Les informations qui nous parviennent de la Minière de Bakwanga -MIBA-, cette entreprise du Portefeuille de l’Etat située à Mbuji-Mayi, province du Kasaï Oriental, sont des plus alarmantes concernant son état actuel. Cette entreprise, dont on attend pourtant la réhabilitation totale par l’Etat RD-congolais pour la reprise de ses lettres de noblesse, vient de connaître un coup dur à la suite d’une perte de 20 titres miniers. Il s’agit de l’essentiel de son polygone minier, sur une superficie de 45 km carrés.
Aux yeux des experts, cela constitue une grande perte pour cette entreprise extractive du diamant industriel qui voit s’envoler le massif 1 de l’un de ses gisements importants qui constitue en lui seul 75% de réserves en diamant. Et pour cause? Le non-paiement des droits superficiels par cette entreprise la met désormais sur une pente escarpée qui fait que tout est aujourd’hui au rouge. Si l’on en croit la série d’arrêtés pris par la ministre des Mines, la MIBA ne représente à ces jours qu’une coquille vide.
Ces arrêtés ministériels font mention de cette situation, en reconnaissant le coup dur porté à cette entreprise par cette énorme perte soulignant aussi qu’il s’agit là d’une perte énorme pour la MIBA. A en croire un ancien consultant de la MIBA qui a lancé cette alerte, «c’est effectivement une hécatombe, une catastrophe qui vient d’arriver à la MIBA. Juste pour une mauvaise gestion. Un acheminement d’actes mafieux où nous arrivons maintenant à une perte totale. La MIBA perd un polygone minier qui se trouve être le centre névralgique de ses activités minières, malheureusement».
Selon des informations proches de ce dossier, la société diamantifère doit USD 4 millions au cadastre minier pour ces titres miniers. Pour ce lanceur d’alerte, il se pose là un sérieux problème de gouvernance au sein de la MIBA. «Aujourd’hui, la MIBA n’existe que sur papier, juridiquement parlant, c’est une coquille vide», a déclaré cet ancien consultant avant de poursuivre qu’en son temps, il avait tiré une sonnette d’alarme, à maintes reprises, en direction du gouvernement de la République de venir s’investir, en vue de diligenter un audit mené par un cabinet international, pour l’établissement des responsabilités des uns et des autres.
«Puisque là, nous avons vraiment une gouvernance mafieuse systémique qui a pris forme depuis des années». Pour l’ancien consultant, un cabinet d’audit à l’instar de celui qui fait ce même travail sur la Banque centrale du Congo -BCC- pourra aller en profondeur et voir du côté des ressources administratives, techniques, financières, sécuritaires et juridiques, afin d’étudier et trouver comment arriver à relancer de manière efficiente la MIBA, car elle n’a pas perdu que des gisements en diamant, mais aussi en or et en cuivre qui sont éparpillés sur le Grand Kasaï.
JeJe MBUYAMBA