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Audit de la machine à voter: Londres accepte l’offre de Nangaa

Un dilemme pour la République Démocratique du Congo: tenir les élections en décembre 2018 avec ou sans la machine à voter. La Corée du Sud, son pays d’origine, l’a publiquement contestée. La Communauté internationale n’en veut pas. L’Opposition dans son ensemble et les évêques catholiques posent le préalable d’un audit externe. Seules la CENI et la Majorité présidentielle y tiennent. Un terrain d’entente pourrait être trouvé avec la carte de la transparence qu’entreprend de jouer la Centrale électorale et le recours à l’expertise de la Grande Bretagne. Londres a accepté l’invitation de la CENI d’auditer les outils controversés. Information donnée jeudi par l’ambassadeur de la Grande Bretagne à Kinshasa, John Murton, après une rencontre entre la ministre britannique pour l’Afrique, Harriet Baldwin, et le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi Katintima.
 
La Commission électorale nationale indépendante entend-elle jouer la carte de la transparence? Tout porte à y croire. Après la controverse suscitée par les machines à voter, Corneille Nangaa et ses équipes veulent rassurer tout le monde. Mardi 10 avril, la Centrale électorale a lancé deux appels d’offre internationaux. L’un se rapportant à l’audit du fichier électoral et l’autre à la certification de la machine à voter. Cette annonce est intervenue au moment où la CENI déposait une plainte au Parquet général de la République contre les auteurs d’enrôlements multiples et irréguliers et déployait des machines à voter à travers les grandes villes de la République.
La délégation de la CENI à l’Office du PGR a été conduite par son vice-président Norbert Basengezi. Il a été révélé que les doublons ou enrôlements multiples sont poursuivis pour faux en écriture conformément aux dispositions 45 et suivant la loi portant identification et enrôlement des électeurs en RDC, tandis que les mineurs, policiers, militaires ainsi que les étrangers potentiels sont poursuivis pour dissimulation des incapacités prévues par les articles 8 et 9 de la loi ci haut citée, en conformité à l’article 55 de ladite loi. Ces appels d’offre sont lancés après la publication du nombre réel des électeurs basée sur la centralisation, traitement et consolidation du fichier électoral. Sur 46.542.289 enrôlés bruts, la CENI a publié un fichier nettoyé en annonçant ces chiffres: le nombre d’électeurs est de 40.287.387 et le nombre de doublons est de 5.381.763 dont 903.290 mineurs inscrits parmi lesquels 29.151 doublons mineurs, soit un total de 6.254.902 électeurs radiés du fichier électoral.
Directement, la MONUSCO a donné sa position en déclarant que son rôle n’est pas de certifier la machine à voter mais d’accompagner techniquement la CENI. Poursuivant sur sa lancée, la CENI a lancé à la Grande Bretagne une invitation d’envoyer des experts techniques pour évaluer les machines contestées. La demande a été formulée au cours de la rencontre entre le vice-président Norbert Basengezi et la ministre d’Etat britannique pour l’Afrique en charge des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Madame Harriet Baldwin, conduite par l’ambassadeur de son pays à Kinshasa, John Murton, le jeudi 12 avril. L’entretien a tourné autour de l’évolution du processus électoral dont la certification de la machine à voter. Il s’est soldé sur l’accord de Londres de répondre à l’invitation de la CENI. «Pendant notre réunion avec la CENI de la RDC, nous avons reçu une invitation d’envoyer des experts techniques pour évaluer les machines à voter. La confiance dans le processus électoral est importante. Alors  nous acceptons cette invitation», a précisé l’ambassadeur John Murton dans un tweet.
La délégation britannique et la CENI ont échangé sur l’assistance de Londres à un processus électoral crédible en RD-Congo. «Nous avons souligné que nous sommes prêts à financer 9,2 millions de dollars par le PACEC de PNUD», a précisé l’ambassadeur Murton.
La ministre Baldwin a également eu des discussions avec différentes sensibilités politiques  au sujet des élections et de l’application de l’accord de la Saint Sylvestre.
Jusqu’à présent, l’opposition RD-congolaise continue à rejeter la machine à voter et réclame le vote à bulletin imprimés en dur. Même la Corée du Sud, pays d’origine de ces machines fabriquées par Miru Systems, n’a pas confiance en ces machines. L’Ambassade de ce pays à Kinshasa avait signifié par le passé que son gouvernement a ordonné à Miru systems de ne pas continuer à fournir des machines à voter à la CENI. La Communauté internationale n’est pas si favorable à l’utilisation de la machine à voter en RD-Congo.

Octave MUKENDI   

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