
«Ces dernières années, nous n’avons cessé de dénoncer les déviations du processus électoral de 2023. Toutes les institutions en charge de l’organisation des élections et la proclamation des résultats: la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, le ministère des Finances, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice, la Banque centrale du Congo et la Cour constitutionnelle sont politisés et tribalisés», dénoncent ces leaders de l’Opposition
Après avoir eu des entretiens avec le président de la Centrale électorale, Denis Kadima Kazadi, sur le processus électoral en cours, Moïse Katumbi Chapwe, Augustin Matata Ponyo et Delly Sesanga Hipungu, respectivement présidents d’Ensemble pour la République; Leadership et gouvernance pour le développement -LGD- ainsi que d’Envol ont adressé un mémo au président de cette institution d’appui à la démocratie dans lequel ils notent que la «mise en place des institutions légitimes, la stabilité de notre pays ainsi que le bien-être du peuple RD-congolais passent essentiellement par le choix souverain, par les citoyens de leurs dirigeants au terme des élections libres, transparentes, impartiales, inclusives et apaisées».
D’emblée, ces trois leaders de l’Opposition font un constat amer relevant que, ces dernières années, ils n’ont cessé de dénoncer les déviations du processus électoral de 2023. «Toutes les institutions en charge de l’organisation des élections et la proclamation des résultats: la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, le ministère des Finances, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice, la Banque centrale du Congo et la Cour constitutionnelle sont politisés et tribalisés», fustigent-ils.
A lire leur mémo, ils contestent le leadership de Denis Kadima estimant que la désignation du «président de la CENI par les Confessions religieuses a été obtenue au forceps, même si les grandes Eglises catholique et protestante ont arrêté leur contestation sur la question. Il en est de même des délégués sensés venir de l’Opposition ont été choisis par le pouvoir et continuent à ne pas être reconnus par leur famille d’origine. Or, la CENI ne saurait tenir sa mission que sur la base de la confiance des compétiteurs électoraux; mais là, elle est déjà une partie du problème, un motif de contestation des résultats de son travail. Ils fustigent aussi la loi électorale et contestent le fichier électoral de plus de 43 millions d’électeurs réalisé par la Centrale électorale.
«Un Fichier électoral corrompu, c’est encore un outil de travail défectueux dans les mains d’une CENI elle-même sujette à caution. Il n’existe pas à ce jour, un véritable cadre de concertation tripartite entre le Pouvoir, l’Opposition et la Société civile pour faire monitoring régulier du processus électoral», dénoncent-ils. Ils évoquent aussi «le rétrécissement de l’espace politique par le musèlement de l’Opposition par les arrestations arbitraires, les brimades, le déploiement des milices à la solde du Pouvoir, les répressions violentes de ses membres n’est pas de nature à rendre possible une compétition électorale saine et apaisée».
Puis: «Quand on sait que le président de la CENI est du même bord politique et ethnique que le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur qui gère la sécurité intérieure du pays, le ministre de la Justice qui donne des injonctions au Parquet, le président du Conseil supérieur de la magistrature, président de la Cour constitutionnelle ainsi que le chef de l’ANR/service des renseignements, on est fondé de croire que le calvaire de l’Opposition est programmé dans leur réunion de famille et/ou leurs officines conditionnées pour établir un climat de terreur et éliminer toute voix discordante de manière à faciliter des résultats électoraux tronqués».
Des correctifs à apporter pour avancer…
Ces trois leaders exigent, entre autres la restructuration de la CENI en respectant les droits des parties prenantes à désigner librement leurs représentants ainsi que l’audit du fichier existant par un cabinet international dont l’expertise en la matière et l’indépendance sont avérées; et ce, en présence des délégués des parties prenantes. Il en va de soi pour la revisitation de la loi électorale dans ses dispositions controversées, notamment sur le mode de scrutin, la publication des résultats de vote partiels par bureau de vote et lever les équivoques de manière à rassurer tous les candidats; y compris la recomposition de la Cour constitutionnelle dans le respect de la loi, en lui assurant toute son indépendance dans son rôle de gardien suprême du respect de la Constitution et de la légalité en RD-Congo.
Ils réclament aussi de mettre fin à l’instrumentalisation des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre les candidats de l’Opposition à la Présidence de la République, dont les cas de Matata Ponyo et Moïse Katumbi sont des plus éloquents. Il en est de même des arrestations et détentions arbitraires des collaborateurs des candidats Présidents de la République issus de l’Opposition tels que Lens Omelonga, Salomon Kalonda Della, Mike Mukebayi Nkoso, Daniel Safu, Frank Diongo ainsi que l’intimidation et l’arrestation des journalistes d’un camp politique. Ci-dessus, ledit mémo.