Moïse Katumbi a bouclé, jeudi 28 septembre, son séjour de 3 jours dans la province du Kongo central dans le cadre de la tournée de redynamisation de son parti, Ensemble pour la République. Arrivé par la cité côtière de Moanda le mardi 26 septembre, l’ancien gouverneur du Katanga a fait des stop-over dans les deux villes de cette province: Matadi et Boma mais aussi à Kimpese, Mbanza Ngungu et Kasangulu.
Reçu «chaleureusement» par le peuple Ne Kongo qui lui a offert de nouveaux bains de foule, Katumbi s’est fendu d’un tweet peu avant son départ des terres de Simon Kimbangu pour «remercier» ses hôtes Ne Kongo. Candidat annoncé à la présidentielle de décembre, le chairman d’Ensemble pour la République a été «touché par l’accueil chaleureux» dont il a été bénéficiaire.
Durant les 72 heures passées dans cette province côtière, l’unique de la RD-Congo, Katumbi a surtout constaté «la précarité dans laquelle baigne les populations locales». Avec son ouverture sur l’océan et ses deux ports, en plus des gisements pétroliers et du barrage hydroélectrique, le Kongo Central a «tout pour un être un grand carrefour financier, commercial et industriel». Katumbi l’a rappelé dans ses speechs, affirmant que le Kongo central est «béni» avec son barrage qui fait vivre l’activité minière du Katanga.
«Rien ne justifie la pauvreté, la faim, le manque d’eau et d’électricité, le chômage et la misère que nous subissons à travers tout le pays. Vous méritez de jouir des immenses richesses que le ciel nous a données», a-t-il dit dans son tweet de remerciement.
Katumbi, qui croit dur comme fer à un «nouveau Congo», est convaincu que cette saison de vache maigre est «bientôt» fini afin de faire honneur au «combat engagé par nos ancêtres Dona Kimpa Vita, Mfumu Kimbangu et Mbuta Kasa-Vubu, pour vivre en peuple digne en profitant tous des richesses de notre pays».
Dans ce cadre, le principal adversaire du président sortant à la présidentielle, qui se refuse d’entrer en campagne précoce, a promis de revenir avec des projets pour bouger les lignes. Sa tournée chez les Ne Kongo est aussi présenté comme un exemple de courage politique après le triste épisode de restriction de ses libertés, constaté quand le gouverneur du Kongo Central avait interdit sa précédente mission en mai dernier. Malheureusement, tout n’a pas non plus été un fleuve tranquille cette fois-ci.
Jeudi, il n’a pas pu tenir ses meetings à Kimpese, Mbanza-Ngungu, Kisantu, Madimba et Kasangulu. A Mbanza-Ngungu, cité où est originaire le prophète Simon Kimbangu, des militants ont bravé la présence de la Police pour imposer une procession à leur leader. «C’est une partie remise pour les nombreuses bases mobilisées entre Kisantu et Kasangulu», a dit un cadre du parti, déplorant «encore et toujours cette obstination à restreindre les libertés et les droits des candidats».
A l’étape de Matadi, les militants d’Ensemble pour la République venus l’accueillir au niveau du pont Maréchal ont dit considérer le Kongo Central «comme une maison où chaque leader, chaque frère dispose de sa chambre. Et le frère le plus fort à designer pour gérer toute la maison sera connu dans les urnes en fonction de la qualité de son offre politique». Katumbi, lui, a appelé ses «frères» du Kongo central à la vigilance et à être jaloux de leurs voix le moment venu.
«La carte d’électeur que vous possédez est un fouet dont vous allez vous servir le jour du vote. Ne quittez les centres de vote jusqu’au dépouillement et à l’affichage des résultats bureau par bureau», a-t-il exhorté. L’opposant a également dit son harassement face aux nombreuses promesses «non tenues» par le régime actuel.
Avec le Kongo central, Katumbi dépasse la barre de 20 territoires et villes visitées dans le cadre de sa tournée de redynamisation et d’itinérance qui l’a conduit notamment dans les provinces issues de l’ex-Katanga, de l’ex-Equateur, de l’ex-Bandundu. Partout, Katumbi a rappelé qu’il n’était pas encore en campagne. Son arrivée jeudi à Kinshasa devrait également coïncider avec le dépôt de sa candidature à la Commission électorale nationale indépendante -CENI- dans les prochains jours.
Natine K.