La RD-Congo est fortement touchée par l’épidémie de Monkeypox. Selon des statistiques en notre possession au 22 août 2024, cette maladie d’origine animale sévit dans la province de Tshopo avec 789 cas confirmés, dont 34 décès enregistrés dans 19 des 23 zones de santé que compte cette province. Et à Kinshasa, 111 cas suspects sont signalés, 21 cas confirmés dont 2 décès. Pour barrer la route à la propagation de cette épidémie, le gouvernement RD-congolais a annoncé, mardi 20 août dernier, via le ministre des Finances, le déblocage d’un fonds d’urgence estimé entre USD 6 et USD 10 millions.
«Face à la recrudescence de l’épidémie de Mpox en RD-Congo, le gouvernement a pris des mesures urgentes pour répondre à la situation», a rassuré Doudou Fwamba Likunde, précisant que ces fonds seront utilisés pour des actions immédiates de riposte sanitaire. A en croire le ministre des Finances, cette mesure s’inscrit dans un plan plus vaste visant à mobiliser au total USD 49 millions pour l’ensemble de la riposte, incluant les opérations de déploiement, la prise en charge des malades, la surveillance épidémiologique, ainsi que les activités de laboratoire.
«Ce montant n’inclut pas le coût des vaccins», a souligné, pour sa part, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale, Roger Kamba. Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le patron de la Santé publique en RD-Congo a relevé l’importance de cette mobilisation, affirmant que la vaccination est un outil crucial dans la lutte contre cette épidémie. Il a rappelé que le virus Mpox, bien que moins mortel que la variole humaine éradiquée, représente un danger accru pour les jeunes générations qui n’ont pas été vaccinées contre cette ancienne souche.
«La RD-Congo a d’ores et déjà estimé ses besoins en vaccins à 3,5 millions de doses, visant à immuniser 2,5 millions de personnes», a-t-il indiqué, précisant que le coût élevé de ces vaccins nécessite une aide internationale substantielle.
Avec 789 cas, la Tshopo face aux défis de la prise en charge des malades
Chef de bureau de l’information et communication de la division provinciale de la santé de Tshopo, le docteur Philippe Libande, cité par «Actualité.cd», a renseigné que la situation est alarmante dans la province, car le nombre de cas ne cesse d’augmenter. Alors que la division provinciale de la santé fait face à plusieurs difficultés, notamment le manque de médicaments pour la prise en charge des malades, surtout après l’incendie du dépôt central des médicaments.
À cela s’ajoutent des problèmes de logistique, de motivation et de formation du personnel, ainsi que le manque de moyens financiers. Selon les dernières statistiques du ministère de la Santé publique, dans la province de la Tshopo, le territoire de Yahuma est en tête avec 227 cas et 6 décès, suivi de Yalibongo avec plus de 160 cas et 5 décès, tandis que plus de 140 cas ont été enregistrés à Yakusu avec 5 décès. Les territoires de Basoko, Opala, Yabaondo dans le territoire d’Isangi, ainsi que la zone de santé de Bengamisa en territoire de Banalia sont également touchés. Même la ville de Kisangani n’est pas épargnée, elle est également affectée par le monkeypox. En attendant les moyens colossaux du gouvernement, la division provinciale de la santé a mis en place un plan d’incidence, avec la création d’un comité provincial et multisectoriel au niveau des zones de santé, ainsi que l’ouverture de centres de traitement pour les malades du monkeypox.
Kinshasa, la capitale en danger
La maladie de monkeypox n’épargne pas la ville de Kinshasa. Dans la capitale, la situation sanitaire est de plus en plus préoccupante, selon les dernières informations communiquées par Patricien Gongo, ministre provincial de la Santé. Au total, 111 cas suspects, 21 cas confirmés, et 2 décès enregistrés. «Sept zones de santé de Kinshasa sont touchées par cette épidémie. La zone de santé de N’sele a enregistré 3 cas, Limete en compte 7, Kinkole, Barumbu 3, Kasa-vubu 4, et Ngiri-Ngiri 1 cas», a fait savoir le ministre provincial de la Santé, avant d’exhorter la population à la vigilance face à cette évolution rapide de l’épidémie de Mpox.
Pour ceux qui ne savent pas, le monkeypox est une maladie d’origine animale qui se transmet de l’animal à l’homme. Cette maladie se manifeste chez le malade atteint par une fièvre élevée, des ganglions sous les aisselles, une fatigue intense, des douleurs musculaires et dorsales. Des éruptions cutanées et des boutons apparaissent sur le visage, le corps, les paumes des mains et les plantes des pieds. Le monkeypox est une maladie virale qui provient du singe et se propage rapidement en raison de la transmission du virus de l’animal à l’homme et de l’homme à l’homme. Pour lutter contre le monkeypox, le personnel soignant recommande l’observance des mesures barrières et des mesures d’hygiène.