Attentif aux préoccupations de la FEC, le vice-premier ministre en charge de l’Emploi audite le niveau d’exécution du PED destiné à créer 10.000 emplois en faveur des jeunes diplômés. Objectif: recadrer, garantir la cohésion et la synergie entre partenaires, prévenir d’éventuels dérapages et assurer une mise en œuvre sans couac de ce projet du gouvernement confié à l’ONEM, organe technique placé sous sa tutelle
L’Office national de l’emploi -ONEM-, organe technique du ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, a reçu USD 10 millions de la Banque africaine de développement -BAD- pour la mise en œuvre du Programme Emploi Diplômé -PED- destiné à l’immersion de 10.000 jeunes diplômés des universités et instituts supérieurs, sans expérience professionnelle, à travers un stage payant de 6 mois dans les entreprises à raison de 2500 jeunes par an. Mais sa gestion interroge certains partenaires, notamment la Fédération des entreprises du Congo -FEC-, qui a fait part d’une dizaine de préoccupations dédiées à la réussite du PED dans un courrier transmis au vice-premier ministre en charge de l’Emploi, Willy Makiashi. LA FEC entend entre autres voir clair sur les critères d’éligibilité des candidats, le répertoire des entreprises ciblées par branche d’activités. Elle veut aussi avoir des précisions sur «le type de contrat qui lierait le stagiaire à l’entreprise d’une part et l’ONEM avec l’entreprise au sein de laquelle le jeune effectuera son stage d’autre part; le mécanisme d’évaluation et de suivi mis en place entre les acteurs principaux -ONEM et Entreprises- pour réussir le programme ainsi que le rôle de 51 maîtres de stage à recruter par l’ONEM alors qu’il relève de la charge des entreprises d’encadrer les stagiaires».
La gestion du PED par l’ONEM commençait à interroger à la FEC. Outre les préoccupations liées au recrutement des candidats stagiaires, au répertoire des entreprises ciblées par secteur d’activités et à la nature du contrat, l’initiative de la FEC parait remettre en cause la manière dont la direction de l’ONEM conduit le projet PED assis sur un financement de 50 millions de dollars de la BAD dont 10 millions déjà versés à l’ONEM pour amorcer l’exécution du projet démarré le 26 février dernier à Kinshasa.
Interpellé en premier lieu, Willy Makiashi aux commandes de la tutelle de l’ONEM. Le vice-premier ministre a logiquement réagi au courrier de la FEC à la faveur d’une correspondance adressée au directeur général de l’ONEM, Mme Angélique Kikudi. Makiashi a agi dans la limite de ses prérogatives. Sa démarche, se réjouit-on à la FEC, est un audit destiné à hausser le niveau de vigilance dans le cadre d’exécution du projet PED. Rien d’autre. Le vice-premier ministre a bel et bien entrepris de recadrer les choses en organisant le suivi. Il veut obtenir du DG Kikudi «un rapport détaillé et clair» sur «le plan d’utilisation des ressources et fonds; le niveau d’exécution des étapes; les modes et critères de recrutement et de sélection des candidats; les stratégies d’action en vue du renforcement des capacités des formateurs; les personnes désignées dans la gestion du Programme -noms et attributions-; l’état de collaboration entre l’ONEM et les Entreprises tant privées que paraétatiques disposées à accompagner l’ONEM; le nombre des jeunes ayant présenté le test ainsi que leur dispatching final; les différents procès-verbaux des réunions du Comité de gestion en rapport avec le PED».
Dans un bref entretien avec AfricaNews, Makiashi est sans équivoque. «Le gouvernement a conçu un projet que des partenaires ont accepté de financer et d’accompagner et dont la gestion est confiée à l’ONEM, un organe technique sous tutelle du ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale placé sous la direction de votre serviteur. Les partenaires de la FEC ont écrit pour faire part d’un certain nombre de soucis. Il est donc de mon devoir de recadrer les choses et de réagir parce que nous devons garantir la cohésion et travailler en synergie avec tous les partenaires pour la réussite de cet important projet». Sans nul doute, la résolution du vice-premier ministre vise un triple objectif: garantir la cohésion et la synergie entre partenaires, prévenir d’éventuels dérapages et assurer une mise en œuvre sans couac de ce projet du gouvernement.
Tino MABADA
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