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Le martyre des paysans de Shonga, victimes d’une tentative de spoliation couverte par la Justice

Au Nord-Kivu, à Shonga, chefferie des Bahunde, sur les hauteurs de Kirotshe, dans la chefferie des Bahunde, le fief de la Première Dame Olive Lembe, des milliers de paysans et des membres de leurs familles sont dans le désarroi. Un certain Salumu Banyene, planteur de la localité voisine de Ngumba, a entrepris, avec la complicité des autorités judiciaires locales, de vendre leur concession à un certain Claude Kahato. Ils ont été déguerpis de force, leurs champs et terres envahis et occupés par un bataillon de l’Armée déployé en exécution du jugement par défaut du TGI/Goma rendu frappé d’une opposition dûment reçue par la même juridiction mais dont l’affaire appelée depuis le 18 février 2016 piétine. En dépit des instructions du vice-gouverneur destinées à réinstaller les familles dans la concession querellée, les victimes sont dans la rue, au péril de leurs vies. Les militaires à la solde du spoliateur et de ses complices sont revenus à la charge s’ils ne sont pas passés à la vitesse supérieure. Ils ont brûlé 105 maisons dans la nuit de vendredi à samedi, alertent des sources locales. «J’en ai marre… Je reviens de Shonga où des milliers de paysans et leurs familles ont des larmes aux yeux. C’est gens-là ont des droits sur ces terres. Ce sont des compatriotes maltraités avec la complicité de certaines autorités provinciales. Ils sont en train de crever et s’en remettent désormais aux autorités au niveau du gouvernement central», a raconté un témoin partagé entre un sentiment de révolte et un désarroi non feint. Ça se sent, ça s’entend.
 
Propriétaires des titres fonciers sur des terres héritées de leurs ancêtres depuis des lustres, les paysans de Shonga, localité située sur les hauteurs de Kirotshe, dans la chefferie des Bahunde, le fief de la Première Dame Olive Lembe, territoire de Masisi au Nord-Kivu, sont aux premières loges pour faire constater leur détresse et le martyre dont il souffre depuis qu’un certain Salumu Banyene, planteur de la localité voisine de Ngumba non autrement identifié, a entrepris, avec la complicité des autorités judiciaires locales, de spolier leur concession en faveur d’un certain Claude Kahato. Ils ont été déguerpis de force, leurs champs et terres envahis et occupés par un bataillon de l’Armée déployé en exécution du jugement par défaut du TGI/Goma rendu sous RC 18054 en date 2 octobre 2015 frappé d’une opposition dûment reçue par la même juridiction et l’affaire appelée le 18 février 2016 sans succès du fait de la fin de non recevoir y réservée par sieur Salumu Banyene et rappelée le 18 mars prochain, rapportent-ils dans un courrier transmis au gouverneur du Nord-Kivu le 2 novembre 2015.
Le vice-gouverneur Feller Lutaichirwa a signé une instruction le 26 février 2016 adressée entre autres à l’administrateur du territoire de Masisi aux autorités judiciaires, au commandant de la 34ème Région militaire et au commissaire provincial de la PNC du Nord-Kivu. «Consécutivement au Conseil provincial de sécurité tenu en date du 25 février 2016, avec entre autres points inscrits à l’ordre du jour le dossier renseigné en exergue, j’ai l’honneur de vous saisir pour l’objet repris en marge. En effet, le Conseil s’est rendu compte de la précipitation de l’exécution jugement RC 18054 car le lieu supposé d’exécution devrait être préalablement déterminé par un rapport technique complet fixant les limites de ladite concession pour éviter toute confusion», a écrit le vice-gouverneur du Nord-Kivu.
Puis: «Le Conseil a déploré le désastre humanitaire causé par cet état de chose, étant attendu que certaines familles sont jetées dans la rue et exposées à tous les risques mettant en péril leur vie, en particulier des femmes et des enfants».
Le vice-gouverneur Feller Lutaochirwa a beau demander aux autorités judiciaires, de l’Armée et de la Police de réinstaller les familles déguerpies dans la concession et d’amorcer, avec l’appui du chef de la chefferie des Bahunde, des pourparlers en vue d’un éventuel arrangement à l’amiable de ce litige pour la quiétude dans la contrée, le martyre des paysans et leurs fratries persiste. Les militaires à la solde des spoliateurs et de leurs complices sont revenus à la charge s’ils ne sont pas passés à la vitesse supérieure. Ils ont brûlé 105 maisons dans la nuit de vendredi à samedi, alertent des sources locales. Sieur Salumu et son complice n’ont jamais daigné se présenter devant le Tribunal même si les exploits de la Justice leur ont été régulièrement transmis, comme en témoignent les copies en fac-similés.
Les victimes ne savent plus où donner de la tête. «J’en ai marre… Je reviens de Shonga où des milliers de paysans et leurs familles ont des larmes aux yeux. C’est gens-là ont des droits sur ces terres. Ce sont des compatriotes maltraités avec la complicité de certaines autorités provinciales. Ils sont en train de crever et s’en remettent désormais aux autorités au niveau du gouvernement central», a raconté un témoin partagé entre un sentiment de révolte et un désarroi non feint. Ça se sent, ça s’entend. En même temps que le gouvernement de la République, fils et filles de Masisi sont interpellés.
Natine K.

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