«La licence passe de 5 à 3 ans dès l’année prochaine à travers tous les établissements de l’Enseignement supérieur et Universitaire de la RD-Congo, les deux autres années intermédiaires seront consacrées au Master, tandis que le Doctorat ne sera réservé qu’aux étudiants remplissant les conditions pour accéder à cette formation de haut niveau», ainsi s’est exprimé le ministre de tutelle Muhindo Nzangi, jeudi 7 octobre 2021, lors d’un briefing qu’ils ont conjointement animé avec son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
A cette occasion, le numéro 1 de l’ESU est largement revenu sur les états généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire qui se sont tenus dernièrement à Lubumbashi et qui lui ont permis de diagnostiquer son ministère afin de connaître les différents maux qui rongent ce dernier. Les 800 participants à ces assises -une première en RD-Congo – ont retenu 329 résolutions, regroupés autour de huit thématiques. Parmi les maux diagnostiqués, a-t-il souligné, se trouve en bonne place l’inadéquation entre la formation donnée aux étudiants et la demande du pays.
Ce constat, qu’il a fait après avoir parcouru toute la RD-Congo, l’a amené à privilégier beaucoup plus la formation professionnelle. Dans la mesure où, a-t-il indiqué, tout le monde ne doit pas aller à l’université. Certains peuvent s’orienter vers des filières techniques, de telle sorte qu’une fois sortis de la formation, ils exercent un métier. Comme pour dire que l’université n’est pas un fourre-tout. La fermeture de la filière de Médecine dans des universités est une mesure salutaire, car la médecine, même partout au monde, est une affaire de sécurité publique, mais également un domaine très sensible. D’où, il ne faut pas blaguer avec la formation des Médecins.
Outre la généralisation du système Licence, Master, Doctorat -LMD-, le ministre Muhindo a annoncé d’autres réformes courageuses telles que l’amélioration des conditions de vie des enseignants d’universités, la relève du personnel académique, le renouvellement des infrastructures, la numérisation des ressources académiques dès l’année prochaine, etc. S’agissant de l’amélioration des conditions des enseignants, l’orateur a annoncé la paie, à partir de l’année prochaine, de 393 nouveaux docteurs.
La fermeture des facultés de médecine: une mesure irrévocable
Le ministre Muhindo a affiché sa fermeté et le caractère irrévocable des mesures qu’il a prises en rapport avec la réforme de son secteur. S’agissant principalement du tollé soulevé dans l’opinion par les facultés de Médecine fermées, il ne va reculer, a-t-il dit d’un ton ferme. Pour ce qui est du Conseil d’Etat qui entend se prononcer sur ce sujet après sa saisine par les personnes lésées, il a indiqué qu’il n’a pas à s’ingérer dans les affaires de la Justice, celle-ci étant un ministère à part entière. «Moi, je fais mon travail», a-t-il souligné.
Il en est de même de l’interdiction de la vente des syllabus dans des universités contre laquelle il a promis des sanctions. La mesure restera de stricte application. Et de rassurer qu’à partir de l’année prochaine, il n’y aura plus de vente des syllabus, surtout dans des universités ou instituts supérieurs qui résistent encore. Le ministre Patrick Muyaya qui co-animait cet échange, dans le cadre de la redevabilité du gouvernement de la République, a dit: «on ne peut pas nous reprocher d’arrêter l’hémorragie». En d’autres termes, la volonté de changer les choses est là et tout le monde le voit.
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