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FPI: Le client du spoliateur Mbengele déguerpi

Spectacle désolant, suscitant tristesse et compassion pour les locataires déguerpis. Mais, la loi, dépourvue d’état d’âme, a déployé sa force pour rétablir le Fonds de promotion de l’industrie -FPI-, longtemps victime de spoliation d’une portion de
la parcelle abritant son siège social à Gombe, dans sesdroits.

La scène s’est déroulée dans la matinée du jeudi 10 décembre 2020. Un huissier du Tribunal de commerce de Kinshasa/ Gombe, à la tête d’une délégation composée entre autres des éléments de la Police nationale congolaise, a mis en exécution le jugement n°6627 rendu par le tribunal, lui autorisant de déguerpir les occupants illégaux de cette portion du siège social du FPI spoliée.

La vérité, bien qu’elle soit têtue, a fini par éclater au grand jour, donnant raison à cet établissement public qui peut désormais jouir de l’ensemble de l’étendue de son siège. Motif de joie pour le DG Patrice
Kitebi, à en croire Christian Ombilingo, directeur adjoint du Patrimoine et logistique
du FPI, présent au moment du déguerpissement.

«Le FPI est propriétaire de la parcelle située au n°4 de l’avenue Lokele dans la commune de la Gombe, dont le numéro cadastral est
5.404. La superficie de cette parcelle est de 23 ares. Nous nous sommes rendus compte que lors de la construction de nos deux immeubles, 3 ares ont été spoliés par des personnes que la justice doit retrouver», a expliqué christian Ombilingo.

Puis: «le FPI avait saisi la justice pour recouvrer ses droits. Le FPI ne vient que d’être rétabli dans ses droits, parce que sur les 23 ares, 3 ont été spoliés. Aujourd’hui, la justice a fait triompher l’Etat de droit en nous restituant les 3 ares spoliés par des personnes mal intentionnées et qui ne veulent pas de l’avancement de notre pays».

Le Directeur Ombilingo, confiant en la justice RD-congolaise, n’a pas dissimulé son souci de voir les auteurs, co-auteurs et complices de cette «magouille» être châtiés par les lois de la République. Et ce, «même s’ils se retrouvent dans notre camp ou en
dehors du FPI».

Au sujet des locataires, victimes du déguerpissement, il a déclaré: «nous ne connaissons pas ces locataires. Ce sont des personnes qui habitaient là-bas sans titre ni qualité. Nous, nous avons été -au tribunal-avec un monsieur qui s’appelle Kanjiyane Amirali Dida Ali, sujet indien, qui prétendait être le propriétaire mais qui n’a présenté aucun titre, aucun document». Des informations nous parvenues renseignent
que le FPI avait racheté la concession abritant son siège auprès du défunt Justin-Marie Bomboko. Contre toute attente, un ancien dirigeant de cet établissement public a, en date du 13 mai 2016, sollicité du conservateur des titres immobiliers de la Gombe le changement non seulement du titre mais aussi de la configuration de 5 parcelles composant la concession. Sans «motif juridique ni administratif» valable, le conservateur s’est exécuté et a fait changer aussi bien le numéro cadastral, passé de 5.404 à 8.875, que la superficie de la concession, réduite de 3 ares.

Des pistes et sources laissent entendre que l’auteur de la spoliation des 3 ares querellés serait Mbengele, ancien DG du FPI. Il aurait profité de sa stature de Directeur général et du concours du Conservateur des titres immobiliers de la Gombe pour vendre cette partie du siège du FPI.

Dans sa détermination de redonner au FPI ses lettres de noblesse, le DG Kitebi a, aussitôt après avoir décelé cette «magouille», saisi la justice qui a fait son travail jusqu’à décider de restituer au FPI la portion spoliée de sa parcelle. «Pas de confusion ni de politisation. Ceci n’est pas un conflit parcellaire encore moins une réalisation des hypothécaires. Ce n’est que l’exécution d’un jugement du Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe sur ce bien spolié», précise-t-on dans les rangs du DG Kitebi, injustement accusé de ravir les parcelles des tiers.

«Non! Le FPI ne ravi pas les parcelles. Il récupère son argent au moyen des parcelles hypothéquées lors du prêt», a signifié le Directeur adjoint du Patrimoine et logistique du FPI, non sans lancer un message aux promoteurs insolvables. «Il est temps pour chacun d’eux de rembourser ce qu’ils doivent au FPI. Le FPI nouveau, c’est celui du développement. Le DG Kitebi est en train de se battre pour que le FPI retrouve ses lettres de noblesse et que le pays tout entier puisse bénéficier des services du FPI. Il est temps de vous acquitter de votre créance vis-à-vis du FPI afin que cet argent puisse être recyclé dans le circuit de financement des activités industrielles et permettre ainsi à notre pays d’avoir un réseau industriel bien établi», a-t-il dit.

Laurent OMBA

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