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100 jours à la Primature : Sama Lukonde dresse son premier bilan, il brandit des chiffres flatteurs!

A l’issue de ce premier cap symbolique, le Premier ministre satisfait d’avoir posé les bases susceptibles de permettre d’engager une triple transformation, politique, économique et de l’action publique

État de siège. Accord Kinshasa-FMI. Doublement des recettes internes. Hausse constante des réserves de change. Rationalisation des dépenses, éruption du Nyiragongo… Le début du mandat du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et de son gouvernement a été marqué par la signature du programme triennal avec le FMI, la gestion des conséquences de l’éruption du volcan Nyiragongo et la série de suspensions des mandataires publics indexés par l’Inspection générale des finances… Ses principaux défis: le front social, la situation sécuritaire, le maintien de la fragile cohésion au sein de l’Union sacrée et les élections de 2023.

Cent jours à la Primature. Investi le 26 avril en remplacement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Jean-Michel Sama Lukonde a fêté, mercredi 4 août, ses cents premiers jours à la tête du gouvernement. Accompagné de ses ministres, le Premier ministre a pris part à une messe d’actions de grâce à Kinshasa.

La veille, lors d’une émission enregistrée à Show Buzz avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, dans le rôle de metteur en scène, Sama Lukonde, répondant aux questions des journalistes William Albert Kalengayi et Sandra Nyangi, a dressé son bilan d’entame, revenant sur ce début de mandat qui a permis, selon lui, de poser les fondamentaux susceptibles de permettre d’engager une triple transformation, politique, économique et de l’action publique en vue de la mise en œuvre du projet du président de la République, Félix Tshisekedi. «Les bases ont été posées. Au moins le cap est lancé. Nous avons pris l’engagement de travailler sur des critères de bonne gouvernance», a-t-il déclaré.  

Sama Lukonde a montré qu’au cours des cents jours écoulés, il a pu améliorer les fondamentaux en dépit de la crise. Il s’est félicité d’avoir maîtrisé l’inflation à 7,2% fin juillet 2021 contre 14,2% à fin juillet 2020, et stabilisé le taux de change autour de 2000 francs congolais le dollar. Profitant de l’élan de reprise progressive de l’activité économique, le Premier ministre a fait des démonstrations de force en doublant les recettes internes, soit 3538 milliards de francs congolais au second semestre 2021 contre 1538 milliards de francs congolais à la fin au second semestre 2020, puis en faisant passer les réserves de change de 693 millions de dollars à 1,631 milliard de dollars, soit un accroissement de 200%.

Le Premier ministre a expliqué que ce doublement des recettes a été rendu possible grâce au retour à l’orthodoxie dans la gestion des finances, la lutte contre la corruption et le coulage des recettes publiques ainsi qu’à un meilleur encadrement des régies financières.

Accord triennal avec le FMI

Le chef du gouvernement des Warriors mise beaucoup sur la transparence, la bonne gouvernance et l’amélioration des rapports avec les bailleurs des fonds, gages d’une éventuelle attraction des investisseurs et des capitaux frais destinés à la diversification de l’économie. Depuis son entrée en fonction, il a réussi à mobiliser en un temps record 2,6 milliards de dollars à l’international. Notamment, 1,5 milliard de dollars du FMI après la signature de l’Accord triennal en vue des réformes structurelles d’envergure et 1,1 milliard de dollars de la Banque mondiale et d’autres partenaires financiers pour le soutien à la gratuité de l’éducation de base, la santé, l’énergie et les infrastructures.

En même temps que la mobilisation des fonds, Sama Lukonde a posé des actions tendant à promouvoir la diversification de l’économie de par l’accompagnement des entrepreneurs dans le cadre du Fonds de garantie de l’entreprenariat au Congo -FOGEC-, la validation du Programme de développement et d’innovation pour l’entrepreneuriat des jeunes -PRODIJE- chiffré à 100 millions de dollars ainsi que la mise à disposition des subventions financières pour les PME dans le cadre des projets d’appui au développement des micro, petites et moyennes entreprises. Dans le même ordre d’idées, le Tourisme et la Culture ont été placés au cœur des politiques publiques.

En témoignent les premiers pas réalisés dans la réhabilitation et la modernisation des sites touristiques, la protection du patrimoine culturel, le renforcement de la régulation ainsi que la promotion l’attraction des investissements.  

Au cours de la même période et sous la conduite de son commandant en chef, les Warriors ont multiplié les actions visant la normalisation et la redynamisation des rapports dans la sous-région, la promotion d’une politique étrangère axée sur le partenariat stratégique et l’entretien des rapports étroits avec les pays amis et last but not least, la redynamisation de la présence de Kinshasa dans les organismes multilatéraux.

Dans cette perspective, les émissaires du Président Félix Tshisekedi ont récemment sillonné l’Afrique australe pour battre campagne en faveur de Faustin Luanga Mukela, candidat de la République démocratique du Congo au poste de Secrétaire exécutif de la SADC.

Pendant les trois derniers mois, le gouvernement Sama a également ouvert des chantiers à travers le pays dans le souci d’assurer l’intégration nationale. Ces travaux ont concerné la réhabilitation du Pont Kasaï à Tshikapa, le bitumage des routes Kasindi-Beni-Butembo et Bunagana-Rutshuru-Goma, l’entretien des routes dans le cadre du Programme 2021 financé par le FONER, l’acquisition de 30 ponts métalliques modulaires et le financement de l’entretien des pistes rurales ainsi que le financement de 300 écoles préfabriquées.

Premier ministre sans pitié…

Dans le domaine de l’Eau et Electricité, des jalons ont été posés pour accroître la fourniture grâce à l’achèvement des lignes de transport de la centrale Zongo 2 et l’amélioration de la desserte en eau potable à Kinshasa de 50% à 65%.

Le gouvernement s’est aussi employé à restaurer l’autorité de l’Etat dans la gestion foncière et l’aménagement du territoire. Des réformes majeures ont été opérées occasionnant la numérisation du cadastre foncier et sécurisation des titres fonciers et immobiliers; l’interdiction de la pratique des déclarations des biens sans maîtres et la suppression de la Direction y afférente; la bancarisation des opérations foncières et immobilières ainsi que la récupération des biens immobiliers de l’Etat spoliés. L’Exécutif a aussi signé le contrat pour l’érection d’une nouvelle ville à l’Est de Kinshasa dans le cadre du Projet Kitoko Ville initié par le ministère de l’Urbanisme et Habitat.

Avoir le contrôle des opérations dans les domaines foncier, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme n’a pas empêché Sama Lukonde de se lancer dans la modernisation de l’Administration publique, l’amélioration des conditions carcérales, l’augmentation des frais de fonctionnement des écoles, la mécanisation de nouvelles unités, la mise en retraite progressive des enseignants éligibles ainsi que l’identification des écoles et des enseignants fictifs. Sama Lukonde a également été au front contre la 3ème vague de Covid-19. Les efforts fournis dans le renforcement des mesures barrières et la diversification des vaccins ont débouché sur la diminution des cas d’infection.

A la suite de l’éruption du Nyiragongo, le gouvernement a mis les bouchées doubles non seulement en adoptant un plan de riposte humanitaire mais aussi par la mise en œuvre du Plan d’assistance humanitaire en faveur des victimes et la création d’un véritable service pour la gestion et la prévention des catastrophes naturelles.

Le Premier ministre s’est montré vent debout contre l’insécurité à l’Est du pays. Pour l’heure, l’action concrète dans ce domaine reste l’état de siège proclamé au Nord-Kivu et en Ituri. Considérée comme une thérapie de choc, cette opération confiée à l’armée sous la coordination des administrations militaires se conjugue par la reddition des 3524 miliciens, la récupération des dizaines de localités jadis occupées, la destruction des bastions, la libération des otages, la formation de nouvelles unités de combat, l’implication du génie militaire, la mise à disposition d’importantes ressources financières et des moyens logistiques. L’état de siège a favorisé une pacification progressive de différentes localités et la montée en puissance des forces armées auréolées par la campagne «Bendele Ekweya Te».

Dans le cadre du renforcement de l’Etat de droit et de la lutte contre les antivaleurs, le Premier ministre a été sans pitié avec des mandataires publics dont la gestion a été épinglée à l’issue des missions de contrôle effectuées par l’Inspection générale des finances -IGF- dans les entreprises et les services publics. Il a ordonné ses ministres, au regard de leurs secteurs, à procéder à des suspensions à titre conservatoire à Congo Airways, Transco, à la SCTP, l’OCC, l’INPP, l’IGC et au FPI. 

A côté de cette purge contestée par certains mandataires sanctionnés critiques vis-à-vis des méthodes de l’IGF jugées peu objectivés, l’équipe Sama a marqué les points dans l’opinion en révolutionnant sa manière de communiquer. Le Premier ministre a laissé entendre qu’il s’agit, pour lui et ses ministres,de se soumettre au devoir de redevabilité, d’assurer la circulation transversale de l’information, de standardiser l’identité visuelle du gouvernement.

Si ce changement de narratif l’est surtout pour améliorer la perception de l’image du pays, Sama et ses guerriers ont, à l’issue de ce premier cap symbolique, le devoir de poursuivre sur leur lancée et de travailler à relever également 4 principaux défis qui s’imposent à eux: la situation sécuritaire qui ne met pas encore tout le monde d’accord, le front social, la résurgence des démons de la division caractérisée par l’intolérance et la montée du discours au relent tribal, les préparatifs pour des élections apaisées et démocratiques en 2023.

AKM

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