Joseph kabila et Vital Kamerhe se sont rencontrés mercredi soir à Kinshasa. Un tête à tête qui, au regard de leur passé et leurs ambitions respectives, sort de l’ordinaire. Vous allez découvrir pourquoi.
Mercredi 12 octobre à Kinshasa, Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle, a confirmé que son camp politique a accordé le poste de Premier ministre à l’Opposition présente au dialogue et déclaré imminente la signature de l’accord devant sanctionné ce forum ouvert à Kinshasa début septembre 2016.
Cet accord ouvre une ère de cohabitation inédite entre Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, et Vital Kamerhe, pressenti prochain Premier ministre.
Le compromis s’annonce donc original.
En effet, Kabila et Kamerhe vivent une relation à couteaux tirés depuis 2009 quand le second a osé dénoncer l’entrée des troupes rwandaises en RD-Congo pour la traque des FDLR. Leurs dernières rencontres remontent à cette époque. Une fois, le jour où Kamerhe est allé faire part à Kabila de sa décision de démissionner. Une autre fois, au défilé marquant le 50e anniversaire de l’indépendance de la RD-Congo, le 30 juin 2010. Et la dernière fois, lorsque Kamerhe a revu Kabila pour lui révéler son projet de créer son propre parti politique, l’Union pour la nation congolaise -Unc.
Kabila et Kamerhe se sont affrontés à la présidentielle de 2011 à l’avantage du premier.
Alors que le Président, atteint par la limite du nombre des mandats constitutionnels, n’a jamais évoqué son avenir politique en public, l’ancien Secrétaire général du Pprd et ex-speaker de l’Assemblée nationale, l’a longtemps soupçonné de préparer un “glissement” pour “violer la Constitution et se maintenir au pouvoir”.
Après avoir été en première ligne contre l’appel au dialogue du Président, Kamerhe a finalement accepté de prendre part aux travaux facilités par l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo mais boudés par une aile de l’Opposition alignée derrière Étienne Tshisekedi et Moise Katumbi.
Le président de l’Unc a justifié sa présence à cette rencontre par le souci de la recherche pacifique du compromis et son engagement “à amener Kabila à quitter le pouvoir sans coup de feu”.
Maintenant qu’on le sait prêt à co-gérer une nouvelle transition avec Kabila, qui a juré de conduire sa Majorité à une nouvelle victoire électorale, l’opinion est curieuse de savoir si VK tiendra son pari fou.
AKM
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