Modeste Bahati a entrepris de remettre de l’ordre dans les rangs de deux regroupements alignés sous son autorité aux élections du 20 décembre dernier: l’AFDC-A et l’AEDC-A. La veille de la désignation et/ou élection des animateurs des institutions de la République pour la prochaine législature, d’intenses tractations sont menées dans la sphère politique, accompagnées des tentatives de soudoyer des élus et de les détourner de la ligne de leur formation d’origine.
Contre cette pratique, qui semble prendre de l’ampleur après la mise en place des structurelles politiques formelles au sein de l’Union sacrée de la nation, Bahati a haussé le ton dans une note d’instruction adressée aux élus de ses deux regroupements dont certains, à peine élus, renvoient déjà des signes d’indiscipline et d’infidélité.
«Je suis surpris d’apprendre que, à peine élus, certains camarades se font soudoyer tandis que d’autres acceptent des promesses fermes de corruption en prévision de l’élection des gouverneurs, des sénateurs, des maires et bourgmestres et d’autres en marge de la formation du gouvernement central. Ces faits graves les exposent à des sanctions sévères pouvant nous amener à exécuter les actes d’engagement signés lors de la validation des candidatures», a tempêté Bahati Lukwebo, qui ne voudrait plus revivre les feuilletons Steve Mbikayi, Adele Kayinda, Nene Nkulu et autres, partis renforcer les autres écuries en pleine législature. À quiconque serait tenté de rééditer, il a adressé cette menace: «Le moment de l’impunité est révolu».
Formel, Bahati a martelé sur la ligne de conduite de ses formations politiques, reposant sur la «rupture avec les mauvaises pratiques du passé». Il a en plus rappelé que «le pouvoir de négocier ou de nouer des alliances revient à l’Autorité morale ou à ses représentants mandatės», tout en accordant aux autres élus la possibilité de «soumettre des propositions de partenariat ou d’alliance pour l’intérêt commun».
Dans ces tractations, Modeste Bahati entend faire peser son poids politique, qui s’est dégagé des scrutins du 20 décembre dernier. En attendant le verdict des contentieux électoraux devant les juridictions compétentes, l’AFDC-A et l’AEDC-A ont arraché 36 sièges à la députation nationale et 76 à la députation provinciale.
Pour consolider son poids politique, le président du Sénat a annoncé l’organisation prochaine d’un «séminaire de mise à niveau et de bonne conduite» à l’attention de tous les élus sur les listes AFDC-A et AEDC-A. Ces assises, à n’en point douter, seront l’occasion d’inviter les concernés «à la discipline, à la fidélité, à la loyauté et au strict respect de leurs engagements en résistant à toute forme de sollicitation extérieure et à toute alliance ou négociation».
