Pour la première fois de son histoire vieille de plus de 33 ans, la Direction générale des impôts -DGI- a franchi la barre historique de 6.000 milliards de francs congolais en collectant plus de 6.500 milliards de francs congolais pour l’exercice 2021. Avec un taux de réalisation de 130%, elle a largement dépassé la prévision de quatre mille neuf cent milliards huit cent quatre-vingt-treize millions de Francs congolais lui assignée dans la Loi de finances 2021. Une success story signée Barnabé Muakadi, environ 18 mois aux commandes de l’ex-Direction générale des contributions, couronné du prix du meilleur mobilisateur de l’année par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, lors d’une cérémonie organisée le 11 février à Kinshasa.
L’argentier national a saisi cette occasion pour exhorter tous les responsables des régies financières à faire plus en 2022 en vue d’une mobilisation plus importante. Dimanche 13 février dans son bureau, Barnabé Muakadi a révélé les secrets de cette performance inédite: Dieu, encadrement efficient du gouvernement, dévouement personnel, mise en pratique de l’expérience accumulée pendant ses 27 de carrière à l’hôtel des impôts et implication de tous les agents et cadres de la DGI.
Axée sur les résultats, la méthode Muakadi a, entre autres, le mérite d’avoir renforcé la lutte contre la fraude et la corruption des agents, renforcé l’engagement du personnel de la fiscalité à s’impliquer dans la mobilisation des recettes et renforcé la performance des procédures de recouvrement. Elle a également servi à surmonter des obstacles qui décourageaient les agents du fisc à se donner à fond dans leur travail. «À notre entrée en fonction, nous avons pris l’engagement de travailler dur afin de mobiliser plus des recettes et donner au gouvernement les moyens de sa politique», a-t-il expliqué.
Puis: «Ancien vérificateur des impôts, nous avons eu à vérifier le paiement des grandes entreprises. Nous savons où bloquer, où piquer pour augmenter les recettes. Nous avons privilégié l’intérêt général. Un gouvernement ne peut réussir que s’il est soutenu par les impôts et c’est ce que nous entreprenons de faire».
Alors que la République démocratique du Congo compte à peine 200.000 contribuables pour près de 100 millions d’habitants, Muakadi a dit que la DGI peut faire plus si toutes les entreprises, tous les citoyens consentaient de payer l’impôt. Il a plaidé pour l’inscription d’un programme approprié sur les impôts dans le programme des enseignements en vue d’inculquer la culture fiscale à la population.
Prenant l’exemple de la hausse des recettes collectées sur la TVA, passées fin 2021 de 70 à 160 milliards de francs congolais, Muakadi a affiché l’ambition de les porter à 320 milliards en 2022 à condition que le gouvernement dote la DGI d’un logiciel plus performant. La TVA, parmi les principaux impôts pourvoyeurs de la DGI, est aussi l’une de ses faiblesses dans la mesure à cause du manque de transparence de plusieurs acteurs chargés de la collecte de cette taxe.
Natine K.