Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RD-Congo, le
Nigérien Maman Sidikou a, à la faveur d’un entretien avec le nouveau
Chef du gouvernement samedi 15 avril, exprimé son soutien au choix
porté par le Chef de l’Etat sur Bruno Tshibala comme Premier ministre.
Au sortir de l’audience, le patron de la Mission de l’ONU pour la
stabilisation du Congo -MONUSCO- a affirmé à la presse que la
nomination de Bruno Tshibala est conforme à la logique de l’accord
politique du 31 décembre 2016. Une déclaration qui ne fait pas les
affaires du Rassop-Limete accusant, à travers un communiqué daté du 15
avril et signé par son président, Maman Sidikou de partialité du fait
qu’il s’est écarté, selon Limete, de la lettre et de l’esprit de
l’Accord du 31 décembre 2016, foulant ainsi aux pieds la résolution
2348 du Conseil de sécurité. Dans ce document, le Rassemblement
renouvelle par ailleurs sa confiance au Secrétaire Général de l’ONU et
réitère son appel d’user de ses bons offices conformément au point 7
de la résolution 2348 du Conseil de sécurité pour assurer la mise en
œuvre complète de l’Accord de la Saint Sylvestre.
«Les propos de Monsieur Sidikou énervent et contrarient le peuple
congolais qui a exprimé plus d’une fois et sans équivoque son adhésion
massive à cet Accord et exige son respect ainsi que son application
totale par les parties signataires et les institutions de la
République», lit-on dans ce communiqué du Rassemblement rendu public
le 15 avril dernier en réaction à la déclaration de Maman Sidikou,
patron de la MONUSCO, qui soutient la nomination de Bruno Tshibala au
poste de Premier ministre. Pour le Rassemblement des forces politiques
et sociales acquises au changement, Maman Sidikou s’est écarté de la
lettre et de l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016, foulant ainsi
aux pieds la résolution 2348 du Conseil de sécurité. «Monsieur Maman
Sidikou s’est proposé de prendre contact avec le Secrétaire général de
l’UDPS et avec son ami et frère, le Président de l’Assemblée
nationale, en vue de l’inclusivité du Gouvernement Tshibala. Ses
propos ont laissé croire par ailleurs que la MONUSCO soutiendrait et
accompagnerait ce Gouvernement. Le Rassemblement relève que cette
position personnelle de monsieur Maman Sidikou est contraire, non
seulement à la résolution 2348 du Conseil de Sécurité de l’ONU mais
aussi à la déclaration de l’Union africaine, exprimée par son
Président en exercice, à la déclaration du Président de la Commission
de l’Union africaine et à la déclaration de l’Union européenne»,
argumente-on, soulignant que toutes ces déclarations soutiennent
l’Accord du 31 décembre 2016 et appellent à son application intégrale,
selon sa lettre et son esprit.
Le Rassemblement rappelle que dans le cadre de cet Accord et au regard
de la gravité de la crise actuelle, la priorité et l’urgence
nationales demeurent l’organisation des élections non seulement
présidentielle à laquelle l’actuel Chef de l’Etat ne peut concourir
mais également législatives et provinciales, ceci au 31 décembre 2017,
comme convenu. Toujours dans son communiqué, ce regroupement politique
de l’opposition souligne que les déclarations de principe et de bonnes
intentions sont les bienvenues mais ne suffisent pas. A l’en croire,
l’apaisement et la confiance du peuple ne seront restaurés que par
l’application de l’Accord du 31 décembre 2016, de façon stricte, par
tous, de bonne foi, selon sa lettre et son esprit, dans toutes ses
clauses. Par ailleurs, le Rassemblement dit renouveler sa confiance au
Secrétaire général de l’ONU et l’appelle à nouveau à user de ses bons
offices conformément au point 7 de la résolution 2348 du Conseil de
sécurité pour assurer la mise en œuvre complète de l’Accord de la
Saint Sylvestre. Dans ses communiqués antérieurs des 10 et 14 avril
2017, le Rassop désapprouve la nomination de Bruno Tshibala comme PM,
évoquant une violation de l’Accord du 31 décembre 2016.
Les regrets du député Lubaya
Les réactions à la déclaration de Maman Sidikou ont presque fusé de
partout. Pour le compatriote et député national Claudel André Lubaya,
par cette attitude, le diplomate Nigérien, dont la position rejoint
celle du Représentant spécial de l’Union africaine, a fait tomber ses
masques et de ce fait, perdu toute la confiance du peuple
RD-congolais. Selon l’opposant Lubaya, le chef de la MONUSCO ne peut
plus, conformément à sa feuille de route, jouer un quelconque rôle
dans la recherche des solutions à la crise RD-congolaise. «Ses propos
d’hier ressemblent à ceux tenus par un autre diplomate africain, le
nommé Edem Kodjo que personne ne souhaiterait voir revenir en
RD-Congo…Décidemment, nos frères ouest-africains ont du mal à
conserver leur posture diplomatique qui leur impose l’impartialité
absolue dans la gestion de la crise RD-congolaise», a-t-il conclu.
Olitho KAHUNGU
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