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Katumbi, Kabila, Fayulu, Mukwege: probable front anti-Fatshi

Félix-Antoine Tshisekedi dit «Fatshi Béton» pourra affronter, lors de la présidentielle de 2023, un candidat issu d’une alliance des personnalités représentatives de l’opinion nationale. Des sources sérieuses voient un front commun constitué de Katumbi, Kabila, Fayulu et Mukwege se mettre en place pour gagner ensemble les élections de 2023 contre l’adversaire commun, Félix-Antoine Tshisekedi. Les rapports entre ces quatre grandes figures de la scène politique RD-congolaise semblent bons. Considérés comme ennemis jurés, Moïse Katumbi et Joseph Kabila semblent mettre leurs différends de côté après 7 ans de brouille à la faveur de la réconciliation entre les fils du Grand Katanga.

Dimanche 22 mai dernier, au cours d’une messe consacrée au pardon et à l’unité katangaise, dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Paul de Lubumbashi, Moïse Katumbi et Joseph Kabila s’étaient affichés ensemble, échangeant une poignée de main. Chairman et Raïs avaient reçu des applaudissements de l’assemblée. Un des acteurs de cette réconciliation, l’archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, était aujourd’hui présent à la clôture du Congrès du parti Ensemble pour la République qui a validé la candidature de Moïse Kattumbi au scrutin présidentiel de l’année prochaine. Simple geste symbolique ou acte à haute portée politique? La poignée de main échangée entre Moïse Katumbi et Joseph Kabila le 22 mai dernier à Lubumbashi n’a de cesse de susciter les réactions et d’interroger sur ses finalités.

Pour nombre d’observateurs, l’amour du Congo que Moïse Katumbi et Joseph Kabila ont en partage oblige ces deux dignes fils du Katanga à se mettre ensemble pour sauver ce même Congo en danger -selon les termes de Katumbi- face au M23 soutenu par le Rwanda et, à la pauvreté et la corruption. Ce même jeudi 22 décembre, au cours d’une conférence qu’il a animée à Kinshasa, Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidentielle prochaine, a créé le suspense, affirmant pouvoir se mettre de côté si le peuple le lui demande. C’est une évolution notable dans le chef de Martin Fayulu, d’ordinaire intransigeant. Signe de cette évolution, les hommes de Martin Fayulu, notamment Devos Kitoko, étaient annoncés à Lubumbashi pour prendre part à la Convention d’Ensemble de Katumbi. Mais ils ont été bloqués à l’aéroport, faute de place à bord de l’appareil qui desservait Lubumbashi.

L’Ecidé a finalement été représenté par son point focal dans le Katanga. Comme Katumbi, Martin Fayulu entretient également de bons rapports avec Dr Denis Mukwege. En séjour à Kinshasa au mois d’août dernier, le Prix Nobel de la paix 2018 s’était entretenu ce dernier. Durant quatre heures, ils avaient échangé sur la guerre à l’Est, les prochaines élections, le dossier MONUSCO et le social de la population de la République démocratique du Congo.

Le célèbre médecin de Panzi s’exprimant le mardi 20 décembre à Bukavu devant les étudiants de l’Institut supérieur et pédagogique -ISP/Bukavu-, a appelé à une gouvernance à la hauteur des enjeux mondiaux. «Le temps est venu de nous organiser pour nous doter d’une gouvernance à la hauteur de ces enjeux mondiaux et prendre notre destin en main», a déclaré Dr Denis Mukwege. L’Eglise catholique pourrait, dans ce cas, jouer un rôle non apparent mais déterminant surtout dans la surveillance des opérations électorales. Au regard de la situation sur terrain, les opposants à Félix Tshisekedi, pourraient être amenés, comme dans le contexte de Genval, à se choisir un candidat commun pour affronter Félix Tshisekedi en 2023, pensent certaines sources. S’ils arrivent à cet exploit de se trouver un candidat commun, ce sera du «Roc» contre du «Béton».

Avec Éric WEMBA

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