Face aux cadres de la Majoritéprésidentielleréunisdimanche à Kingakati, le Président de la République a niél’existence d’un complot contre la constitution. Un rare moment de véritédans un contexte de doute et de suspicion, au moment où la Majoritéelle-même, ses dissidents, l’Opposition et l’opinionbrûlaient de connaitresa position
Kabila s’estexprimédimanche pour la première foisdepuis le feuilleton G7 et a démenti tout complot visant le changement de constitution. Devant les membres du Bureau politique conduits par le SecrétairegénéralAubinMinaku, les députés et les chefs des partissociétaires de la Majoritéprésidentielleréunis à Kingakakati, le Président de la République a crachésa part de vérité. Intéressant à plus d’un titre.
«Je n’aijamaispris part à uneréunionvisant le changement de constitution». Les cadres de la Majoritéprésidentielleprésentsdimanche à Kingakationtentenduça de la bouche de leurautorité morale, le Président de la République Joseph Kabila, accusé par certains dissidents de samajorité et l’Opposition de vouloirbidouiller la constitution en safaveur. En revanche, Kabila a affirméquemêmesiellen’ajamaisété à l’ordre du jour, une telle possibilité est démocratique.
Une façon donc de dire qu’il ne voit pas pourquoi il devrait s’en excuser. Un rare moment de vérité dans un contexte de doute et de suspicion, au moment où la Majoritéelle-même, ses dissidents, l’Opposition et l’opinionbrûlaient de connaitre la position du Président de la République qui a établisacohérence en prenant de la hauteur face aux aléas du combat politicien. Fraichementpartis de la MP, les démissionnairesn’ont pas intéressé le Président de la République, à en croire un députéprésent à la rencontre.
«Pas question pour lui de se rabaisser pour parler du G7 ou des démissionnaires», a tranché Kabila, plus préoccupéparl’avenir de saMajoritéqu’il a du resteentrepris de galvaniser. En mettantd’abord en relief tout ce avec quoi tout membre de la MP doitrompre: le mensonge, la déloyauté et l’indiscipline. «Dans la vie, il y a trois choses essentielles: la vérité sans laquelleiln’y a pas d’amour du prochain, la loyauté et la discipline… La petite criseactuellel’aété par manque de vérité, de loyauté et de discipline», a dit Kabila, cité par un chef de parti. Puis en insistant en quelquesortesur le Kabilisme, le vrai, qu’il veut infaillible.
Fidèle à sa nature profonde, celle d’un chef optimiste et déterminé, Kabila a dit que personne ne peut battre la Majorité. Dès lors, il a appelé sa légion à lever le doute comme en 2012 quand le pays entier a fait chorus pour le M23 hors d’état de nuire. Commedans un film aux allures de saga, où le héros, au milieu des obstacles, rebondit de branche en branche, Kabila s’estengagé à effacer le souvenir de la péripétie G7, sûr de remporter la mère des batailles. A ceux de salégion qui ontpeurouhésitent encore, il a presquelancé le cri de guerre en cestermes: «Je ne vousconduiraijamais à un suicide collectif».
Puis: «La Majoritéprésidentielle, c’estmonbébé. Je ne peuxjamais la trahir». Cependant, comme tout meneurd’hommes, Kabila a demandé à ses lieutenants de se préparer à touteéventualité, d’être prêts pour le dialogue, les élections, la paix… voire la guerre. Selon un membre du Bureau politique de la MP joint au téléphonedimanche, l’exhortation de Kabila a cecid’intéressantqu’elle a recommandé à tous les députés MP de se redéployerdansleurs bases pour dessiller les yeux de la population face à trop de mensonges et de trahison.
AKM