Une campagne insidieuse menée tambour battant depuis quelques jours à travers les médias écrits et audiovisuels, alimentée par des personnes de mauvaise foi, a tenté de faire croire que l’Institut national de sécurité sociale -INSS- serait secoué par un conflit tribal entre les cadres d’origine ruund et balubakat. Ce différend plongerait ses racines dans les récentes nominations des cadres de direction. A en croire certaines rumeurs, les directeurs et sous-directeurs de souche ruund auraient tout raflé pendant que leurs collègues balubakat se seraient tirés avec une portion congrue.
Le directeur général Agnès Mwad Katang aurait donc fait la part belle à son propre fils et ses frères d’origine ruund tout en réservant les seconds rôles aux cadres méritants de souche balubakat. Vérification faite sur le terrain, ces rumeurs ne reposent sur aucun fondement. Cadres et agents de l’INSS s’étonnent que des médias aient pu relayer de telles incongruités susceptibles d’induire l’opinion en erreur et de salir l’image des dirigeants de cet institut. L’étincelle serait allumée par un ou deux cadres non satisfaits qui ont fait étalage public de leurs états d’âme au point d’embarquer certains opérateurs médiatiques dans la brèche et tronquer ainsi toute la vérité. L’utilisation de la fibre tribale n’a fait qu’attiser le feu.
Aucun fils biologique de Mme Mwadi sur la liste des cadres promus
De là à déclencher un faux procès contre Agnès Mwadi sur fond sur des promotions en grades pourtant dictées par les impératifs de la réforme et constitutionnels, dûment discutées et approuvées en Conseil d’administration, il n’y a qu’un pas que les pourfendeurs de cette dame de fer ont vite franchi. Or, qui se penche un tant soit peu sur les décisions publiées par le directeur général Mwad découvrira la réalité.
Contrairement à ce qui a été propagé, parmi les 19 directeurs promus au regard de leurs compétences et leur ancienneté, on retrouve un seul Katangais, un Ruund. Sur les 41 sous-directeurs, six Katangais dont deux Balubakat, un Muhemba, un Mulamba et deux Ruund. Sur la liste des cadres bénéficiaires de cette avancée en grade dans la catégorie des cadres de direction, on ne retrouve pas le nom d’un quelconque fils de Mme le directeur général Mwad. Toutes les autres provinces sont servies de manière équilibrée, conformément au critérium.
A l’INSS, on explique que «cette liste est disponible et qu’elle ne peut en aucun cas servir de prétexte pour créer un conflit entre Ruund et Balubakat, même si deux cadres issus de cette dernière tribu qui n’ont pas satisfait aux critères, ont fait parler leurs états d’âme».
On fait comprendre que ces promotions et cette restructuration sont dictées par les impératifs de la réforme imposée par la Loi 016/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au Régime général de la sécurité sociale et les innovations y relatives. En fait de ces innovations, un cadre de direction annonce qu’une centaine d’autres cadres vont devoir être retraités parce que la nouvelle Loi dispose qu’à 65 ans, tout travailleur soumis au Régime général de la sécurité sociale parte en retraite. Il va sans dire que la relève des compétences s’impose.
Préservation des travailleurs contre les risques professionnels
En termes de restructuration, la réforme prévoit la mise en place obligatoire d’une structure de prévention afin de préserver les travailleurs contre les risques professionnels. En plus de la prévention, de nouvelles allocations sont instituées: les allocations prénatales, les allocations de maternité et les indemnités journalières de maternité.
Ces restructurations ont également une incidence dans l’ensemble de centres de gestion de l’INSS à travers le pays. Le Conseil d’administration a pris en compte ces impératifs et décidé de promouvoir certains cadres au regard de leurs compétences et ancienneté pour animer ces nouvelles structures.
Le Conseil d’administration, après étude de faisabilité, s’emploie aussi et surtout à répondre à l’impératif constitutionnel lié au démembrement administratif des provinces, passées de 11 à 26. «Le renforcement de la proximité participe également de cette logique afin de rapprocher partenaires et prestataires sociaux des centres de gestion», assène un sous-directeur. C’est donc un processus continu.
Tino MABADA