains commis sur le sol RD-congolais durant la colonisation d’autre part.

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