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2ème procès contre Congo Airways!

Pour une dette de la SNEL rachetée à USD 9 millions auprès de la société serbe EnergoInvest, FG Hémisphère vient, à son tour, de formuler une plainte aux autorités irlandaises pour la saisie de l’avion de Congo Airways, qui a déjà maille à partir avec Miminco LLC pour une créance d’Etat impayée de 10 millions d’Euros

Un malheur ne vient jamais seul… Et un procès peut en cacher un autre. La Haute Cour irlandaise a décidé, le 21 août, de clouer au sol, à l’aéroport de Dublin, un Airbus A 320 de la compagnie aérienne nationale Congo Airways sur plainte de Miminco LLC, qui réclame une créance d’Etat impayée de 10 millions d’Euros.
Voici que le même appareil est visé par une autre demande de saisie et Congo Aiways contraint de livrer une nouvelle bataille judiciaire initiée cette fois par FG Hémisphère, un fonds spéculatif américain basé dans l’Etat du Delaware, qui avait racheté pour USD 9 millions une dette contractée dans les années 80 par la SNEL à la société serbe EnergoInvest pour fourniture et installation de matériel électronique du barrage de Mobayi-Mbongo dans l’ex-Equateur.
Faute de rentrer dans ses droits, après plusieurs années d’infructueuses démarches, EnergoInvest avait fini par céder, moyennant une décote importante, sa créance au Fonds vautour HG Hémisphère, le nouveau bourreau de Congo Airways.
 
Une autre affaire. Les intérêts de Congo Airways sont une nouvelle fois menacés devant la Haute Cour de l’Irlande. Cette fois, la plainte émane de FG Hémisphère et de ses avocats londoniens du cabinet Eames Solicitors. La pièce y relative, datée du vendredi 28 août, a été portée à la connaissance des autorités RD-congolaises lundi 31 août via une correspondance transmise à l’ambassade de la République Démocratique du Congo au Royaume Uni sise 45-49 Great Portland Street à Londres. AfricaNews a eu accès à cette ordonnance préventive entièrement rédigée en anglais et qui rend complexe le dossier Airbus A320 de Congo Airways.
Les avocats de FG Hémisphère ont demandé et obtenu de la Haute Cour de l’Irlande une décision empêchant Congo Airways, ses actionnaires ou ses agents de retirer ou d’exploiter l’avion Airbus A 320 immatriculé 9Q CKD, immobilisé à l’aéroport de Dublin. La première audience contradictoire dans les cadres de cette nouvelle affaire pourra être fixée le 4 septembre.  Le 21 août, la Haute Cour irlandaise a pris la décision de clouer au sol l’avion Airbus A320 de Congo Airways en entretien à l’aéroport de Dublin, avant un départ pour Kinshasa prévu fin août.
La juridiction irlandaise a été saisie deux jours plus tôt par la Société américaine Miminco LLC et par deux Américains, John Tyson et Ilunga Jean Mukendi -RD Congolais d’origine-. En cause: une créance d’Etat impayée de 10 millions d’Euros. L’affaire remonte à 2007. Selon l’accusation, la RD-Congo avait accepté de lui verser USD 11,4 millions -10,1 millions d’Euros- à la suite d’une procédure arbitrale menée devant le CIRDI sur un litige autour de deux mines de diamant achetées à Tshikapa, dans l’actuelle province du Kasaï.
Mais Kinshasa n’a payé que 1,3 millions d’Euros, d’où l’action contre l’Airbus A320 de Congo Airways. L’injonction de la Haute Cour irlandaise est temporaire et a été prise à titre préventif. L’accusation sollicite la nomination d’un administrateur-séquestre et la vente de l’avion afin de recouvrer les millions réclamés. Alors que la justice irlandaise devrait se prononcer sur le fonds de l’affaire début septembre, le gouvernement a reconnu la dette et appelé à un règlement à l’amiable.
 
Cinglant démenti de Miminco LLC
Selon le gouvernement, des experts ont été dépêchés à Dublin pour tenter d’obtenir gain de cause. Mais un communiqué de Miminco LLC rendu public le 31 août à Boston, aux Etats Unis, dément leur présence sur le sol irlandais, affirmant n’avoir été contacté par personne. «… Force est de noter que depuis le déclenchement de l’affaire de l’aéronef de Congo Airways, le gouvernement qui a prétendu vouloir tout mettre en œuvre pour trouver un arrangement n’a toujours pas contacté, à ce jour, les avocats irlandais de MMC-LLC», assène le communiqué signé par Dr Jean Ilunga Mukendi.
Puis: «Pour rappel, ces avocats ont adressé la semaine dernière des e-mails au gouvernement afin de s’enquérir des identités des membres de la délégation de la RDC à Dublin, des pouvoirs ainsi que des moyens dont celle-ci disposerait pour négocier. Ces lettres sont restées sans réponse. A la place, ce sont des appels téléphoniques intempestifs qui sont faits au Dr Ilunga Jean Mukendi, en plein milieu de la nuit, pour proposer des rendez-vous privés à Bruxelles alors que les avocats qui ont actionné la justice irlandaise se trouvent à Dublin».
Puis encore: «MMC-LLC s’interroge sur le sens du double langage du gouvernement qui avait prétexté l’urgence pour justifier la campagne médiatique lancée contre MMC-LLC et qui, depuis, n’a rien entrepris de concret auprès des avocats et du juge irlandais pour hâter le dénouement du dossier». On en est abasourdi. La stupéfaction est grande. Elle l’est davantage quand Miminco LLC fait part d’un autre litige lié à l’occupation illégale de son siège sis 144 A Boulevard du 30 juin à Kinshasa par l’homme d’affaires Didi Kinuani, en dépit des «arrêts pertinents de la Cour suprême de Justice et du Parquet général de la République».

                             AKM 

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