A sept mois des élections, le Régime est dans le viseur de l’Opposition dont la feuille de route prévoit ce samedi 13 mai une grande marche de protestation dans les rues de Kinshasa. Dans les médias, chaque écurie de l’Opposition entreprend déjà de démolir l’image du pouvoir dans l’opinion. Le 6 mai, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Matata Ponyo se sont réunis dans la matinée à Kinshasa pour faire le point des préparatifs de leur manifestation commune alors que l’après-midi Delly Sesanga a choisi de critiquer les bonzes de l’Union sacrée à travers une conférence de presse en plein Paris.
Dans la soirée, Olivier Kamitatu, Directeur de cabinet, porte-parole et haut-représentant de Katumbi pour la région du Grand Bandundu, a fait le boulot sur le plateau de Télé 50, où il a taclé Félix Tshisekedi, lui reprochant d’avoir échoué. «Le président n’a pas trouvé un pays qui était agressé», a déclaré Kamitatu, évoquant la situation à l’Est, où le Nord-Kivu et l’Ituri ont totalisé deux ans jour pour jour sous état de siège sans sortir de la guerre et de l’insécurité alors que les troupes de la communauté des États de l’Afrique de l’Est -EAC- ont rejoint depuis six mois les Casques bleus de la MONUSCO.
Le camp Katumbi a également le sentiment que le Félix Tshisekedi a échoué de réduire le chômage, la pauvreté et la misère du peuple contre lesquels il avait pris le terme engagement de se battre à son avènement mais il a brillé par l’image de l’opulence brandie au public pendant que 27 millions de compatriotes dorment les ventres affamés.
«L’échec pour nous n’est pas acceptable. Il a trouvé un pays qui n’était pas agressé. Il a échoué d’endiguer la pauvreté, la misère, la faim et le chômage contre lesquels il avait promis de se battre. Aujourd’hui, au moment où nous parlons, 27 millions de compatriotes dorment la faim aux ventres. Quand vous êtes un père de famille, et que vos enfants n’ont pas mangé, vous n’achetez pas un avion, vous n’achetez pas des montres, vous ne présentez pas l’image de l’opulence, le train de vie des institutions ne peut pas être ce qu’il est aujourd’hui, parce que vous souffrez», a asséné l’ancien président de l’Assemblée nationale 1+4.
Et d’enfoncer: «Or, aujourd’hui, les institutions congolaises dont il est le chef, parce qu’il le Chef de l’Etat, il est au sommet de la pyramide institutionnelle, méprisent le peuple qui vit dans une détresse permanente. Quand vous êtes députés, représentants du peuple avec des émoluments de 21.000 dollars contre 1500 dollars ou 3000 dollars il y a 20 ans, vous n’êtes pas respectueux de ce peuple-là».
Que de promesses non tenues après 4 ans de mandat
Dans leurs réunions, les opposants du clan Katumbi ont recensé toutes les promesses non tenues du président candidat pour le rappeler au peuple au moment opportun. Ils ont, par exemple, parlé de la promesse de s’installer à Goma avec tout son premier ministre pour mettre fin à l’insécurité, l’engagement chimérique à faire de la République Démocratique du Congo l’Allemagne de l’Afrique ainsi que le serment de son gouvernement de ramener le prix du carton de poulet à 10 dollars et d’acquérir des aéronefs au profit de Congo Airways.
Ils ont également épinglé la promesse d’octroyer aux citoyens leurs cartes d’identité et d’organiser un recensement général en 2022, l’assurance de moderniser la poste, de créer un fonds national de la recherche scientifique -FNRS-, de construire des logements sociaux à travers la République ou encore l’annonce de faire passer le revenu moyen du Congolais de 1,25 dollars à 11,75 par jour voire le gage de mettre en place un fonds de garantie pour des prêts en faveur des microentreprises et des travailleurs indépendants. Pour l’Opposition, l’accès aux soins de santé de qualité, à l’eau potable et au courant électrique sont 4 après parmi ceux qui constituent encore de gros défis pour le gouvernement alors que les jours sont désormais comptés pour le mandat de Fatshi-Béton.