Le nouveau commissaire divisionnaire principal de la Police nationale congolaise -PNC- est appelé à améliorer la sécurité de personnes et de leurs biens tout en mettant un accent sur la formation des policiers
Le nouveau commissaire général de la Police nationale congolaise -PNC-, le lieutenant général Amuli Bahigwa, est un militaire de formation et dispose d’une expérience solide. Ce digne fils du pays a eu à combattre pendant la guerre de 80 jours en 1977 dans l’ancienne province du Katanga appelé Shaba à l’époque, alors qu’il avait le grade de Major dans l’armée zaïroise -FAZ. Il a servi dans les rangs du Mouvement de libération du Congo -MLC- de Jean-Pierre Bemba en qualité de chef d’armée et s’occupait de la gestion, du contrôle et de la planification ou l’organisation quotidienne. Lors de la réunification du pays en 2003 sous le régime 1+4, il a été nommé chef d’Etat-major force navale. Dieudonné Amuli occupe, depuis 2014, la fonction de chef d’Etat-major général adjoint chargé des opérations et renseignements au sein des Forces armées de la RD-Congo -FARDC.
Il a commandé depuis mars 2010, l’opération Amani Leo et plusieurs opérations des traques des forces négatives opérant dans la partie orientale de la RD-Congo, dont la neutralisation de seigneur de guerre Cobra Matata. Il a pris ses nouvelles fonctions à la tête de la Police nationale congolaise -PNC- le mardi 18 juillet à Kinshasa. Il a succède à Charles Bisengimana Rukira, ancien patron de la police depuis 2010, en remplacement du Général John Numbi suspendu lors de l’enquête sur l’assassinat du militant des Droits de l’homme Floribert Chebeya à Kinshasa. Amuli promet de poursuivre le travail fait par le général Bisengimana, mais les défis qui l’attendent sont énormes. Notamment la sécurisation des personnes et leurs biens ainsi que la formation de la police.
Le général d’armée Dieudonné Amuli Bahigwa a été nommé par Ordonnance présidentielle le nouveau commissaire divisionnaire principal de la Police nationale congolaise -PNC- en remplacement du général Charles Bisengimana. Il a pris ses nouvelles fonctions ce lundi 19 juillet à Kinshasa à la faveur d’une cérémonie de remise et reprise avec son prédécesseur. C’est le vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, qui a remis l’étendard de commandement à Dieudonné Amuli. Le n°1 de la territoriale a demandé aux officiers généraux, aux supérieurs et à toutes les unités de la Police à travers l’ensemble du pays d’obéir à leur nouveau chef. Et à Amuli, il a été demandé de servir la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Le défilé des troupes a arrosé cette cérémonie d’installation du nouveau patron de la Police.
Relever les défis sécuritaires
«Le nouveau commissaire général de la Police est appelé à améliorer la sécurité des personnes et de leurs biens. Il va également tabler sur la formation», a laissé entendre le VPM Ramazani Shadary. Le général Amuli, lui-même, reconnait que la tâche est énorme et promet de poursuivre ce que son prédécesseur avait déjà commencé. «Il y a beaucoup de choses à faire, mais mon prédécesseur a déjà beaucoup fait. Donc c’est la continuité. Les missions qui me sont confiées, ce sont les missions habituelles de la Police: sécuriser la population et ses biens pour qu’il n’y ait pas de problèmes. Pour le moment, je crois que la mission particulière est de remonter le niveau de la Police. Des défis à relever nous attendent, il faut commencer par former les policiers en premier», a-t-il annoncé évoquant sa préoccupation de rétablir aussi un climat de confiance entre la Police et la population RD-congolaise. «Notre mission consiste à sécuriser la population. Pour que les gens soient calmes et en sécurité, il doit y avoir une confiance entre la population et la Police pour un mariage tout fait», a-t-il dit.
Le général Bisengimana quitte la Police la tête haute
Pour sa part, le général Charles Bisengimana, commissaire général de la Police sortant, fier des résultats obtenus dans la lutte contre les violences sexuelles sous son commandement, a affirmé qu’il quitte la Police la tête haute. «J’ai entrepris des reformes qui ont permis de rayonner l’image de la Police nationale congolaise à travers le monde et à travers toutes les sous-régions qui entourent la RD-Congo. Nous avons également créé des unités de la Police de protection de l’enfant, de lutte contre la violence faite aux femmes. Grace à ce travail de la Police nationale, la RD-Congo qui était réputée capitale de viols avec plus de 75% de cas de viols, aujourd’hui nous sommes arrivés à 5% de cas de viols en RD-Congo. Donc, aujourd’hui la RD-Congo est devenue un cas d’école, enseigné à travers les pays de l’Afrique», s’est réjoui Bisengimana.
Le général Amuli prend le commandement de la Police nationale congolaise au moment où l’insécurité bat son plein sur l’ensemble du territoire national. Pour s’en convaincre, la ville de Kinshasa, qui faisait face au banditisme urbain et aux kuluna, est confrontée aujourd’hui à de nouveaux phénomènes criminels notamment les attaques ciblées des symboles de l’Etat. Après l’attaque de l’ex-Prison de Makala avec à la clé l’évasion de plus de 3000 détenus, le Parquet général de Kinshasa Matete ainsi que le siège du Commissariat général du Mont-Amba ont été également attaqués. Ces attaques ciblées se sont élargies au Parquet et à la Commune de Kalamu. Comme si cela ne suffisait pas, le Marché central de Kinshasa a été également attaqué, son administrateur et son garde-corps tués. A cela s’ajoutent les enlèvements des paisibles citoyens orchestrés par les criminels et le phénomène Kuluna. Le Commissaire divisionnaire principal Amuli a du pain sur la planche au vu de la complexité des défis de sécurisation des personnes et leurs biens.
Présentation des présumés assassins de l’administrateur du Marché Central de Kinshasa
En marge de la cérémonie de passation de commandement entre le nouveau et le sortant commissaire divisionnaire principal de la Police, le VPM Shadary de l’Intérieur a annoncé que dans un proche avenir, ses services présenteront au public les présumés assassins de l’administrateur du Marché Central de Kinshasa pendant que les recherches se poursuivent pour attraper ceux qui sont en cavale.
Octave MUKENDI
