
Les carottes sont presque cuites pour le député national Daniel Safu. Plusieurs griefs liés à des imputations dommageables, injures publiques et menaces de mort pèsent sur lui. Le Procureur général près la Cour de Cassation a transmis au bureau du président de l’Assemblée nationale un réquisitoire pour solliciter de poursuivre l’élu du Mont-Amba.
Et les choses n’ont pas tardé. L’Assemblée nationale a, au cours de sa plénière de mardi 8 novembre 2022, débattu de la question relative au comportement du député national Safu, surpris dans une vidéo virale le montrant en train de proférer des insultes publiques. Tollé général.
«Chers collègues, nous avons le devoir sacré et l’obligation d’honorer l’Assemblée nationale et surtout ceux qui nous ont élus. Le spectacle que le député Safu a montré hier en singlet est un scandale. La vidéo circule dans les réseaux sociaux. Nous devons en tirer les conclusions», a dit le président de la chambre basse, Mboso Nkodia Pwanga, à l’ouverture des débats.
Premier à prendre la parole, le député Jean-Baudouin Mayo a fustigé le comportement de son collègue, précisant qu’il s’agit d’un élu qui se retourne contre ses électeurs avec des injures d’une gravité innommable.
«J’aime bien le collège Safu. C’est un jeune frère. Mais son comportement devrait nous obliger à nous désolidariser de lui. Si à notre niveau on doit se comporter ainsi dans la rue, alors l’exemple viendra de qui ?», s’est indigné Mayo, exigeant un châtiment exemplaire à l’encontre de Safu.
Après débats, la plénière a résolu de mettre en place une Commission spéciale pour entendre Safu et éventuellement décider de le mettre à la disposition du Parquet général près la Cour de Cassation pour des poursuites judiciaires. Ça sent mauvais!
Safu est visé par une plainte du ministre des Affaires foncières, Sakombi Molendo, agissant par son avocat, Maître Ngoto Ngalingi, pour imputations dommageables, faux bruits ainsi que pour violence et outrage envers un membre du gouvernement.
En même temps, l’élu du Mont-Amba s’est tiré une autre balle dans le pied en s’illustrant par de nouveaux comportements irresponsables et contraires à la dignité de ses fonctions de représentant du peuple. Une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux depuis lundi soir le montre en train d’insulter et de menacer de mort et d’incendier la maison d’un citoyen. Mi-octobre, le même député a menacé de mort un journaliste. L’enregistrement y relatif a été abondamment relayé dans les réseaux sociaux.
Sur la toile, en réaction à cette série de fautes concordantes et précises, les internautes y ont vu le comportement d’un homme aux abois. D’autres, très choqués, ont évoqué la veillée dans les installations de la Cour constitutionnelle et le parcours frisant la dévaluation de l’Assemblée nationale par cet élu, estimant que le vote des électeurs en sa faveur s’est révélé un vrai gâchis.
Repris de justice, Safu a déjà été condamné à deux ans de prison en 2015 pour outrage au Chef de l’Etat et imputations dommageables à l’égard de trois personnalités publiques originaires, comme lui, du Kongo Central.
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