Félix Tshisekedi Tshilombo est désigné candidat à la présidentielle pour le compte de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS. Telle est la quintessence de la communication faite mardi 11 juillet 2017 au siège de ce parti par son porte-parole Augustin Kabuya. Plus de suspens. Le secrétaire général adjoint de l’UDPS est désormais propulsé au-devant de la scène en vue de reprendre le flambeau allumé par son défunt père, le Dr Etienne Tshisekedi wa Mulumba décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
Cette icône de la démocratie en RD-Congo a créé l’unanimité autour de sa personne par tous les participants au dialogue du Centre interdiocésain piloté par la CENCO. C’est à juste titre qu’ils l’ont plébiscité pour présider le Conseil national de suivi de l’accord -CNSA. Le décès du Sphinx de Limete a bouleversé toutes les données dans le microcosme politique aussi bien au sein de la Majorité présidentielle que de l’Opposition. Sa mort a créé un grand vide surtout au sein de sa famille politique où l’on a assisté ces derniers mois à des guerres fratricides, chacun cherchant à tout prix à s’accaparer de son héritage.
La situation était particulièrement tendue au sein de l’UDPS où différents courants de pensées ont brusquement surgi, donnant beaucoup plus l’impression d’un écartèlement de la fille ainée de l’Opposition. Fort heureusement, la forteresse est demeurée solide, la base étant déterminée à défendre à tout prix les acquis de la longue lutte de l’illustre disparu. Ainsi donc sous la poussée des combattants restés au pays et leurs collègues de la Diaspora, le parti a fini par désigner un candidat qui, à ses dires, détient des atouts nécessaires pour continuer la lutte non violente pour la conquête du pouvoir.
C’est donc sans surprise que le porte-parole de l’UDPS a communiqué à l’opinion la désignation de la candidature de Félix Tshisekedi Tshilombo à la prochaine élection présidentielle. Dès lors, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement alignent déjà trois candidats à la présidentielle, à savoir: Félix Tshisekedi Tshilombo, Moïse Katumbi Chapwe et Martin Fayulu. A ce stade, les partis politiques membres du RASSOC/Limete ont la latitude d’exprimer
librement leurs ambitions. A l’approche des élections proprement dites, et au regard des leçons tirées des échecs des combats en ordre dispersé livrés en 2006 et 2011, les ténors de cette plate-forme entendent développer des stratégies communes conséquentes en vue de placer toutes les chances de réussite de leur côté. La nouvelle a provoqué un tonnerre d’applaudissements à Limete, au siège du parti.
«Félix Tshisekedi Tshilombo est désigné candidat à la prochaine présidentielle», telle est l’annonce faite par Augustin Kabuya, porteparole de l’UDPS, tout souriant, affichant un moral au zénith, devant la marée humaine de combattantes et combattants de ce parti. «Je confirme. C’est le souhait de la base de l’UDPS. La base a exprimé son désir de voir Félix Tshisekedi briguer la magistrature suprême et diriger l’UDPS. Pour quel intérêt dois-je m’opposer… Nous avons aussi dit que cela va être exprimé pendant le congrès. Je tiens à préciser que lors de la matinée politique tenue la semaine précédente, la base m’avait demandé de rapporter à Félix Tshisekedi ce souhait», a déclaré le porte-parole de l’UDPS à la faveur de la matinée politique animée par le secrétaire général adjoint de ce parti. Du coup, la toile
s’est enflammée. La nouvelle s’est répandue à la vitesse de l’éclair à travers les réseaux sociaux au grand bonheur des combattants de l’UDPS et alliés. Libre expression des ambitions légitimes de chaque parti politique Augustin Kabuya note que le prochain congrès de l’UDPS dont la date est encore à fixer, ne devrait pas aller à l’encontre de la volonté de la base du parti. «Alea jacta est», disent les latinistes. Et Kabuya est tout confiant: «S’il y a congrès, comment feronsnous quelque chose qui irait contre la volonté de la base? Nous étions nombreux ici. J’ai présenté plusieurs membres ici, mais la base s’est prononcée sur la personne de Félix Tshisekedi». Aux yeux du porte-parole, «Félix Tshisekedi est actuellement le leader du Rassemblement. Il en est le président et le porteparole. Quand nous avons procédé à la restructuration du Rassemblement, les composantes ont accepté que Félix Tshisekedi soit le Président.
Le Rassemblement n’est pas une plateforme électorale. Martin Fayulu et Moïse Katumbi sont candidats pour le compte respectivement de l’ECIDé et du G7. Félix Tshisekedi est le favori de l’UDPS. Je ne vois pas de problème à ce sujet». Une courte transition sans Kabila proposée Aussitôt plébiscité par son parti et fort du soutien du Rassemblement, Félix Tshisekedi est sorti de sa carapace. Il nourrit l’ambition légitime de briguer la magistrature suprême, place la Majorité présidentielle devant ses responsabilités et attire l’attention particulière de l’opinion nationale et internationale. «S’il n’y a pas d’élection le 31 décembre 2017, il faudra une courte transition sans Kabila. Exactement, comme cela a été le cas au Burkina-Faso. A cette date buttoir, la classe politique va se réunir pour désigner celui qui n’aura que comme tâche de nous conduire aux élections», a annoncé Félix Tshisekedi, sans froid aux yeux.
Octave MUKENDI

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