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3 opposants exigent la chute de la CENI

 

Le président du groupe parlementaire UDPS à l'Assemblée nationale, Samy Badibanga Ntita
Le président du groupe parlementaire UDPS à l’Assemblée nationale, Samy Badibanga Ntita
Le départ de l’abbé Malumalu de la CENI a suscité diverses réactions. Côté Opposition, l’UDPS Badibanga, l’UNC Lubaya et le MR Kanku exigent la refonte totale de cette institution  
Le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, l’abbé Apollinaire Muholongu Malumalu, a démissionné samedi de son poste, évoquant des soucis de santé. Le Président de la République Joseph Kabila a aussitôt pris acte et demandé à la composante dont il était issu de se réunir en vue de lui trouver un remplaçant. Logique juridique.
Mais, politiquement, les choses risquent de se passer autrement: chaque mandant voudrait récupérer son quota et revoir la désignation de son délégué. Cas de certains ténors de l’Opposition à l’Assemblée nationale favorables à un chambardement total de la Centrale électorale.   
Malade depuis plus d’une année, absent de son poste de travail, indisponible, mais affaibli et diminué par la maladie après des soins en Afrique du Sud puis aux Etats-Unis où il séjourne actuellement, le président de la CENI Abbé Malumalu Muholongu a jeté l’éponge samedi pour des soucis de santé qui l’empêcheraient de remplir sa mission. Le Président de la République a aussitôt pris acte de sa démission et demandé à la composante dont il était issu, la Société civile, de se réunir en vue de lui trouver un remplaçant.
Le successeur de Malumalu devrait être désigné conformément à la Loi organique du 19 avril 2013 modifiant et complétant celle du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI. Logiquement, l’oiseau rare qui pourra succéder à Malumalu devra venir des confessions religieuses, suivant les prescrits de l’article 14 de la Loi précitée, où sont entre autres fixées les conditions de fin de mandat d’un membre de la CENI, complété par l’article 15 où sont déterminées les modalités de son remplacement et où il est stipulé qu’en cas de vacance, le remplacement se fait selon la procédure de désignation.
Mais certains cadres de l’Opposition ne partagent pas cet avis juridique. Ils privilégient plutôt le schéma politique et sont favorables à un chambardement total, notamment la démission collective de tous les autres membres de la plénière de la CENI. Parmi eux le président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés. Samy Badibanga Ntita tire les enseignements de cette démission et exige la chute collective de la plénière de la CENI. «Les membres de la CENI ont tous été investis sur une seule ordonnance le 12 juin 2013 après leur désignation par la plénière de l’Assemblée nationale quatre jours plus tôt.
Et à partir du moment où il s’agit de la démission d’un éminent cadre politique, notamment le président, tous les autres membres de la plénière tombent avec lui».
Réellement indépendante!
Samy Badibanga estime que les composantes tentées de renouveler leur confiance à leurs délégués dans l’équipe Malumalu auront tout le loisir de le faire. S’il voit les forces politiques capables de désigner leurs délégués dans un délai de trois jours, le député UDPS craint cependant que la Société civile ne tire les choses en longueur.
Dans un message posté samedi sur son mur Facebook, le Secrétaire général adjoint de l’UNC, le député Claudel André Lubaya, est aussi favorable au remaniement total de la CENI. Motif: «Devenue une branche spécialisée de la Majorité présidentielle chargée de préparer et d’imposer le glissement, la CENI que laisse l’abbé Malumalu est une institution dont la refonte s’impose tant dans sa composition que dans son fonctionnement.
Elle a des comptes à rendre à la nation pour toutes ses mésaventures qui n’ont fait que crisper davantage le climat politique au pays». Sans être la réaction officielle de toute l’UNC, certains analystes estiment que la position de Lubaya est aussi celle de Vital Kamerhe, le président du parti.
Intervenant dimanche sur Radio Okapi, le député MR/Opposition Clément Kanku pense, lui aussi, que la démission de Malumalu permet à l’Assemblée nationale de restructurer la CENI afin de la rendre réellement indépendante et hors de l’influence de la Majorité présidentielle -MP.
«L’abbé Malumalu démissionne, ça permet ainsi qu’on puisse pousser la réflexion plus loin et arriver à restructurer la CENI, la mettre dans une situation où elle devra travailler en toute indépendance contrairement à ce que nous voyons aujourd’hui», a dit Kanku, cité par Radio Okapi. Des opposants affichent clairement leurs ambitions. Apparemment, chaque mandant voudrait récupérer son quota et revoir la désignation de son délégué.
AKM
Ordonnance n° 13/058 du 12 juin 2013 portant investiture des membres de la Commission électorale nationale independante
Le Président de la République;
Vu la Constitution, telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, spécialement en ses articles 79 alinéa 3 et 211;
Vu telle que modifiée et compétée à ce jour, la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante, spécialement en son article 12 alinéa 3 et 53 bis;
Vu la Résolution de l’Assemblée nationale n°004CAB/P/AN/AM/2013 du 08 juin 2013 portant entérinement de la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante, «CENI»;
Vu l’urgence et la nécessité;
Ordonne
Article 1er:
Sont investies membres de la Commission électorale nationale indépendante, conformément à la Résolution de l’Assemblée nationale n° 004CAB/P/AN/AM/2013, du 08 juin 2013, portant entérinement de la désignation des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante, les personnalités ci-après:
-Abbé Apollinaire Muholongu Malumalu
-Monsieur André Mpungwe Songo
-Monsieur Jean-Pierre Kalamba Mulumba
-Monsieur Onésime Kukatula
-Madame Chantal Ngoyi Tshite Wetshi
-Madame Micheline Bie Bongenge
-Madame Keta Lokondjo
-Monsieur Bangala Basila
-Madame Elodie Tamuzinda
-Monsieur Gustave Omba
-Monsieur Jean-Baptiste Ndundu
-Monsieur Kaputu Ngombo
-Monsieur Augustin Ngangwele Mbobi
Article 2:
Sont abrogées, toutes les dispositions antérieures contraires à la présente Ordonnance.
Article 3:
La présente Ordonnance entre en vigueur à la date de sa signature.
Fait à Kinshasa, le 12 juin 2013.
Joseph KABILA KABANGE
Pour copie certifiée conforme à l’original
Le 12 juin 2013
Le Cabinet du Président de la République
Gustave BEYA SIKU
Directeur de Cabinet

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