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Boshab: ses pistes contre le flux migratoire

Boshab
«Certains pensent que l’Afrique ne fait rien pour stabiliser les jeunes au sein du continent noir. Il n’en est rien. Il convient plutôt de souligner que les économies africaines, déjà faibles, subissent, d’une part, les effets négatifs de mondialisation, et d’autre part, ce sont les guerres interminables dont les commanditaires ne sont pas en Afrique, qui obligent les jeunes africains à déserter l’Afrique, particulièrement en raison des méfaits des rebellions fomentées par ceux qui pensent que l’Afrique est à recoloniser», a déclaré le VPM en charge de l’Intérieur, Évariste Boshab
La RD-Congo vient de participer activement au Sommet de la Valette à Malte sur la migration, organisé du 11 au 12 novembre. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Évariste Boshab, représentant personnel du Chef de l’État Joseph Kabila, y a proposé des pistes de solutions en vue de lutter efficacement contre le phénomène de flux migratoire.
Pertinent, Boshab croit dur comme fer que les questions de l’éducation, du terrorisme, de la pauvreté et du comportement des institutions financières internationales devraient être abordées de manière stratégique pour une solution globale, car elles sont intimement liées, de l’avis de la RD-Congo. Boshab a suggéré de changer de vision sinon revoir les règles du droit international pour mieux résorber ce phénomène de crise migratoire.
Il a souligné que c’est un phénomène qui menace l’équilibre de l’humanité: il faut donc la solidarité de tous et l’invention des nouvelles règles de protection des individus où qu’ils se trouvent en redéfinissant les règles du commerce international pour plus d’équité entre vendeurs et acheteurs.
Le représentant du Président Joseph Kabila a clairement précisé que la crise migratoire n’est qu’une conséquence, les vraies causes étant les guerres, les injustices, l’iniquité, le terrorisme et la pauvreté. «Ce n’est pas un plaisir pour les jeunes africains qui décident d’entreprendre l’aventure de la recherche d’une vie meilleure, au péril de leur vie, en dehors du continent: ils sont désespérés», a-t-il indiqué. Et de renchérir: «C’est pourquoi, il nous faut aujourd’hui des pistes nouvelles pour l’aide au développement afin de permettre aux jeunes africains de s’enraciner dans leurs terroirs».
La RD-Congo qui a accueilli en 1994 plus d’un million de refugiés, dans l’espace de trois mois, sur son territoire, connait ce que c’est le flux migratoire et ses conséquences néfastes sur la faune, la flore et la qualité de la vie. Le VPM Boshab a néanmoins estimé qu’il faut positiver le flux migratoire comme l’a dit le Président sénégalais Macky Sall.
«Il y a eu la route de l’Inde à la recherche des épices, la ruée vers l’Eldorado à la recherche de l’or, les croisades, le commerce triangulaire… Ce sont là des mouvements cycliques de l’histoire de l’humanité qu’il faut encadrer ensemble et dans l’intérêt de tous», a-t-il rappelé. Évariste Boshab est ferme. Pour lui, il y a donc des guerres et la misère qu’il convient de combattre pour lutter efficacement contre le phénomène de flux migratoires.
«Certains pensent que l’Afrique ne fait rien pour stabiliser les jeunes au sein du continent noir. Il n’en est rien. Il convient plutôt de souligner que les économies africaines, déjà faibles, subissent, d’une part, les effets négatifs de mondialisation, et d’autre part, ce sont les guerres interminables dont les commanditaires ne sont pas en Afrique, qui obligent les jeunes africains à déserter l’Afrique, particulièrement en raison des méfaits des rebellions fomentées par ceux qui pensent que l’Afrique est à recoloniser», a déclaré le VPM en charge de l’Intérieur.
Évariste Boshab pense que le moment n’est pas celui de se jeter mutuellement la balle, mais plutôt celui de reconnaitre que pour tout ce qui arrive aujourd’hui, la responsabilité est partagée.
 
Christian BUTSILA
 
Allocution du vice-Premier ministre Evariste Boshab au Sommet de la Valette sur la migration 
Mesdames et Messieurs les Chefs d’État,
Mesdames et Messieurs les Chefs des délégations,
 
Je voudrais, au nom du Président de la RD-Congo, remercier le Premier ministre de Malte ainsi que l’Union européenne pour l’organisation de ce sommet qui prouve la capacité des humains de dépasser leurs petits cercles pour poser les problèmes des temps actuels de manière inclusive. La mer méditerranée est devenue le plus grand cimetière de l’histoire du 21ème siècle, c’est un drame pour l’Afrique et une honte pour toute l’Humanité.
Ce n’est pas un plaisir pour les jeunes africains qui décident d’entreprendre l’aventure de la recherche d’une vie meilleure, au péril de leur vie, en dehors du continent: ils sont désespérés. Il y a donc des guerres et la misère qu’il convient de combattre pour lutter efficacement contre le phénomène de flux migratoires. Certains pensent que l’Afrique ne fait rien pour stabiliser les jeunes au sein du continent noir. Il n’en est rien.
Il convient plutôt de souligner que les économies africaines, déjà faibles, subissent, d’une part, les effets négatifs de mondialisation, et d’autre part, ce sont les guerres interminables dont les commanditaires ne sont pas en Afrique, qui obligent les jeunes africains à  déserter l’Afrique, particulièrement en raison des méfaits des rebellions fomentées par ceux qui pensent que l’Afrique est à recoloniser. Il est plus facile pour tous les rebelles d’obtenir les armes pour semer la désolation en Afrique que pour obtenir des médicaments pour la population. Ceux qui entretiennent l’insécurité en Afrique en fournissant les armes aux groupes rebelles doivent comprendre la raison d’être des déplacements massifs des populations là où l’on entretient l’illusion de la paix et du bonheur.
Mais, le moment n’est pas celui de se jeter mutuellement la balle, mais plutôt celui de reconnaitre que pour tout ce qui arrive aujourd’hui, la responsabilité est partagée. Les uns pour une faible capacité de planification, les autres pour avoir cru qu’ils vivent dans une forteresse imprenable. Lorsque l’on demande aux États africains de «dégraisser» les fonctionnaires pour être éligibles aux programmes d’aide au développement en plafonnant les effectifs, la conséquence est que les jeunes diplômés ne peuvent pas trouver l’emploi.
C’est pourquoi, il nous faut aujourd’hui des pistes nouvelles pour l’aide au développement afin de permettre aux jeunes africains de s’enraciner dans leurs terroirs. La RD-Congo qui a accueilli en 1994 plus d’un million de refugiés, dans l’espace de trois mois, sur son territoire, sait ce que c’est le flux migratoire et ses conséquences néfastes sur la faune, la flore et la qualité de la vie. Mais il faut positiver le flux migratoire comme l’a dit le Président Macky Sall. Il y a eu la route de l’Inde à la recherche des épices, la ruée vers l’Eldorado à la recherche de l’or, les croisades, le commerce triangulaire…
Ce sont là des mouvements cycliques de l’histoire de l’humanité qu’il faut encadrer ensemble et dans l’intérêt de tous. Qui sait, si demain, avec les exigences de la qualité de la vie, l’Afrique ne sera pas le continent de prédilection pour les populations venant d’autres continents. Pour conclure, il faut que la question de l’éducation, du terrorisme, de la pauvreté et du comportement des institutions financières internationales soient abordées de manière stratégique pour une solution globale, car pour la RD-Congo, ces questions sont intimement liées.
-le manque d’éducation est un terreau fertile au fanatisme et au terrorisme;
-le terrorisme entretient l’extrême pauvreté et pousse les jeunes à se lancer sur tous les chemins périlleux à la recherche du mieux être ailleurs;
-les institutions financières internationales qui tiennent les États africains en tenaille ne comprennent pas ou refusent de comprendre que le manque de travail vide l’Afrique de ses hommes valides et valables;
-la coopération internationale doit rechercher les pistes nouvelles et sortir des schémas classiques qui ont montré leurs limites.
C’est pourquoi, il faut changer de vision sinon revoir les règles du droit international pour mieux résorber ce phénomène de crise migratoire. C’est un phénomène qui menace l’équilibre de l’humanité: il faut donc la solidarité de tous et inventer les nouvelles règles de protection des individus où qu’ils se trouvent en redéfinissant les règles du commerce international pour plus d’équité entre vendeurs et acheteurs. La crise migratoire n’est qu’une conséquence, les vraies causes, étant les guerres, les injustices, l’iniquité, le terrorisme et la pauvreté.
Je vous remercie
Fait à Malte, le 12 novembre 2015
Évariste BOSHAB

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