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Et si on avait écouté Grand Kallé à la CENCO?

L’échec constaté à la conclusion des discussions du Centre interdiocésain suscite toujours de fortes réactions et interpelle. L’on se souviendra qu’en décembre dernier, Muena Mpala, président médiateur général d’Afric’Ambiance -Kinshasa-, des Bantous de la capitale et de SOS Salsa -Brazzaville a adressé un courrier aux parties prenantes -Majorité présidentielle, Rassemblement, CENCO- rappelant aux uns et aux autres le bien-fondé de ce dialogue. Il a aussi pris le soin d’y annexer le texte de quelques chansons de Grand Kallé invitant à la paix, à l’unité, à la cohésion nationale de manière à aider les participants à ce forum à placer l’intérêt du peuple au centre des débats. Ces messages n’ont pas été suivis. De quoi faire retourner Joseph Kabasele dans sa tombe !
Resté longtemps immortel à travers ses différentes chansons et surtout pour sa musique au service de l’unité et de la concorde, Joseph Kabasele Tshamala dit Grand Kallé a toujours, de son vivant, lancé des messages d’apaisement aux acteurs politiques de l’époque. Rôle d’un artiste. Or, un artiste ne meurt jamais, dit-on. Ses œuvres qui résistent à l’usure du temps, interpellent jusqu’à ce jour la classe politique RD-congolaise. La situation et le contexte restent presque identiques.
Lors des discussions menées grâce aux bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, les mêmes messages de paix et d’entente ont été adressés aux participants au dialogue. Bien qu’ayant produit d’importants acquis, cette rencontre s’est terminée en eau de boudin, laissant un goût d’inachevé dans le sens des attentes et aspirations du peuple RD-Congolais. Des voix s’élèvent de partout. Et si la voix de Grand Kallé avait été écoutée par tous les acteurs présents aux assises du Centre interdiocésain ?
Privilégier l’intérêt du peuple au détriment des visées égoïstes
Le crédo de ce chanteur, auteur-compositeur de renommée internationale a toujours été la recherche de l’unité, de la concorde nationale avec une invitation constante aux dirigeants du pays de privilégier l’intérêt du peuple plutôt que leurs visées égoïstes. Une attitude contraire constatée au lendemain de l’Accord de la Saint Sylvestre où le partage des postes l’a emporté sur le comportement républicain attendu des acteurs de la Majorité présidentielle, de l’Opposition et de la Société civile.
Dans les premières heures de ces discussions, un grand mécène de la musique congolaise moderne, en la personne de Muena Mpala, président médiateur général d’Afric’Ambiance -Kinshasa-, des Bantous de la capitale et de SOS Salsa -Brazzaville a adressé un courrier aux parties prenantes -Majorité présidentielle, Rassemblement, CENCO- expliquant le bien-fondé de ce dialogue en mettant en vedette les œuvres de Grand Kallé.
Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a pris le soin d’y annexer le texte de deux chansons de Grand Kallé, à savoir: «Toyokana, Tolimbisana na Congo» -pour l’entente et la concorde au Congo-, et «Matata masila na Congo» -Que cessent les troubles au Congo. Ces messages pertinents invitaient les participants au dialogue organisé sous les auspices des évêques à y réfléchir profondément.
Intériorisation des sages conseils de Joseph Kabasele Tshamala
Cette voie n’a pas été suivie par les uns et les autres. «Nous sommes tous habitants du Congo, plaçons en vous notre confiance, ô vous tous les parlementaires du Congo. Sauvez votre pays… Entendez-vous, vivez dans la concorde. Mettez fin à vos guerres fratricides…», telles étaient les recommandations de Kabasele Tshamala.
Ces enseignements n’ont pas été pris en compte. La mémoire de Kallé, un des pères de la musique RD-congolaise moderne, n’a pas été honorée par les différentes parties prenantes aux travaux du Centre interdiocésain. Son message était-il si haut au point de ne pas être accessible à certains jouisseurs ou aux acteurs politiques dont la médiocrité a atteint le paroxysme ?
Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Le président médiateur général d’Afric’Ambiance recommande aux acteurs politiques de faire preuve d’humilité en intériorisant les conseils de Grand Kallé contenus dans ses œuvres Concorde et l’Unité des RD-Congolais.
Patrick NZAZI

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