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Constant Omari et Sg Okito aux arrêts

Les inspecteurs judiciaires au service de Luzolo Bambi, conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le terrorisme, ont procédé mardi 17 avril 2018 à l’interpellation et à la garde à vue du secrétaire général aux Sports et Loisirs, Barthélemy Okito Oleka, ainsi que des principaux responsables de la Fédération congolaise de football -FECOFA-, notamment le président Constant Omari, le vice-président chargé des finances Roger Bondembe Bokanianga et le vice-président en charge des équipes nationales Théobald Binamungu Rubambura. Les collaborateurs du spécial anti-fraude de Kabila ont livré cette information mardi dans la soirée à AfricaNews, indiquant qu’il est reproché à ces quatre responsables placés en détention préventive au Parquet de Kinshasa-Matete une série des détournements présumés des fonds publics versés pour le sport national, notamment le football.
 
Ces interpellations résultent des enquêtes diligentées depuis début avril par les officiers de police judiciaire rattachés aux services du conseiller spécial. Les dossiers accompagnés des auteurs présumés de ces infractions ont été mis à la disposition du Procureur général près la Cour d’appel de Matete.
«Une traque est également lancée contre des responsables de certains clubs de football qui ont perçu des sommes colossales jamais justifiées», ont annoncé les officiers de Police judiciaire rattachés aux services de Luzolo Bambi.
Interdits de quitter le territoire national, le président de la FECOFA Constant Omari, le secrétaire général aux Sports Barthélémy Okito, le comptable public affecté au ministère des Sports et le sous-gestionnaire de crédit affecté au ministère des Sports ont été convoqués par le Spécial anti-corruption pour éclairer la lanterne au sujet de la gestion des fonds alloués au fonctionnement de l’équipe nationale de football, les Léopards. Ces convocations, selon des sources dignes de foi, ont été minutées dans le cadre d’enquête sur le dossier Léopards.
La défaite essuyée par les Léopards, mardi 27 mars dernier, face aux Taïfas Stars de la Tanzanie en amical, a été visiblement indigeste pour toute la RD-Congo. Une humiliation intolérable pour d’aucuns. La Fédération congolaise de football association -FECOFA- a accusé le ministre des Sports d’être à l’origine de cette défaite pour n’avoir pas débloqué le montant requis pour préparer cette rencontre amicale. Le ministre Papy Niango a réagi énergiquement pour avoir jugé exagérées les sommes sollicitées, plus d’un million de dollars pour deux matchs amicaux. Quatre internationaux ont dû quitter le camp d’internement pour protester contre l’inorganisation. Firmin Mubele a fait savoir qu’il mettait momentanément un terme à la sélection internationale, indiquant que d’autres collègues ont pris la même décision.
Sans nul doute, Luzolo a initié des enquêtes au sujet de la gestion des fonds publics destinés aux équipes nationales et aux clubs, toutes disciplines confondues, souvent présentés comme le seul motif d’unité et de cohésion nationales.
Les férus du foot se rappellent des primes présidentielles des Léopards détournées par des vautours non autrement identifiés lors de la CAN 2015 en Guinée Equatoriale. Après avoir battu à plate couture les Diables rouges de Congo Brazzaville en quart de finale de la CAN 2015, les Léopards ont bénéficié d’une visite de réconfort et de courtoisie de la part du Président de la République, Joseph Kabila, qui, en bon père de famille, a motivé ses enfants par une somme importante dont la gestion a créé une atmosphère morose au sein de la délégation RD-congolaise. Conséquence: démotivation et défaite en demi-finale face à la Côte d’Ivoire.
Une année plus tard, les mêmes Léopards ont héroïquement remporté le Trophée du Championnat d’Afrique des nations -CHAN- au Rwanda, assorti d’une cagnotte évaluée à USD 750.000 dont la traçabilité a posé problème. Pour avoir atteint les quarts de finale de la CAN 2017 au Gabon, les Léopards ont également eu droit à environ 1 million de dollars jamais justifié, apprend-on.

Laurent OMBA

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