Interpellés par les services du Conseiller spécial Luzolo Bambi, Constantin Mbengele et Abdallah Bilenge ont désormais la protection respective des éléments de la Police et de la Police militaire -PM. Il suffit de passer devant les sièges de la RVA à Ndolo et du FPI ou croiser les cortèges des mandataires recherchés pour s’en rendre compte
AfricaNews a récemment publié un article faisant état de la fuite en Afrique du Sud de l’ADG ai de la Régie des voies aériennes -RVA.
Le jour même, Abdallah Bilenge a appelé au téléphone pour démentir, se flattant d’être dans son bureau de travail, évoquant un aller-retour Kinshasa-Lubumbashi-Kinshasa et déplorant les incidents qui ont éclaté à l’aéroport de N’Djili ce vendredi 12 août-là. Alors qu’on a appris que Bilenge a caché une chose, par exemple, là où il n’a pas dit que les services de la Direction générale de migration -DGM- l’ont intercepté et refoulé à la frontière de Kasumbalesa, qu’il s’apprêtait à traverser, l’intéressé a une nouvelle fois botté en touche, laissant entendre qu’il a pris place à bord du petit porteur le Méthodiste pour une destination qu’il n’a pas précisée. Mais ce que Bilenge n’a pas osé nier, c’est la présence remarquée des éléments de la Police dans sa suite.
Leur mandat: le «protéger contre toute tentative d’enlèvement et d’arrestation arbitraire par les services parallèles».
Au téléphone dimanche 21 août, l’ADG ai de la RVA a reconnu avoir demandé et obtenu officiellement l’escorte de la Police nationale congolaise -PNC- «pour sa propre sécurité» parce qu’il s’estime «poursuivi par des bandits, des gardes du corps muni d’un ordre de mission signé par quelqu’un qui n’a pas compétence.
La dénonciation, c’est une bonne chose, le reste c’est de la compétence du parquet». Textuel. Clairement, c’est Luzolo qui est visé.
Constantin Mbengele, son collègue du Fonds de promotion de l’industrie -FPI-, également dans le collimateur du conseiller spécial Luzolo Bambi, a eu le même reflexe. A la différence qu’il a opté pour les éléments de la Police militaire -PM, qui se chargent désormais de sa protection.
Une question mérite d’être posée: les ADG de la RVA et du FPI sont protégés contre qui? Contre le Président de la République Joseph Kabila ou son Conseiller spécial en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme?
Escortes plus importantes que celles du speaker de l’Assemblée nationale et du Premier ministre
Trois autres questions: qu’est-ce qui confère une compétence à un service ou commis de l’Etat? Le Président n’a-t-il jamais signé une ordonnance portant organisation du Cabinet de son conseiller spécial en charge de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption? Doit-on encore se draper dans le débat des procédures pour faire obstruction à la volonté politique du Président de la République d’assainir les entreprises publiques et les services publics de l’Etat en les débarrassant de la pieuvre?
Répondre par l’affirmative à ces questions équivaut à soutenir le combat républicain de la lutte contre la corruption et la fraude. Mais le contraire est une négation de l’Etat. Et, malheureusement, on y est dans le cas d’espèce.
Des témoins laissent entendre que les escortes de ces 2 mandataires sont de loin importantes que celles du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre voire des ministres. Au regard des mandats dont font l’objet Bilenge et Mbengele, présumés innocents étant donné qu’il n’existe à ce jour aucun acte de la justice les condamnant, ils se disent tout de même convaincus que le combat contre les Kuluna en cravate ressemble aujourd’hui à un véhicule embourbé.
Ils vont même plus en faisant un parallélisme: «alors que les populations de Beni regrettent de n’avoir pas été suffisamment protégés par l’Armée et la Police contre les attaques mortelles des ADF-NALU, à Kinshasa, pendant ce temps, des éléments de ces corps se sont détournés de leurs missions et mis au service des mandataires interpellés».
Un autre compatriote médusé a eu ces commentaires: «la protection de l’Armée et de la Police, un droit constitutionnel, est aujourd’hui offerte au plus offrant».
Entretemps, on a appris que le directeur général de TRANSCO se fait prier pour répondre à l’invitation du Conseiller spécial Luzolo.
Si ce n’est pas un scandale, il faut réinventer le français. Sans nul doute, il y a un côté hors-la-loi dans le comportement de ces mandataires qui, en réalité, pensent qu’en agissant de la sorte, le combat du Président de la République contre la maffia est perdue! L’opinion plaide pour que le Chef de l’Etat, seul comptable de sa gestion devant le peuple, sévisse. Sinon, c’est laisser libre cours aux combats de coqs et de poules dans la basse-cour.
AKM
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