«L’exercice des libertés publiques ne doit pas se confondre avec des actes de vandalisme, d’incivisme ou d’accusations gratuites. Autant il faut tenir au respect des libertés fondamentales, autant il n’y a pas de liberté possible sans sécurité et ordre public», souligne le PM dans son discours programme devant l’Assemblée nationale
Il y a quatre mois déjà, la matinée du lundi 19 septembre 2016, un groupe des manifestants assassinaient farouchement une jeune élève qui avait, à leurs yeux, le toupet de se rendre à l’école alors que des leaders politiques avaient appelé à une ville morte. Et comme cette dernière, dans la capitale et à l’intérieur du pays, des dizaines d’autres victimes étaient tombés, ce jour-là et le lendemain, au nom des revendications politiques, si pas politiciennes. Et le 20 décembre dernier, selon le bilan de police nationale, 22 autres RD-Congolais ont péri pour des mêmes raisons. Normal, alors, que certains se posent des questions sur la valeur de la vie humaines en RD-Congo. Normal donc que d’autres soutiennent que les RD-Congolais ont perdu toute humanité face aux intérêts liés aux individus. Normal, croirait-on, que tous ces décès n’aient pas sensiblement ému la nation…! La mort y serai-t-elle devenue quelque chose de banal? Non. A écouter le discours programme du gouvernement, présenté par le Premier ministre Samy Badibanga, l’on peut encore garder espoir de voir la vie du citoyen RD-congolais reprendre de la valeur, même face aux enjeux politiciens. En effet, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, Badibanga a, de façon un peu plus claire, condamné ces actes: «l’exercice des libertés publiques ne doit pas se confondre avec des actes de vandalisme, d’incivisme ou d’accusations gratuites. Autant il faut tenir au respect des libertés fondamentales, autant il n’y a pas de liberté possible sans sécurité et ordre public». Puis: «c’est incontestable, l’Etat et les institutions de notre pays doivent la protection à nos compatriotes. A la fin de notre exercice, si nous arrivons à épargner plus de vies humaines, alors nous aurons réussi une partie de notre mission».
Le Premier ministre Badibanga semble avoir une idée claire et nette de ce qu’il a à faire afin de marquer ses empruntes non seulement dans les annales du pays, mais surtout dans les cœurs des RD-Congolais longtemps gavés des discours sophistes. Pour le PM, la sécurité des personnes et de leurs biens est un point capital. «Mon gouvernement va poursuivre des efforts pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens en renforçant les capacités de nos forces armées et de la police nationale sur lesquelles nous comptons beaucoup», a-t-il déclaré. Et pour y arriver, Badibanga et son gouvernement entendent améliorer condition de vie des forces de sécurité afin de renforcer leur qualité de prestation.
En cette matière sécuritaire, le gouvernement donne la priorité à l’Est du pays. «La priorité dans ce secteur ira à coup sûr vers les zones de tensions permanentes ou occasionnelles symbolisées aujourd’hui par les territoires de Beni et de Lubero dans la province du Nord-Kivu. Pour ce faire, nous donnerons des instructions et des moyens conséquents pour que nos forces puissent éradiquer le mal à la racine. Il en est de même de toute la partie qui va de l’Ituri au Tanganyika, en passant par le Nord et le Sud-Kivu où des groupes armés nationaux et étrangers tuent nos compatriotes». En plus, Badibanga est décidé a réglé «définitivement et pacifiquement par une solution pacifique et durable» l’insécurité dans le Kasaï central.
A Kinshasa, le gouvernement prévoit de s’attaquer aussi à la délinquance, particulièrement le phénomène des Kuluna. «Nous sommes tous autant convaincu de pouvoir apporter des solutions durables en nous rassemblant dans un débat pacifié et décrispé. Nous réussirons car la vie humaine n’a pas de prix et la sécurité des personnes est le premier des droits humains», a affirmé Badibanga. Et de poursuivre: «c’est incontestable, l’Etat et les institutions de notre pays doivent la protection à nos compatriotes. A la fin de notre exercice, si nous arrivons à épargner plus de vies humaines, alors nous aurons réussi une partie de notre mission».
Le respect du principe de séparation des pouvoirs
A en croire le Premier ministre, la question du droit de l’homme sera au centre de notre action: «Qu’il s’agisse de la liberté d’expression ou d’opinion, la liberté de la presse ou encore du respect des procédures en cas de poursuite, y compris les procédures relatives aux libertés provisoires, aux libérations conditionnelles ainsi que les droits de la défense et le droit à un procès équitable. Nous travaillerons pour la suppression des arrestations arbitraires et veillerons à ce que soient évités des cas de condamnation résultant des procès purement politique». Puis: «c’est par le respect du principe de séparation des pouvoirs que nous contribuerons à la construction de notre Etat, ce qu’on appellera l’Etat des droits. Nous ferons en sorte que les faits politiques en soi ne donnent pas prétexte à la privation des libertés». Puis encore: «cependant, l’ordre et la loi doivent régner au sein de la société à travers le respect de la personne humaine et des biens. Et ce, au bénéfice de tous, Quelles que soient son opinion politique ou sa position sociale et en cela, la justice devra être ferme».
La justice est le thermomètre de notre société
Pour l’actuel gouvernement, la fermeté de la justice s’appliquera également à la protection des femmes contre les violences intolérables qui leur sont faites. Ce, parce que l’exercice des libertés publiques ne doit pas se confondre avec des actes de vandalisme, d’incivisme ou d’accusations gratuites. «Autant il faut tenir au respect des libertés fondamentales, autant il n’y a pas de liberté possible sans sécurité et ordre public. La justice doit donc fonctionner pour protéger les forts et les faibles car l’égalité des droits est un pilier fondamental de tout Etat des droits», a martelé Badibanga qui a souligné que la justice est le thermomètre de la RD-Congo et c’est elle qui servira à traiter efficacement la question de l’impunité en assurant de la lutte efficace contre la corruption qui gangrène le pays.
HRM
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