
La Confédération africaine de football -CAF- a recommandé jeudi la fermeture du stade des Martyrs de Kinshasa «pour rénovation majeure, tout en engageant des entreprises expérimentées ayant fait leurs preuves dans la construction et la rénovation de stades de football modernes…». Elle a en même temps recalé le Stade Kibassa de Lubumbashi, pourtant récemment rénové à 10 millions de dollars par le gouverneur du Haut-Katanga et président de Lupopo, Jacques Kyabula, félicité cependant pour ses vestiaires modernes et dans les normes et sa salle de conférences de très bonne qualité.
A l’opposé de ces deux principaux stades officiels du pays, la CAF a homologué un stade privé, notamment du TP Mazembe avec des «remarques mineures». Tout le mérite revient au président des Corbeaux de Lubumbashi, Moïse Katumbi, qui n’a jamais lésiné sur les moyens pour mettre au diapason l’antre de Kamalondo.
Une leçon que cet acteur social et politique administre aux officiels. «Quand il a fallu refaire les choses à Kamalondo, le président du TP Mazembe a fait venir, question de sérieux et de se conformer aux standards, les experts en la matière alors que les fonds publics décaissés pour la rénovation des Stades des Martyrs et Kibassa paraissent avoir été confiés à des mains inexpertes. Ça pose un problème de gouvernance», a commenté un membre au sein du mouvement sportif, évoquant le coup de gueule de 2015 de l’ancien président de la Fédération, Constant Omari, à propos de la qualité du Stade de Kamalondo.

Dans sa terrible sentence tombée comme une bombe, la CAF a noté au sujet du stade des Martyrs: le gazon artificiel est approuvé qualité FIFA mais le stade ne dispose pas de salle de soin. L’installation des sièges individuel pour spectateurs n’a pas été faite correctement et les toilettes dans un état catastrophique. Les installations sanitaires pour les spectateurs sont honteuses ainsi que la propreté générale du stade. Les sièges individuels VIP ne répondent pas aux normes pour cette type de tribune alors que cette infrastructure sportive ne dispose pas de salle de conférence de presse.
Si le verdict de la CAF est sans pitié, ses conséquences sont effrayantes en cette année électorale, surtout que le public sportif peut être amené à sanctionner les décideurs politiques dans les urnes.
Pour le match de l’équipe nationale dans les éliminatoires de la phase de groupes de la CAN Côte d’Ivoire 2023 journées 3 et 4 qui auront lieu en mars 2023, par exemple, la République Démocratique du Congo à travers la FECOFA va devoir sélectionner un stade, dans la liste des stades approuvés par la CAF. Voilà Kamalondo bien positionné.
Engagés en compétitions africaines interclubs, Lupopo, V.Club et DCMP ne recevront pas leurs adversaires à domicile au stade des Martyrs cette saison. Ils ont jusqu’au 11 février pour se décider et choisir un stade parmi ceux homologués par la CAF.
Les sanctions de la CAF sur le Stade des Martyrs constituent également un coup dur pour le Régime. Elles rendent davantage hypothétiques les 9èmes Jeux de la Francophonie prévus dans cette enceinte sportive. Qu’on le veuille ou pas, le Pouvoir, qui a longtemps misé sur cet événement international, risque d’y laisser quelques plumes.
Triomphe EFONGE