Dossier à la UneNation

Le choléra fait des ravages à Kinshasa: déjà 33 morts et 579 cas confrmés

L’année 2017, alors qu’une énième alerte au choléra a été donnée en République démocratique du Congo, 568 morts recensés et 27.881 «cas suspects» relevés par l’Organisation mondiale de la santé -OMS- et 17.000 personnes prises en charge par Médecins sans frontières -MSF-, de nombreux foyers sont réactivés dans la ville de Kinshasa depuis le mois de septembre.
Accentuée par la saison des pluies qui a débuté en septembre dernier, l’épidémie se propage de manière inquiétante dans cette mégalopole d’environ 12 millions d’habitants, où certains quartiers n’ont toujours pas accès à l’eau potable. La maladie fait des ravages. Entre novembre 2017 et janvier 2018, déjà 579 cas sont confirmés dont 33 morts, selon les statistiques fournies par des sources fables.
Les responsables du ministère de la Santé font part du lancement d’une campagne de surveillance dans toute la capitale pour s’assurer que d’éventuels nouveaux cas soient détectés en temps opportun. Ils conseillent également aux habitants d’être vigilants aux symptômes de diarrhée, vomissements et absence d’appétit avant de préciser que des mesures sont mises en place pour éviter une propagation de maladie.
On apprend que, de son côté, MSF s’apprête à lancer une intervention qui portera sur la prise en charge des patients atteints mais les défis restent énormes à cause du risque de contamination en milieu urbain.
Des malades signalés au cœur de la ville
Avec 321 cas, le danger le plus criant se situe dans la commune de Ngaliema et en particulier dans le quartier Camp Luka, où beaucoup d’habitants utilisent encore l’eau de puits pour se nourrir et se laver et peuvent diffuser cette maladie à travers la rivière Makelele et le long des routes qui partent de ce bidonville.
Un autre foyer dangereux se situe dans la commune de Kintambo, où les autorités ont pu également répertorier 121 cas. Foyer cholérique éteint l’année dernière, le quartier
Pakadjuma à Limete, bâti le long de la rivière Kalamu et aux abords du fleuve Congo, regorge déjà 43 cas confirmés avec une flambée de diarrhées et de vomissements enregistrés pendant plusieurs semaines.
Neuf cas sont inventoriés au vaste camp militaire Kokolo, où sont cantonnés des soldats et leurs familles, au cœur de la ville. Les communes de Bumbu 8 cas, Bandalungwa
4 cas, Mont-Ngafula 4 cas, Kisenso 4 cas, Makala 3 cas, Barumbu 2 cas, NgiriNgiri 2 cas et Matete 2 cas sont également touchées. Les communes ou les quartiers de Kalamu, Kinshasa, Lingwala, Binza Ozone, Kikimi à Kimbanseke, Nsele et Selembao, Masina II et Kingabwa sont également concernés avec un cas chacun.
Une grave dégradation de l’état sanitaire du pays et de l’assainissement des zones d’habitation
Le choléra est une maladie potentiellement fatale transmise par l’eau contaminée et ou la nourriture. Il provoque une diarrhée aqueuse et des vomissements qui peuvent rapidement entrainer la mort par une déshydratation sévère.
Généralement, la bactérie du choléra se propage dans des endroits où l’hygiène est médiocre, où les gens n’utilisent pas de latrines pour éliminer les excréments ou ne se lavent pas les mains après avoir utilisé les toilettes.
En République démocratique du Congo, où l’alerte au choléra est régulièrement donnée ces dernières années, plusieurs observateurs sont d’avis que l’accroissement récurrent de cette maladie jette une lumière crue sur la déliquescence des infrastructures sanitaires et la paupérisation de la population.
On déplore une grave dégradation de l’état sanitaire du pays, où la grande majorité de la population n’a pas un accès suffisant à l’eau potable, et la décadence de l’assainissement des zones d’habitation urbaines et rurales tout au long du dernier demi-siècle.

AKM

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page