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Etat de siège en RD-Congo: dernière cartouche pour la stabilité des Grands-lacs

Le gouvernement RD-congolais est décidé à restaurer la paix sur toute l’étendue du territoire national. Afin d’atteindre cet objectif de zéro poche de résistance, le Warrior en chef et ses ouailles ont effectué récemment une mission au Nord-Kivu et en Ituri, les deux provinces sous état de siège depuis le 6 mai. Au cœur des affrontements, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et sa délégation gouvernementale ont palpé du doigt les réalités du terrain.

Là, le chef du gouvernement a dit vouloir se focaliser sur le combat, l’opérationnel et la sensibilisation de la population. Théâtres, ces 20 dernières années, des exactions perpétrées par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda -FDLR-, d’une part, et les éléments de Forces démocratiques alliées ougandais -ADF-NALU-, d’autre part, l’Ituri et le Nord-Kivu entend retrouver la sérénité. Avec ces deux provinces de la RD-Congo, toute la région des Grand-lacs. A travers l’offensive menée depuis 2 mois, les Forces armées de la RD-Congo -FARDC-, appuyées par la Brigade de l’intervention de la Force onusienne -FIB-, affichent leur détermination à pousser toutes les forces négatives à la reddition.

Richard Kasonga, porte-parole des FARDC, y croit car, selon lui, l’armée RD-congolaise a les moyens nécessaires pour neutraliser les rebelles et apporter la paix et la tranquillité dans la région. Déjà, les résultats sont satisfaisants. Les forces régulières surfent sur une vague de victoires. Selon le Général Kasonga, les opérations intenses menées dans le Nord-Kivu permettent de démanteler tous les lieux occupés par les généraux des ADF. A cela s’ajoute la destruction d’une fabrique d’armes artisanales et la logistique des groupes armés ADF. «Les fuyards ont été poursuivis en Ituri», rapportait le porte-parole de l’armée en juin dernier. Pour maintenir le cap, la population est appelée à collaborer activement avec la Police et l’armée afin de dénoncer les suspects et complices.

Les FARDC ont le vent en poupe

Réputée pour son paysage paradisiaque, ses hautes-montagnes, sa faune unique et ses lacs, desquels elle tire d’ailleurs son nom, la région des Grands-lacs pourrait donc devenir un des fleurons du tourisme mondial. De quoi impacter également la vie sociale des peuples longtemps embarrassés par la déflagration des armes à feu. Une chose est sûre, l’état de siège ne fera pas tout, mais elle apparait comme une aubaine pour cette région d’Afrique centrale qui, par cette action salutaire, entend pousser un ouf de soulagement. Pourvu que chacun y mette du sien et joue sa partition.

Au cours de son passage à Beni, le Premier ministre Sama a constaté de visu les prouesses réalisées jusque-là par les FARDC. Il a dit vouloir maintenir le cap car, a-t-il soutenu, il est une chose que de récupérer certaines localités, certaines positions, mais il en est une autre de les garder. Au cours de cette mission gouvernementale, le Premier ministre a également échangé avec les organisations de la Société civile.

Un ouf de soulagement pour les Grands-lacs

Certes, Sama Lukonde reconnait tout de même qu’il y a encore beaucoup d’autres problèmes à résoudre dans cette partie de la République. «Certes il y a beaucoup de problèmes, mais nous sommes restés focalisés sur ce que nous nous sommes donnés comme leitmotiv. Nous disons qu’il faut nous focaliser sur trois choses: le combat, l’opérationnel et la sensibilisation de la population quant à l’action que nous menons pour éradiquer ce phénomène de terrorisme. Et puis, nous comprenons finalement qu’il y a des rendus et que le programme DDRC-S doit vite se mettre en place pour prendre en charge toutes ces personnes qui acceptent de déposer les armes», a indiqué le chef du gouvernement.

A terme, l’objectif est de restaurer la paix dans une région qui n’a connu que les affres de la guerre. A défaut d’une reddition, les FDLR rwandais et les ADF ougandais seront contraints à regagner leurs pays en vue, soit, de réintégrer leurs armées respectives, soit d’être démobilisés et réinsérés dans la vie civile.

C’est donc une action nationale à portée régionale que sont en train de mener les FARDC et la Police congolaise puisque les régions sous état de siège sont situées aux confins de la RD-Congo, du Rwanda, de l’Ouganda et même du Burundi un peu plus loin. Une paix retrouvée serait très bénéfique pour la libre circulation des peuples et des marchandises et donc de l’éclosion de l’activité économique et touristique.

La visite effectuée à Bunia, Beni et Oïcha a permis au premier des «Warriors» de se rendre compte des problèmes d’infrastructures dans la zone à la suite notamment des combats. «Pour le reste, nous nous sommes rendus compte qu’il y a beaucoup de problèmes d’infrastructures routières parce que c’est sécuritaire mais aussi nous avons des destructions, lorsqu’il y a des combats, des écoles et des centres de santé. Ce qui réduit l’accès à la santé et à l’enseignement alors ça fait partie de nos priorités», a fustigé le chef du gouvernement en formulant une recommandation: «Là-dessus, nous avons demandé aussi que la réhabilitation se fasse rapidement. Pour le reste, ça a été des visites très instructives parce que nous avons appris de toutes ces populations avec lesquelles nous avons échangées. Autant nous irons dans les autres provinces, parce qu’il y a des problèmes aussi ailleurs, autant nous espérons que nous aurons l’occasion de revenir dans cette opération que nous avons décidée de mener jusqu’au bout».

Plusieurs dons en vivres et non vivres ont été distribués aux militaires et civiles victimes des actes des forces négatives à Beni. Le PM Sama Lukonde conduisait, dans les deux provinces, une forte délégation gouvernementale constituée du ministre d’Etat à la Justice, des ministres de la Défense national, des Affaires sociales, de la Communication et médias et du vice-ministre des Affaires étrangères.

Tino MABADA

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