Le briefing du lundi 25 mars, exclusivement consacré à la situation sécuritaire de l’Est de la RD-Congo, s’est articulé autour des avancées enregistrées par ce pays dans le cadre du front diplomatique piloté par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, lui-même. En tant qu’invité principal à cette rencontre, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères et Francophonie, a fait le point des victoires engrangées par la RD-Congo sur le plan diplomatique.
Complété par son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, les deux membres du gouvernement ont reconnu l’engagement de ce pays sur d’autres fronts. Notamment les fronts militaire, médiatique, judiciaire, économique, etc. Prenant la parole pour planter le décor de ce rendez-vous de redevabilité, le ministre Patrick Muyuya a rappelé la randonnée qu’a effectuée le ministre Lutundula d’Addis-Abeba à Lusaka, en passant par Malabo.
De son côté, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères a souligné, avec une emphase qui convient, le passage du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi à Addis-Abeba, la réunion du Conseil de paix et de sécurité, sur les discussions du Président de la République avec le Président João Lourenço et le Sommet de Lusaka auquel le Président Tshisekedi a pris part.
«En termes des victoires diplomatiques engrangées, pour la première fois, toutes les nations ont reconnu la légitimité du combat qui est le nôtre, nous avons réussi à faire basculer l’opinion qui considérait la thèse de l’agression comme du bluff», a souligné le VPM Lutundula, ajoutant que «c’est grâce à ce front diplomatique que nous avons démystifié Kagame».
Pour lui, bien avant ces succès diplomatiques, personne n’osait parler de Kagame comme agresseur de la RD-Congo. «Effectivement, nous avons commencé par les réunions statutaires de l’Union africaine. Il y a évidemment le comité des ambassadeurs, c’est-à-dire ce qui représente les États-membres auprès de l’Union africaine. Il y a par la suite le Conseil exécutif, la réunion des ministres des Affaires étrangères qui reçoit les conclusions des ambassadeurs, et, enfin, le Sommet des Chefs d’État qu’on appelle la Conférence des Chefs d’États de l’Union africaine. On a parlé de la RD-Congo, nous avons, à travers le Président de la République, fait des propositions, donné notre vision de la solution de la crise que nous connaissons par l’agression barbare dont nous sommes victimes de la part du Rwanda», a rappelé le vice-Premier ministre Lutundula, concernant l’itinérance qu’il a menée à ce sujet.
Et d’ajouter: «le Président de la République a réaffirmé notre ouverture en diplomatie. Nous avons un plan qui est simple jusqu’à aujourd’hui, vous voulez le dialogue, d’accord mais il faut qu’il se fasse dans des conditions acceptables. Le Président a affirmé avec force que nous n’attendons pas négocier sous occupation de qui que ce soit. La première chose c’est d’obtenir que le Rwanda retire ses troupes du territoire RD-congolais. Ensuite, obtenir que nos compatriotes rentrent dans leurs domiciles, pour obtenir progressivement que l’autorité de l’État RD-congolais s’installe et qu’il y ait un dialogue avec le Rwanda et non avec le M23».
Puis: «De toutes les façons, l’Union africaine a désigné le Président angolais comme facilitateur pas du dialogue interne, mais avec le Rwanda. Et cela doit se faire sur des problèmes réels. Chaque partie doit dire quels sont ses problèmes et on en discute carte sur table. Nous avons posé le problème de la tragédie humanitaire. Nous avons posé le problème de la nécessité de constituer une garantie de bonne fin du dialogue et de mise en œuvre des résolutions ou des recommandations. Penser aussi à des mécanismes préventifs qui feraient qu’il n’y ait plus des conflits entre le Rwanda et la RD-Congo. Grosso modo c’était ça. Par ailleurs, Christophe Lutundula a en outre précisé que le communiqué final des travaux du Conseil paix et sécurité de l’UA a été totalement en faveur de la RD-Congo.
«Le Président m’a instruit de faire en sorte que le Conseil de paix et sécurité examine en urgence la situation de la RD-Congo», a-t-il dit. Avant de revenir sur d’autres recommandations diplomatiques, il a laissé entendre que «l’Union africaine, à travers le Conseil de paix et sécurité, endosse la Mission de l’Afrique australe en RD-Congo. Le Conseil de paix et sécurité, c’est l’organe de l’UA ayant les compétences à la manière du Conseil de sécurité des Nations unies. Bien plus, le CPS a donné instruction à la Commission de l’Union africaine de mettre à la disposition de la Force régionale de la SADC les instruments de guerre. Il a aussi insisté pour que les facilités de paix soient mises au bénéfice de cette force-là, tout en s’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies pour une assistance de la Force régionale de la SADC déployée en RD-Congo». Christophe Lutundula a enfin mis en garde contre le document qui a circulé sur les réseaux sociaux à l’issue de la rencontre de Luanda et demandé aux RD-Congolais de ne pas tomber dans le piège rwandais.