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La Société civile renchérit par le Bishop Djamba: «Nous soutenons le gouvernement dans l’accord RDC-Ventora»

La signature de l’accord RDC-Ventora a été saluée par la Société civile appelée à connaître le contenu dudit accord au cours d’une récente table ronde. Désormais, cette Société civile apporte son appui à ce deal qu’elle juge salutaire et réconciliant entre les parties prenantes. Un accord trouvé à l’amiable pour le compte et les intérêts des parties. Plusieurs organisations notamment ACAJ, ODEP, REJET, SCC, CNR, CENCO, RESIC, FFBGD, CAFCO, ASIDIR ont participé à ces assises à l’issue desquelles Ritha Ncieyi, présidente du Forum des femmes pour la bonne gouvernance et le développement -FFBGD-, la première à en parler à cœur ouvert, en a dit tout le bien-fondé.

Ncieyi a noté que la table ronde a accouché d’un cadre de suivi qui a été mis en place pour suivre jusqu’à la fin cet accord étant donné que les blocs pétroliers récupérés doivent être vendus. Selon elle, il a été suggéré que cela soit mis sur le marché en conformité avec des principes et normes de passation des marchés. Cela pour éviter des contrats signés dans les conditions où la Société civile ne puisse pas accuser l’Etat RD-Congolais d’être perdant. Après Mme Ncieyi, ça a été le tout de Abraham Djamba Samba Wa Shako de donner de la voix.

Selon lui, il n’y a rien de confidentiel dans l’accord RDC-Ventora. Il pense que ceux qui critiquent cet accord, c’est leur droit, mais il faut reconnaître que quelque chose a été récupérée. «Chacun est libre d’émettre son opinion. On ne va pas imposer l’accord à qui que ce soit. C’est un accord déjà signé. Nous nous sommes retrouvés aussi devant cette évidence avec un accord déjà signé», a-t-il dit. Puis: «Nous considérons qu’il y a quelque chose de positif dans l’accord, en ce sens que nous récupérons quand même quelque chose. Mais, nous disons que c’est là un premier pas posé sur lequel on peut, peut-être, bâtir davantage dans l’examen des autres accords ou contrats que l’on juge déséquilibrés, on peut, peut-être, arriver à améliorer dans le sens de la récupération».

Il estime que sur le plan du principe, c’est déjà une bonne chose de commencer à récupérer ce qui a été bradé ou détourné et qui appartient au peuple RD-congolais. Suivons-le dans une interview accordée à la presse.

Pouvez-vous vous présenter s’il vous plait?

Je m’appelle Bishop Abraham Djamba. Je suis le directeur exécutif du Réseau gouvernance économique et démocratie. C’est une organisation qui travaille dans les domaines de la transparence électorale et la transparence budgétaire.

Pour quelle raison avez-vous participé à la table ronde organisée par la Présidence de la République et la Société civile portant sur l’accord entre la RD-Congo et Ventora?

D’abord, c’est une évidence, c’est parce que je suis leader de la Société civile. Mon organisation qui travaille dans la gouvernance promeut le dialogue sur les politiques publiques.  D’ailleurs, nous sommes sur le dialogue politique permanent avec les ministères qui sont dans les secteurs des finances publics, avec le ministère de Budget et des Finances. L’article 37 de la Constitution oblige les pouvoirs publics à collaborer avec les associations. Nous, nous encourageons cela lorsque nous sentons que ça ne se fait pas suffisamment. Nous encourageons les pouvoirs publics à pouvoir s’ouvrir aux organisations de la Société civile. Chaque fois que nous sommes invités, il y a une structure de la Présidence qui nous invite comme la Cellule présidentielle de veille, l’Agence de prévention et lutte contre la corruption -APLC. Nous venons de participer récemment à une rencontre sur le processus de passation des marchés. Nous répondons régulièrement aux invitations de l’autorité publique.

Quels sont les acteurs majeurs de la Société civile et ONG qui ont participé à la table ronde?

Il y avait des organisations qui travaillent dans le domaine des ressources naturelles. Comme une structure de la CENCO, qui travaille là-dessus, l’ECC, l’ODEP qui travaille dans le domaine des finances publiques, BIFORDI qui est une organisation qui travaille dans le domaine des marchés publics, le Congo n’est à vendre CBAN, la LICOCO, ASSAP, CAFCO, Collectif 24, RECIC. Il y avait vraiment une palette des leaders de la Société civile. C’était hétéroclite, mais les grandes thématiques qui s’intéressent aux questions des finances publiques, transparence, ressources naturelles et mines étaient là. 

Les discussions étaient-elles ouvertes lors de cette table ronde où il y avait des sujets qu’il ne fallait pas aborder et subsidiairement avez-vous trouvé réponses à toutes vos questions?

Les discussions étaient ouvertes dans le sens où c’était parfois heurté. Après l’exposé du directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat il y a eu une séance des questions qui se sont poursuivies le lendemain. Il y a eu un exposé de 40 minutes pendant la première journée et le reste de temps a été consacré au débat. Pour des questions qui nous ont semblé ne pas trouver de réponses, nous avons demandé d’autres rencontres avec la présidence de la République pour pouvoir traiter de ces questions-là. C’était des questions liées à comment organiser le partenariat entre la Société civile et la Présidence de la République. Cette rencontre était une des grandes premières de cette ouverture de la Présidence avec la Société civile à un niveau aussi élevée.  La société civile pensait qu’il y avait moyen d’améliorer le rapport entre elle et la Présidence.   

L’Accord vous a-t-il été présenté pendant la table ronde? 

Nous l’avons vu exposé et nous avons lu en fait au même moment. On ne l’a pas distribué en dur, on ne l’a pas eu sous forme et on l’a dit dans notre déclaration sous forme électronique. C’était une demande de la Société civile et il nous a été expliquée qu’il y avait une clause de confidentialité qui faisait que on ne pouvait pas le distribuer. Parfois même quand on voulait revenir sur certains points dans le débat, on reprojetait toujours la partie qui était concernée.  

Pourquoi avez-vous décidé de signer le communiqué commun à la fin de la table ronde? Avez-vous reçu un quelconque intéressement ou pression pour le signer?

Nous l’avons signé en âme et conscience. Comme je vous dis là, mon organisation est convaincue que le rôle de la Société civile c’est de faire en sorte que les aspirations de la population soient traduites en décision par les décideurs. Et aussi inversement de prendre les décisions prises au niveau des autorités et de pouvoir les expliquer et les vulgariser auprès de la population étant donné qu’on a eu une information que nous attendions tous et que nous recherchions autour de cet accord. Et bien il nous a fallu nous mettre dans un coin pour relater ce qui s’était passé. Quand vous lisez notre déclaration vous allez voir que nous avons relaté ce qui s’est passé dans la rencontre. Ce qui est tout à fait normal. Pour toutes les organisations de la Société civile qui participent à une rencontre, il y a toujours une déclaration à la fin ou un rapport ou un communiqué. Il n’y a pas eu de pression car nous sommes réunis en toute liberté. Il y a eu une première commission qui a travaillé à la CENCO. Et nous sommes rentrés là où il fallait faire la mise en commun puis nous avons signé en âme et conscience. Cela a reflété ce que nous avons entendu mais aussi les propositions que nous faisions parce que nous disions qu’après nous avoir exposé l’accord, nous avons posé la question à la Présidence «pour quelles raisons il ne pouvait pas être diffusé parce que nous n’avons rien vu de véritablement confidentiel ou quelque chose à mettre à l’abri de la connaissance de l’opinion. Aussi nous avons proposé que par la suite qu’il y ait donc cette volonté du président de la République de pouvoir récupérer le patrimoine du Congo. Que cette volonté soit poursuivie mais qu’il y ait toujours des termes de références -TDR- qui pourraient donner des grandes lignes pour que les futures négociations se fassent quelque peu selon certains principes que la population aurait arrêtés mais aussi qu’il y ait une commission qui pourrait faire que le partenariat entre la Société civile et la Présidence soit mis véritablement en place et avec certains critères qui pourraient faire que ce partenariat puisse répondre vraiment au normes de participation sur le plan universel.

Que dites-vous à ceux qui refusent de soutenir cet accord qui a permis à la RD-Congo de récupérer des actifs miniers évalués à plus de USD 2 milliards?

Chacun est libre d’émettre son opinion. On ne va pas imposer l’accord à qui que ce soit. C’est un accord déjà signé. Nous nous sommes retrouvés aussi devant cette évidence avec un accord déjà signé. Nous considérons que s’il y a quelque chose de positif dans l’accord dans le sens que nous récupérons quand même quelque chose. Est-ce qu’on pouvait récupérer plus, c’est possible. Mais nous disons que c’est là un premier pas posé sur lequel on peut, peut-être, bâtir davantage dans l’examen des autres accords ou contrats que l’on juge déséquilibrés, on peut, peut-être, arriver à améliorer dans le sens de la récupération. Sur le plan du principe nous pensons que c’est déjà une bonne chose de commencer à récupérer ce qui a été bradé ou détourné et qui appartient au peuple congolais.

Que pensez-vous de l’attitude du CNPAV qui a refusé de signer le communiqué conjoint demandant la publication pure et simple de l’accord comme l’exige la législation RD-congolaise d’après eux?

Il y a plusieurs niveaux de publication. C’est tout à fait normal que les collègues de CNPAV demandent la publication. C’est ce que nous tous avions demandé. Mais il y avait cette clause-là de confidentialité. Les uns ont soutenu que cette clause ne pouvait pas empêcher la RD-Congo à publier l’accord. Du point de vue de divergence sur cette question. Mais tout le monde était d’avis que l’accord devait être publié. Au niveau de la Présidence, il nous a été qu’une fois que l’accord va entrer en sa phase d’exécution, il sera publié. Donc, c’est normal qu’on demande la publication de toute information. C’est une information publique.

Quelle suite pouvons-nous attendre après la signature de cet accord et le soutien apporté par plusieurs organisations de la Société civile au gouvernement de la RD-Congo?

La suite à donner est qu’il y a justement un comité de suivi pour que le partenariat entre la Société civile et la Présidence de la République soit formalisée, parce qu’il y a certaines règles qu’il faut respecter dans la mise en œuvre de ce partenariat. Donc, nous encourageons cela. Et nous encourageons également le pouvoir à pouvoir continuer la récupération du patrimoine de la RD-Congo parce qu’il y a d’autres entreprises minières qui ont conclu des contrats considérés comme déséquilibrés où l’on soupçonne qu’il y a eu bradage de nos ressources naturelles que ce soit sur le plan des hydrocarbures et de mines que de nos forêts. Nous encourageons que cette action soit poursuivie et tout ce qui peut être récupéré pour le compte de la RD-Congo.

Avec Natine K.

Doc-58

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