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Guerre des prix des vivres frais: le patronat écrit au ministre de l’Economie, il désapprouve les menaces proférées et les propos désobligeants à l’endroit de ses membres

La Fédération des entreprises du Congo -FEC- s’oppose farouchement à la structure unique des prix imposée par le ministre de l’Economie nationale. Dans une correspondance adressée à ce dernier, l’Administrateur délégué de la FEC, Kimona Bononge, ne cache pas son indignation et sa désapprobation. «Nous sommes saisis par nos membres en rapport avec les annonces que vous avez faites lors de la réunion que vous avez présidée en date du 24 juin 2021, desquelles dénotaient notamment de votre volonté affichée d’imposer une  structure unique des prix des biens de premières nécessité à tous les importateurs pour la simple raison qu’ils ont refusé d’apposer leurs signatures sur un procès-verbal qui, à leur égard, contenait des résolutions qui ne prenaient pas en compte la réalité d’exploitation et le contexte de l’environnement des affaires en RD-Congo», lit-on dans cette lettre dont une copie a atterri à la rédaction d’AfricaNews.

Selon Kimona Bononge, à la demande du ministre de l’Economie, les entreprises avaient transmis leurs structures des prix couvrant la période de novembre 2020 à mai 2021. «La FEC est profondément consternée par cette attitude menaçante et dénonce cette approche de l’administration de l’Economie qui contourne une procédure qui, manifestement, viole les dispositions de l’article 6 de la loi 18/020 du 09 juillet 2018 relatif à la liberté des prix et à la concurrence  en ce que les prix des biens et services sont librement fixés par ceux qui en font l’offre, sous réserve, bien entendu, du contrôle à posteriori», regrette-t-on au patronat.

Climat de tension inutile

En même temps, la FEC fustige les «menaces proférées ainsi que les propos désobligeants tenus à l’endroit des dirigeants d’entreprises, acteurs importants de l’économie nationale, pour les contraindre à appliquer une structure des prix qui ne tient pas compte de la vérité des prix, alors que les éléments supposés élagués pour alléger ladite structure constituent des charges réelles d’exploitation».

F.0607-Imposition-dune-structure-des-prix-des-biens-de-première-nécessité

Toutefois, la FEC en tant que partenaire stratégique du gouvernement se dit partie prenante pour une approche concertée, visant l’assainissement de la structure des prix et cela dans le cadre d’un dialogue public-privé sincère, fructueux, mutuellement avantageux et respectueux.

«Fort de cet état des choses qui, de votre point de vue, crée un climat de tension inutile entre parties aux discussions, nous sollicitons l’arbitrage diligent de Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, en sa qualité de coordonnateur de l’action gouvernementale conformément à l’article 92 de la constitution afin de trouver une solution concertée qui prend en compte les coûts justifiés par des pièces comptables et ce, en vertu de l’article 15 de l’arrêté ministériel n°034/CAB/MINET/ECONAT/JKM/2021/2018 du 15 octobre 2028 portant mesures d’exécution de la loi susvisée», conclut Kimona Bononge.

Octave MUKENDI

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