Mardi 23 mai, Moïse Katumbi a été empêché de franchir la province du Kongo-central. Le chairman d’Ensemble, en provenance de Kinshasa, s’est vu refouler à la frontière, en exécution d’un ordre du gouverneur Guy Bandu, décidé à restreindre les mouvements de l’Opposant. Un air du déjà vu pour Katumbi qui, en 2018, n’avait pu franchir la frontière zambienne pour regagner le Haut-Katanga. Seulement, plusieurs analystes estiment que, 5 ans plus tard, la situation est encore plus grave puisqu’il s’agit ici d’un voyage d’une province à une autre.
Pour un cadre du CLC, c’est clair, le Régime Tshisekedi a décidé «d’imposer désormais un visa aux opposants pour circuler sur le territoire national», un acte qu’il a qualifié d’illégal. Selon Olivier Kamitatu, la dérive dictatoriale ne fait plus l’ombre d’un doute. «En RDC, le viol répété de la Constitution est devenu banalité. Katumbi ne sacrifiera pas sa population. Nous reviendrons!», a-t-il tempêté en conférence de presse.
A l’unisson, les leaders de l’Opposition se sont également fendus d’un message de solidarité envers l’ancien gouverneur du Katanga. Delly Sesanga a condamné une «interdiction sans raison» qui vient démontrer que «la dérive du régime a atteint un point de rupture du pacte républicain». Rien que ça!
«Félix Tshisekedi et ses affidés viennent de dépasser les bornes. Comment refuser à Moise Katumbi de se rendre au Kongo Central, dès lors que la Constitution dispose dans son article 30: ‘Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi’? Cette énième dérive dictatoriale est inacceptable», a tonné pour sa part Martin Fayulu.
Dans un tweet publié en fin d’après-midi, Matata Ponyo a également exprimé son désarroi face à cette nouvelle «violation de droits de l’homme» qui, selon lui, n’est pas sans rappeler la dictature. «Je trouve cette obstruction aux libertés de Moïse comme anticonstitutionnelle et inacceptable», a écrit l’ancien Premier ministre.
Samedi 20 mai, la marche de l’Opposition a été violemment réprimé à Kinshasa. Plusieurs avaient alors pointé «l’irresponsabilité» du gouverneur de Kinshasa. Le L’épisode de Kasangulu vient jeter le pavé dans la marre. Selon des informations de «Jeune Afrique» qui cite des proches du gouverneur Guy Bandu du Kongo-central, ce dernier n’aurait fait que répondre aux ordres reçus du pouvoir pour «éviter des troubles» à l’absence du Président, en partance pour la Chine. AfricaNews a appris le rappel à Kinshasa du gouverneur Bandu, convoqué par le VPM de l’Intérieur pour «consultation».